Orcus Morrigan – Manhattan Carnage

O. Morrigan - Manhattan CarnageJ’ai terminé 2014 avec les vampires façon David S. Khara, je commence 2015 en restant en compagnie de morts-vivants, mais cette fois en version viande avariée. Place en effet aux zombies à la sauce Orcus Morrigan avec Manhattan Carnage.
Orcus Morrigan compte parmi les nombreuses victimes des attentats du 11 septembre 2001. Sauf qu’il reprend connaissance une semaine plus tard face au Diable qui lui propose de travailler pour lui au sein de son armée de zombies ; Orcus accepte le deal. Il enchaîne donc les missions pour son sinistre employeur mais rapidement les choses vont se corser…
Comme vous pouvez le constater je reste aussi dans l’Amérique post 11 septembre, sauf que présentement l’auteur se contrefout de l’authenticité, on flirte même avec l’uchronie. Mais attention ce n’est pas une critique négative, au contraire on se régale avec une intrigue complètement déjantée qui nous fera croiser quelques grands noms de l’époque (et même d’avant puisque l’on croisera notamment François Villon et Leonard de Vinci, en version zombie).
De même l’auteur se joue des règles inhérentes à la littérature zombie, il les fracasse même en les démontant avec une logique implacable. La série The Walking Dead est d’ailleurs souvent citée en exemple, ce qui en soi est déjà anachronique, l’action est sensée se dérouler en 2002 alors que la série n’a vu le jour qu’un 2010 (même les comics ne sont apparus qu’en 2003).
D’Orcus Morrigan, l’auteur, je ne peux rien vous dire. Si ce n’est que nul éditeur n’a osé publié son roman outre-Atlantique… Il faut dire que le sieur Morrigan fait dans le politiquement incorrect, cash et trash (à ne pas mettre entre toutes les mains). Tout ce qu’il faut pour choquer le puritanisme hypocrite et bien pensant yankee.
Par contre je vous invite vivement à découvrir les aventures d’Orcus Morrigan, le zombie. Aventures narrées par lui même vu qu’une majeure partie du bouquin est écrite à la première personne. Le langage de notre ami en voie de décomposition est plutôt fleuri et il ne manque ni d’humour (noir de préférence), ni de cynisme.
Un grand merci à l’Atelier Mosésu (éditeur) et à Maxime Gillio (traducteur) de nous offrir ce petit bijou, jouissif à souhait tant il sent le soufre. J’ai hâte de retrouver Orcus Morrigan pour ses prochaines missions, et oui Manhattan Carnage est le premier opus d’une série qui nous réserve encore bien des surprises (le premier chapitre du second volume est offert en bonus à la fin du bouquin).
Un bémol ? Non aucun à part peut être quelques défauts mineurs sur la version numérique (des sauts de lignes mal placés exclusivement). Ah si, c’est trop court (à peine 222 pages), mais qu’est ce que c’est bon (ça compense) !
Petit plus non négligeable pour le lecteur numérique, l’éditeur joue clairement le jeu du numérique, le bouquin en version papier est vendu à moins de 10 € alors que l’ebook est à moins de 5 €. A croire qu’il n’y a que les éditeurs modestes qui ne prennent pas le lecteur pour une vache à lait…