[BOUQUINS] Marc Levy – La Librairie Des Livres Interdits

Mitch, libraire passionné, est arrêté un matin pour un crime impensable : il a transgressé la loi en vendant des livres interdits.

Après cinq années de prison, il n’a qu’un désir, retrouver sa liberté et sa librairie. Mais le destin en décide autrement. Le même jour, Mitch croise le procureur qui l’a fait condamner et rencontre Anna, une jeune chef qui pourrait bien être la femme de sa vie.

Que faire quand on est pris entre une irrépressible envie de vengeance et une irrésistible envie d’aimer ? Peut-on rêver d’un avenir sans s’être acquitté du passé ?

Parce que c’est Marc Levy, une raison suffisante pour moi.

Cerise sur le gâteau, son nouveau roman s’annonce comme une ode à la littérature et à la liberté d’expression.

Marc Levy ne donne aucune indication géographique ou temporelle permettant de situer l’intrigue de son nouveau roman. On sait simplement qu’il s’agit d’un état dirigé par un gouverneur qui ne se soucie guère des libertés individuelles et des droits de l’homme. Son crédo serait plutôt la pensée unique, et pour l’imposer rien de tel que d’instiller la peur – des autres, de la différence – dans l’esprit de ses concitoyens.

Il vient justement de faire promulguer une nouvelle loi – HB 1467 – visant à interdire purement et simplement la commercialisation des livres jugés contraires à la « bienséance ». Une censure totalement assumée, appliquée d’une main de fer par les autorités.

L’auteur invite ses lecteurs à découvrir comment Mitch, jeune libraire passionné, aidé par des amis aussi passionnés et motivés que lui, va tout mettre en œuvre pour contourner cette loi sans toutefois se mettre en danger.

L’occasion de découvrir les différents acteurs de cette résistance littéraire. Mitch, bien entendu, Mathilde, une étudiante exaltée, M. Verner, un professeur de musique coincé dans une vie qui ne lui apporte rien et Mme Ateltow, l’ancienne professeur de lettres de Mitch.

Les choses ne se passeront pas exactement prévu, Mitch va, au terme d’un simulacre de procès, se retrouver condamné à cinq années d’emprisonnement.

Sa libération et la réouverture de sa librairie, seront l’occasion de faire plus ample avec un personnage brièvement croisé auparavant, Anna, une jeune femme au passé trouble qui souhaite ouvrir son restaurant.

Comme à son habitude, Marc Levy, apporte un soin tout particulier à sa galerie de portraits. Même les personnages secondaires, tel que l’ignoble procureur Salinas, bénéficient de la même attention.

L’intrigue en elle-même, ainsi que les échanges entre les personnages, font office d’une véritable ode à la littérature dans toute sa diversité. En défendant les livres, l’auteur dénonce la censure et prône la liberté de penser et de s’exprimer. Le message peut paraître simpliste mais il est porté de façon convaincante.

A la fin du roman Marc Levy nous apprend (en tout cas me concernant) que cette loi HB 1467 n’est pas une invention de sa part. Elle a bel et bien été votée par l’État de Floride afin de bannir les ouvrages «  subversifs » des bibliothèques scolaires. D’autres états (à majorité républicaine, sans surprise) ont suivi le mouvement.

Parmi les auteurs visés par cette censure, on retrouve aussi bien des classiques (George Orwell, Ray Bradbury ou encore John Steinbeck) que des auteurs plus contemporains (Margaret Atwood, Jay Asher, Toni Morrison).

Bref, la réalité risque bien de dépasser la fiction… et ça fait franchement froid dans le dos !

[BOUQUINS] Marc Levy – La Symphonie Des Monstres

En rentrant chez elle un soir, Veronika découvre la disparition de son fils âgé de neuf ans. Désemparées, elle et sa fille Lilya cherchent à comprendre où Valentyn a été emmené. Elles vont remuer ciel et terre pour retrouver la trace du petit garçon – l’une animée par sa témérité d’adolescente, l’autre par sa détermination de mère. Mais l’ennemi est partout, et Lilya et Veronika ne pourront se fier à personne… ou presque.

Ensemble, elles vont tenter de déjouer « la Symphonie des monstres », un projet bien plus terrifiant qu’une fiction.

Parce que c’est Marc Levy et que ce nouveau roman semble suivre la même voie engagée (même si l’auteur réfute ce terme) que sa trilogie des 9.

Avec sa trilogie des 9 (C’Est Arrivé La Nuit, La Crépuscule Des Fauves et Noa), Marc Levy s’essayait avec une grande efficacité au roman engagé façon techno thriller. La Symphonie Des Monstres, le vingt-cinquième roman de l’auteur, suit cette même voie, la cible désignée étant le régime de Valdimir Poutine et ses exactions en Ukraine.

Il faut dire que les raisons de tirer à boulets rouges sur le tsar du Kremlin ne manquent pas. J’ai ainsi découvert avec consternation que Maria Lvova-Belova et le programme de déportation (reconversion) d’enfants ukrainiens sont bien réels (ce suppôt de Poutine fait d’ailleurs l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis mars 2023 au même titre que son maître).

Qu’un tel programme puisse exister de nos jours est déjà une honte, mais je vous garantis qu’en découvrant par le détail ce qui se cache derrière, vous aurez beaucoup de mal à accepter que cela puisse être vrai. Faut vraiment être dégénéré du bulbe pour imaginer un truc pareil !

Valentyn, le jeune fils de Veronika, fait justement partie des victimes de ces rafles perpétrées par les forces russes. Un garçon brillant, mais mutique, à 9 ans, il n’a pas encore prononcé le moindre mot.

Dès lors Veronika et Lilya, la sœur aînée de Valentyn, vont tout mettre en œuvre pour le retrouver. Quitte à agir parfois de façon pas franchement coordonnée… L’éternel problème des parents confrontés à un(e) adolescent(e) qu’ils n’ont pas vu grandir. Cerise sur le gâteau, se retrouver en territoire occupé par les forces ennemies n’aide pas franchement à l’épanouissement familial.

Dans ce roman j’ai beaucoup aimé les personnages de Valentyn et Lilya, deux enfants au caractère bien trempé et à la personnalité affirmée. Si je peux sans mal imaginer la détresse d’une mère face à de tels événements, je dois pourtant reconnaître que le personnage de Veronika ne m’a pas inspiré outre mesure.

L’intrigue du roman se déroulant en Ukraine, je n’ai pas été plus surpris que ça de découvrir que Vital (l’un des 9, résidant avec son frère et leur gouvernante dans un luxueux manoir aux abords de Kyiv) ait un rôle à jouer dans le déroulé des événements. Je n’en dirai pas plus, mais ce n’est pas le seul membre des 9 qui sera amené à intervenir pour aider Veronika à retrouver son fils.

Marc Levy lève ainsi le voile sur un aspect méconnu du conflit, une guerre qui se joue sur le front numérique. L’existence des hackers russes au service de Poutine est désormais un secret de Polichinelle, les Ukrainiens ne sont pas en reste, depuis le début du conflit ils ont créé une véritable armée numérique (IT Army) pour contrer leurs homologues russes… et plus si cela peut nuire à l’envahisseur.

Une fiction fortement ancrée dans la réalité et l’actualité, rondement menée par son auteur. Pas forcément de quoi provoquer de brusques poussées d’adrénaline, mais son intrigue devrait toutefois vous tenir en haleine jusqu’au clap de fin.

Un roman qui ne devrait laisser personne indifférent par les thèmes qu’il aborde. À son échelle le bouquin fait office de barrage contre l’ignorance, après l’avoir lu vous ne pourrez plus vous réfugier derrière l’excuse foireuse du « On ne savait pas ». Même s’il faut bien avouer qu’au niveau individuel on ne peut pas faire grand-chose pour faire bouger les choses.

Pas de classico opposant Marc Levy et Guillaume Musso cette année, ce-dernier ayant travaillé sur la transposition en roman graphique de La Vie Secrète Des Ecrivains, toujours pour les éditions Calmann-Lévy.

[BOUQUINS] Marc Levy – Eteignez Tout Et La Vie S’Allume

AU MENU DU JOUR


Titre : Éteignez Tout Et La Vie S’Allume
Auteur : Marc Levy
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2022
Origine : France
216 pages

De quoi ça cause ?

Adèle est une femme d’un certain âge qui se rend en bateau à l’enterrement de l’homme qui fut l’amour de sa vie. À bord elle fait la connaissance de Jérémy, un jeune homme énigmatique qui semble encore chercher sa voie.

Malgré leurs différences, ils vont faire ensemble un bout de chemin…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Marc Levy, j’étais curieux de voir comment il allait rebondir après son excellente trilogie autour du Groupe 9.

Ma Chronique

La première surprise concernant ce nouveau roman est sa longueur… ou plus exactement sa concision (un peu plus de 200 pages). Pas forcément de quoi s’inquiéter même si l’auteur nous a habitué à des romans plus étoffés.

Dès les premières pages, on retrouve Marc Levy dans un registre qu’il maîtrise à la perfection. Deux personnages que tout oppose vont apprendre à se connaître et… nul besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour savoir comment tout ça va se terminer.

À vrai dire rapidement on en vient à se réjouir de la brièveté du roman. Certes c’est agréable à lire, mais il faut bien reconnaître que l’histoire reste relativement linéaire et d’un intérêt très limité.

Les personnages d’Adèle et de Jérémy ne sont pas inintéressants, mais, l’un comme l’autre, sont en totale déconnexion avec la réalité de tout à chacun. Difficile dans ces conditions de se sentir proche des personnages.

Avec ce roman l’auteur se contente du strict minimum syndical, on le referme sans être franchement déçu, mais d’un autre côté on ne peut s’empêcher de penser que ce titre n’apporte rien à la bibliographie de Marc Levy.

C’est d’autant plus dommage qu’avec sa trilogie 9 l’auteur avait su convaincre tout en abandonnant sa zone de confort. Ce retour en terrain conquis laisse un arrière-goût d’inachevé. D’un autre côté il faut bien reconnaître que Marc Levy n’apporte pas beaucoup de matière permettant d’étoffer son récit (à ce niveau on ne peut même pas parler d’intrigue tant tout est téléphoné dès les premiers chapitres).

J’avais opté pour un format court pour ma précédente chronique (Le Dernier Hiver) afin d’éviter tout spoiler. Ici j’opte pour un format court simplement parce que je ne trouve rien d’autre à dire à propos de ce bouquin.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Marc Levy – Le Crépuscule Des Fauves

AU MENU DU JOUR

M. Levy - Le crépuscule des fauves

Titre : Le Crépuscule Des Fauves
Série : Groupe 9 – Tome 2
Auteur : Marc Levy
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2021
Origine : France
388 pages

De quoi ça cause ?

Maintenant que le Groupe 9 a identifié ses cibles, il est temps pour eux de passer à l’attaque. Mais pour frapper au plus juste les hackers doivent découvrir la nature des liens qui unissent les « Fauves » et quels sont leurs sombres projets…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Déjà parce que c’est Marc Levy et que sa première incursion dans le techno-thriller s’est avérée des plus concluantes. Il me tardait de retrouver le Groupe 9 face à leurs puissants adversaires.

Ma Chronique

Sans surprise le roman commence là où s’arrêtait le tome précédent, C’Est Arrivé La Nuit, pour la première fois le Groupe 9 est réuni à Kiev, au manoir des frères Vital et Malik afin de préparer leur riposte au scandale de l’insuline.

Les 9 enfin réunis ? Pas tout à fait… Maya, toujours en mission en Turquie et injoignable, manque à l’appel. De même que le neuvième membre du groupe, dont l’identité demeure inconnue aux lecteurs comme aux autres membres des 9.

Pour construire son intrigue, Marc Levy s’inspire de faits réels (avérés ou fortement présumés), mais cette fois il va plus loin en imaginant ce que pourrait donner une forme de coalition de toutes ces menaces vers un objectif commun. Le plus glaçant dans ce scénario empirique est incontestablement le fait qu’il pourrait devenir une réalité ; heureusement nos « Fauves » IRL sont trop égocentrés sur leur profit et/ou pouvoir personnel pour envisager de partager le gâteau.

Ladite intrigue se divise en deux arcs narratifs. D’un côté les 7 parmi les neuf peaufinent, seuls, en binôme ou tous ensembles, leur stratégie contre les « Fauves ». De l’autre Maya est toujours en Turquie, déterminée à retrouver une jeune réfugiée syrienne… mais elle n’est pas la seule à vouloir mettre la main sur la gamine.

Il va sans dire que ces deux arcs narratifs finiront par se rejoindre… pour le plus grand bonheur des 9 ! Cette intrigue turque est l’occasion pour Marc Levy de pointer du doigt la situation difficile des réfugiés syriens.

Un conflit syrien qui n’en finit pas de s’éterniser dans l’indifférence générale… pas forcément parce que l’Occident préfère se fermer les yeux ou détourner le regard ; la réalité des faits est plus complexe. Incontestablement Bachar Al-Assad est une ordure de la pire espèce, de fait le combat des opposants syriens partait d’une cause noble et d’intentions louables… jusqu’à ce que leur combat soit détourné par les djihadistes. Renverser le régime Al-Assad pour instaurer une république (?) islamiste à sa place… on peut comprendre que les soutiens à la cause rebelle ne se bousculent pas au portillon.

Pour en revenir au bouquin à proprement parler, l’auteur nous propose une intrigue totalement addictive qu’il mène tambour battant sans toutefois négliger de semer, çà et là, quelques touches d’humour bienvenues.

Le roman se dévore d’une traite et c’est à regret que l’on quitte le Groupe 9 au moment de le refermer. Il faudra toutefois s’armer de patience avant la parution du troisième (et dernier ?) tome de la série.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Marc Levy – C’Est Arrivé La Nuit

AU MENU DU JOUR

M. Levy - C'est arrivé la nuit

Titre : C’Est Arrivé La Nuit
Série : Groupe 9 – Livre 1
Auteur : Marc Levy

Éditeur : Robert Laffont
Parution : France
Origine : 2020
409 pages

De quoi ça cause ?

Les 9 forment un groupe de hackers qui s’évertue à dénoncer les petites et grosses magouilles des puissants, quel que soit leur rang et leur statut, qui échappent à la justice traditionnelle.

Même s’ils ne se connaissent pas physiquement, un lien très fort uni le groupe, et surtout tous œuvrent dans l’espoir de rendre le monde de demain meilleur…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

D’abord parce que c’est Marc Levy et que je suis un inconditionnel de la première heure (il n’y a que Les Enfants De La Liberté que je n’ai pas lu – et ne lirai pas – parce que le côté biographique du bouquin ne m’intéresse pas).

Après avoir vu une interview de l’auteur à propos de ce nouveau roman, j’avoue que j’étais franchement curieux de le (re)découvrir dans un genre qui lui est complétement étranger… avec en prime, un projet qui s’articule autour de plusieurs romans.

Ma Chronique

Avec ce nouveau roman marc Levy s’attaque à un double challenge, d’abord s’essayer à un genre complètement nouveau pour lui, ensuite tenir sur la durée puisqu’il a d’ores et déjà annoncé que Groupe 9 serait une saga (9 tomes ? 3 sont déjà programmés en tout cas).

Si on m’avait dit qu’un jour Marc Levy se lancerait dans l’écriture d’un techno-thriller je reconnais volontiers que j’aurai regardé mon interlocuteur avec beaucoup de scepticisme… peut-être même en serai-je venu à douter de sa santé mentale ! Et pourtant avec C’Est Arrivé La Nuit, premier opus de la série 9, c’est désormais chose faite. Et c’est même plutôt foutrement bien fait !

Relativisons cet élan euphorique. C’est foutrement bien fait pour un premier essai. Et c’est surtout vachement audacieux de s’aventurer dans un genre dont les auteurs français semblent peu friands. Il n’en reste pas moins que l’on est encore bien loin de l’intensité d’un Tom Clancy !

Il faut dire que feu Tom Clancy est considéré par beaucoup comme un des pères fondateurs du genre avec Octobre Rouge – et par la suite l’intégralité du Ryanverse – et reste, aujourd’hui encore, l’un des maîtres incontestés du techno-thriller.

Le vaste monde des hackers se divise en trois catégories. Le côté obscur est occupé par les Black Hat qui recherchent le profit personnel (financier ou autre). À l’opposé on trouve les White Hat qui mettent leur expertise au profit de la sécurité informatique. Entre les deux on trouve les Grey Hat, si leurs actions sont illégales, elles servent une cause juste (à leurs yeux en tout cas). Le Groupe 9, imaginé par Marc Levy s’inscrit dans cette troisième catégorie (à l’instar des désormais célèbres Anonymous ou autres lanceurs d’alertes).

Dans une récente interview à propos de la sortie du bouquin, Marc Levy a indiqué que les scandales que le Groupe 9 dénoncent sont authentiques, il a « juste » changé les noms pour éviter les poursuites.

J’avais en effet entendu parler de l’affaire des prix de l’insuline aux États-Unis, si vous connaissez, même vaguement, les principaux labos de l’industrie pharmaceutiques vous n’aurez mal à identifier celui qui se cache derrière Talovi. Google fera le reste… et vous pourrez effectivement constater que tout est atrocement vrai.

D’autres affaires m’ont vaguement évoqué quelque chose mais j’avoue ne pas avoir poussé la curiosité plus loin. Dans le même ordre d’idée vous croiserez certains personnages que vous n’aurez aucun mal à identifier (mais qui est donc Jarvis Borson ? Un indice : il est britannique. Un autre : il est premier ministre. Un dernier : il n’est pas beau, il est blond et je ne pense pas qu’il sente le sable chaud). Enfin le réseau social FriendsNet (et ses dérives) n’est pas sans rappeler un certain cul caprin.

Autant dire qu’avec une toile de fond pareille Marc Levy a de quoi s’en donner à cœur joie, et il ne s’en prive pas ! Il nous concocte une intrigue parfaitement maîtrisée et documentée dont on aura bien du mal à décrocher.

Une intrigue qui vous fera voyager, le Groupe 9 étant international et ses membres n’hésitant pas à se déplacer pour les besoins de leur « mission ». Par ordre d’apparition nous irons à Oslo, Paris, Madrid, Tel-Aviv, Istanbul, Rome et Kiev.

Une intrigue servie par des personnages tout aussi bien travaillés. À commencer par les membres du Groupe 9, chacun devant donner le change dans la vie de tous les jours avant de s’installer derrière leur écran et se transformer en Robin des Bois virtuels. Comme tout un chacun, ils doivent composer avec leur propre vécu, leurs forces et leurs faiblesses ; leur complémentarité est la raison d’être du groupe mais aussi leur plus grande force.

Franchement pour une première incursion dans un genre qui ne laisse pas facilement dompter Mar Levy tire plutôt bien son épingle du jeu. J’attends avec impatience le second tome, Le Crépuscule Des Fauves, annoncé pour le premier trimestre 2021.

Place au résultat de mon traditionnel classico littéraire. Après deux années consécutives remportées par Guillaume Musso, la cuvée 2020 nous a proposé de découvrir deux grands crus aux indéniables qualités, mais il faut trancher. Pour la prise de risque et l’appréciation globale du roman, j’attribue le titre à Marc Levy.

MON VERDICT

Aparté technique

Même si la mise en page de la version commerciale de la version numérique du présent roman n’a rien de rédhibitoire, j’y ai apporté quelques retouches personnelles.

Déjà je trouve inutile de réserver une page entière à un n° de chapitre avant de changer de page pour passer au contenu dudit chapitre. Groupir !

Dans le même ordre d’idée je ne vois pas l’intérêt d’un saut de page au sein d’un même chapitre pour passer d’un lieu à l’autre. Groupir !

J’ajouterai à cela quelques aménagements mineurs pour convenance personnelle.

Palmarès du classico Marc Levy vs Guillaume Musso

2020 : Marc Levy (C’Est Arrivé La Nuit)
2019 : Guillaume Musso (La Vie Secrète Des Écrivains)
2018 : Guillaume Musso (La Jeune Fille Et La Nuit)
2017 : Marc Levy (La Dernière Des Stanfield)
2016 : Marc Levy (L’Horizon A L’Envers)
2015 : Guillaume Musso (L’Instant Présent)
2014 : Guillaume Musso (Central Park)
2013 : Guillaume Musso (Demain)
2012 : Marc Levy (Si C’Était A Refaire)

Avantage Guillaume Musso.

[BOUQUINS] Marc Levy – Ghost In Love

AU MENU DU JOUR

M. Levy - Ghost in love
Titre : Ghost In Love
Auteur : Marc Levy
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2019
Origine : France
360 pages

De quoi ça cause ?

Extrait de la quatrième de couv’

Que feriez-vous si un fantôme débarquait dans votre vie et vous demandait de l’aider à réaliser son vœu le plus cher ?
Seriez-vous prêt à partir avec lui en avion à l’autre bout du monde ? Au risque de passer pour un fou ?
Et si ce fantôme était celui de votre père ?

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Marc Levy et ce malgré une pointe d’appréhension due à une impression de déjà-vu. Fidèle de la première heure, je n’allais pas me laisser décourager par un léger doute.

Ma Chronique

En découvrant la quatrième de couv’ du dernier Marc Levy, deux remarques me sont venues quasiment au même moment. La première, plutôt positive, étant que l’auteur revenait à ses premières amours avec son histoire de fantôme. La seconde, conséquence directe de la première, me faisant craindre une impression de déjà-vu / déjà-lu.

Difficile en effet de ne pas penser au premier roman de l’auteur, Et Si C’Etait Vrai (2000), comédie romantique assumée teintée de fantastique (même si en l’occurrence Lauren n’était pas vraiment un fantôme) ; mais aussi, pour la relation au père décédé, au roman Toutes Ces Choses Qu’On Ne S’Est Pas Dites (2008).

Si similitudes il y a, ce vingtième roman de Marc Levy n’en possède pas moins une identité qui lui est propre. Le déjà-vu est resté cantonné au stade d’impression, sans jamais se confirmer dans les faits. Pour tout vous dire, les lecteurs les plus assidus reconnaîtront de nombreuses références au premier roman de l’auteur ; c’est voulu, parfaitement intégré à l’intrigue et totalement assumé.

L’auteur nous propose une comédie romantique décomplexée, légère et pleine d’émotions (mais sans aucune mièvrerie). Les chapitres sont courts, l’auteur va a l’essentiel sans se perdre en digressions stylistiques inutiles, une réussite qui doit beaucoup aux dialogues qui font immanquablement mouche. Bonne humeur et sourires sont assurés quasiment du début à la fin du roman.

Ce n’est pas ce roman qui fera taire les détracteurs de Marc Levy, intellos autoproclamés ne jurant que par cette prétendue grande littérature tout aussi autoproclamée. Et j’ai envie de dire que c’est très bien ainsi, qu’ils ressassent leur bile et crachent leur venin (avec un peu de chance, certains s’étoufferont même avec)… Pendant ce temps là Marc Levy continue d’être un des auteurs les plus populaires en France (mais pas que…), pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

Même confrontés à une situation hautement improbable (pour ne pas dire complètement absurde, pour les esprits les plus cartésiens), les personnages sonnent vrai, aussi bien en tant qu’individu que dans les relations qui se tissent entre eux ; on a une réelle envie de croire à cette histoire.

On a tous, ou presque (bienheureux et bienheureuses ceux et celles qui n’ont pas encore connu cette épreuve), perdu un être cher, partit trop tôt ou trop vite ; je suis convaincu que parmi nous, une immense majorité ne cracherait pas sur quelques jours de plus en sa compagnie (même en l’état de fantôme) pour faire table rase des non dits.

Une lecture dévorée quasiment d’une traite, on s’amuse et on fait le plein de bonne humeur sans prise de tête. Le contrat est rempli, je valide et merci encore Monsieur Marc Levy !

Difficile de désigner un vainqueur pour l’édition 2019 du classico littéraire opposant Guillaume Musso et Marc Levy, deux romans aussi aboutis l’un que l’autre, mais radicalement différents. Pour la prise de risque, je donnerai l’avantage à Guillaume Musso.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Marc Lévy – Une Fille Comme Elle

AU MENU DU JOUR

Titre : Une Fille Comme Elle
Auteur : Marc Lévy
Editeur : Robert Laffont
Parution : 2018
Origine : France
384 pages

De quoi ça cause ?

Au n° 12 de la Cinquième Avenue se dresse un immeuble dont les habitants sont loin de se douter que leur quotidien va être bouleversé par un stupide accident. Le liftier de nuit chute dans les escaliers et se blesse ; il doit être hospitalisé et ne peut plus assurer son service.

Deepak, le liftier de jour, propose à son neveu, Sanji, récemment arrivé de Mumbai pour affaires, de dépanner la résidence en assurant le service de nuit…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Marc Lévy et que je suis un inconditionnel assumé.

Ma chronique

Avec ce nouveau roman Marc Lévy signe une comédie romantique gentillette et sans grande originalité. Même si le bouquin reste agréable à lire et se lit vite et bien, il reste un peu trop convenu pour déclencher un enthousiasme immodéré.

L’auteur nous offre une belle brochette de personnages. A commencer par Chloé, le personnage féminin principal, une jeune femme clouée sur un fauteuil roulant, mais pleine de bonne humeur et qui ne manque pas de répartie.

Puis il y a Deepak, le liftier, un vieil indien plein de principes qui se dévoue quasiment corps et âme au bien-être des habitants de la résidence qui en contrepartie le considère, pour beaucoup d’entre eux, comme un élément du décor.

Puis il y a Sanji, qui incarne le visage de l’Inde moderne. Un homme d’affaires qui a réussi à mener une affaire florissante dans un pays encore régenté par les castes et qui cherche à s’ouvrir au marché américain. Et va se retrouver à mener deux combats de front, richissime homme d’affaires le jour et liftier la nuit…

Sans oublier, Lali, l’épouse de Deepak, Sam l’associé américain de Sanji et bien sûr tous les résidents du n°12 Cinquième Avenue. Brefs les personnages sont la clé de voûte de ce roman.

Dommage qu’ils soient mis au service d’une intrigue un peu fade et très prévisible. Les bons sentiments, parfum guimauve, sont assumés et font toutefois mouche. Idem pour les touches d’humour apportées par certains quiproquos.

Je n’ai pas de regrets, j’ai passé un bon moment avec ce bouquin, mais j’aurai apprécié quelque chose de plus audacieux ; je referme le roman avec l’impression que Marc Lévy s’est contenté du minimum syndical sur ce coup.

Et c’est donc sans la moindre hésitation que j’attribue le classico 2018 à Guillaume Musso.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Marc Levy – La Dernière Des Stanfield

M. Levy - La dernière des StanfieldChose promise, chose due, je ne pouvais pas passer à côté du cru 2017 façon Marc Levy, La Dernière Des Stanfield. Place donc à ma chronique et à mon verdict du classico littéraire 2017.
Eleanor-Rigby, résidente de la banlieue londonienne, reçoit une lettre anonyme lui révélant que sa mère, décédée l’an dernier, aurait pris part à un crime il y a plus de 30 ans. Si elle souhaite en savoir plus, elle doit se rendre à Baltimore. D’abord dubitative, la jeune femme finit par céder à la curiosité et s’envole pour les Etats-Unis…
Avec ce nouveau roman Marc Levy vous invite au voyage, non seulement dans l’espace (l’aventure débute à Londres, mais se poursuivra aux Etats-Unis, au Québec et même en France) mais aussi dans le temps de 1944 (au coeur de la résistance française en compagnie de Robert et Hanna) à nos jours (avec l’enquête de nos héros Eleanor-Rigby et Georges-Harrison) en passant par l’année 1980 qui scellera le destin de Sally-Ann (la mère d’Eleanor-Rigby) et de May (la mère de Georges-Harrison).
Difficile de résister à des compagnons de voyage tels que Eleanor-Rigby et Georges-Harrison (un double hommage aux Beatles au cas où cela aurait échappé à certains lecteurs). Nos deux héros vont devoir fouiner dans les secrets de familles et les non-dits afin de découvrir la vérité sur le passé de leurs mères.
Si elles réservent bien des surprises à leur progéniture, Sally-Ann et May offrent aux lecteurs deux fortes personnalités au parcours étonnant. J’avoue sans complexe que c’est en leur compagnie que j’ai passé les meilleurs moments de ce roman.
J’ai nettement moins adhéré aux personnages de Robert et Hanna, surtout après-guerre lorsque le nom des Stanfield est réhabilité sur la base d’un mensonge. C’est d’ailleurs ce mensonge qui sera la clé de voute de l’intrigue.
Les personnages secondaires ne sont pas non plus laissés pour compte, je pense notamment à la famille de Eleanor-Rigby, entre un père un peu loufoque, une soeur caractérielle et un frère jumeau légèrement autiste, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Que du bonheur !
L’intrigue est rondement menée par Marc Levy et fait mouche autant par sa construction que par sa narration, difficile de lâcher le bouquin une fois que vous aurez mordu à l’hameçon. Si vous espérez une enquête qui jouera avec vos nerfs et un suspense digne des maîtres du genre, alors passez votre chemin ; on devine les tenants et les aboutissants bien avant que les personnages ne les découvrent eux-mêmes. Pour ma part cela ne m’a pas empêché d’apprécier pleinement ce bouquin, en ouvrant un titre de Musso ou Levy je sais que je ne trouverai pas une ambiance à la Chattam ou Thilliez, et je m’en accommode fort bien.
Voici venu le temps, de l’île aux enfants… oups, je m’égare (et ça ne me rajeunit pas soit dit en passant). Voici venu le temps du verdict ; qui sera le grand vainqueur de ce classico 2017 ? Un choix difficile, car les deux auteurs ont placé la barre haut cette année ; pour la qualité » du travail sur les personnages, j’accorderai toutefois un léger avantage (et donc le titre) à Marc Levy.

MON VERDICT

[BOUQUINS] Marc Levy – L’Horizon A L’Envers

M. Levy - L'horizon à l'enversFidèle (totalement assumé) de la première heure, il m’était impossible de ne pas me ruer sur le dernier Marc Levy, L’Horizon A L’Envers.
Hope, étudiante en neuroscience rencontre Josh et Luke, deux étudiants dans la même matière, sur le campus. Le courant passe tout de suite entre les trois jeunes gens. Tant et si bien que Josh et Luke finissent par avouer à leur nouvelle amie qu’ils travaillent, en contrepartie du financement de leur études, pour une grosse structure de recherche scientifique privée. D’abord réticente Hope se laisse convaincre de les rejoindre sur un projet particulièrement ambitieux…
A la fermeture de ce bouquin un seul mot m’est venu à la bouche : Enfin ! Pas dans le sens enfin c’est fini, ce fut un calvaire à lire. Mon enfin m’est venu pour deux raisons. D’abord dans le sens enfin Marc Levy nous revient avec un très grand cru (ces derniers titres étaient agréables mais pas transcendants), digne de figurer dans son top 5. Ensuite parce qu’enfin j’ai eu mon premier vrai coup de coeur de l’année 2016.
J’ai pourtant eu un instant de flottement. Totalement emballé par la première partie, j’ai senti que le soufflé menaçait de s’effondrer avec la seconde partie, mais rapidement l’auteur relance sa mécanique implacable et le coup de coeur revient au galop. Rien de vraiment imprévisible dans le dénouement mais c’est bien amené, du coup ça passe comme une lettre à la poste.
L’intrigue s’articule autour de thèmes chers à l’auteur, l’amitié, l’amour, les relations familiales mais elle aborde aussi des sujets plus « sérieux », voire philosophique, du genre jusqu’où peut on aller au nom du progrès scientifique ? Quelles sont les limites morales et / ou humaines à poser au progrès ?
Des thèmes portés et/ou remis en question par le personnage de Hope. C’est en effet la seule qui porte tous les thèmes sur ses épaules, d’abord via son amitié avec Luke puis et Josh, puis son histoire d’amour, passionnée et fusionnelle, avec ce dernier. Ensuite par la relation, toute aussi fusionnelle, mais dans le respect de leur indépendance réciproque, qu’elle entretient avec son père. Enfin elle est celle qui, tour à tour, tempère les ardeurs scientifiques du trio, ou s’engage à fond avec ses complices..
Durant tout le roman j’ai trouvé le personnage de Luke quelque peu ambigü, un ressenti que ne fait que confirmer et renforcer la seconde partie du roman.
Ces deux dernières années le duel littéraire opposant Marc Levy à Guillaume Musso voyait ce dernier remporter la manche haut la main ; qu’en sera-t-il en 2016 ? Réponse fin mars avec La Fille De Brooklyn, le prochain Musso. Un pitch prometteur, un bon accueil critique de ses pairs… Un duel au sommet en prévision! Et ce n’est pas nous, lecteurs, qui nous en plaindrons…

MON VERDICT
jd5Coup de Coeur

[BOUQUINS] Marc Levy – Elle & Lui

M. Levy - Elle & LuiChangement radical de registre puisque j’ai jeté mon dévolu sur le dernier Marc Levy, Elle & Lui. Un peu de douceur dans ce monde de brutes…
Paul et Mia se sont rencontrés via un site de rencontre, mais question de s’amouracher l’un de l’autre, ils vont soigner leur solitude en nouant une véritable amitié…
Elle & Lui marque le retour de Marc Levy au genre qui l’a fait connaître, la comédie romantique. Afin de rester dans la continuité il reprend les personnages de Lauren, Arthur et Paul, déjà croisés dans Et Si C’Etait Vrai (2000) et Vous Revoir (2005). Vous l’aurez compris cette fois c’est Paul qui est mis à l’honneur.
De fait le levyphobe primaire objectera d’entrée de jeu que l’auteur use et abuse des mêmes recettes éculées. Ah oui je précise que le levyphobe primaire n’a jamais lu, et ne lira jamais, un roman de Marc Levy. Pour les autres et notamment les fans assumés, dont je suis, je ne vois pas pourquoi Marc Levy changerait une recette qui a déjà fait ses preuves… Et c’est exactement ce qu’il nous offre dans ce nouveau roman, tous les ingrédients de la comédie romantique sont mis en avant, pour notre plus grand plaisir. On y trouve donc un parfait dosage d’humour, d’amitié et d’émotions.
Arthur et Lauren, bien que présents tout au long du récit, sont volontairement maintenus au second plan. C’est Paul qui tient la vedette, mais un Paul qui a pris un nouveau départ aussi iben personnel que professionnel. On s’attache rapidement à ses doutes et maladresses. Puis il y a Mia, impossible de ne pas succomber à son humour ravageur… On se doute bien de comment tout ça va finir mais on s’en fout, ce n’est pas la fin qui importe mais le cheminement pour y parvenir.
Ce n’est pas avec ce roman que l’auteur séduira un public plus large, voire nouveau, mais les fans apprécieront ce retour aux sources.
En réponse aux levyphobes primaires mentionnés plus haut, je citerai cette phrase de Mia : « Mais on leur dit merde, à ceux qui n’aiment pas les histoires heureuses, qu’ils aillent patauger dans leur sinistrose, lis nous font déjà assez suer comme ça, on ne va pas en plus leur laisser le mot de la fin. »
Elle poursuit un peu plus loin sur le manque de reconnaissance de la comédie dans le cinéma : « Vous savez ce qu’il faut pour décrocher un Oscar de nos jours ? Avoir perdu ses bras ou ses jambes, son père ou sa mère, les quatre serait encore mieux. Une bonne dose de misère, de sordide, de bassesses à vous arracher des larmes et on crie au génie, mais faire rire et rêver n’est pas considéré. J’en ai assez de l’hégémonie culturelle du marasme. »
J’attends maintenant le cru 2015 de Guillaume Musso, bizarrement il n’y a ni titre, ni date annoncés…