[BOUQUINS] Jodorowsky & Giménez – La Caste Des Métabarons – Tomes 5 à 8

Depuis des siècles, les Castaka exploitent seuls la planète Marmola, grâce au secret de l’épyphite, une huile antigravitationnelle qui leur permet de manipuler le marbre comme s’il ne pesait rien. Lorsque l’existence de l’épyphite est dévoilée à la galaxie, c’en est fini de la tranquillité de la famille, et l’histoire des méta-barons va commencer, dans le sang, la mort, et la trahison, quand tous les vautours de la galaxie vont les assiéger pour leur arracher leur secret.

L’année 2024 du blog s’est achevée sous le signe du roman graphique, 2025 s’ouvre de même avec ce second opus de l’intégrale de La Caste Des Méta-Barons. Il devrait en être de même pour ce début janvier, ayant la ferme intention de découvrir le diptyque des Monstres d’Emil Ferris.

Ces quatre tomes constituent la seconde et dernière partie de La Caste Des Méta-Barons, publiés entre 1998 et 2003 ils vous invitent à poursuivre l’histoire des méta-barons en découvrant, tour à tour (et parfois en destins croisés), les destins de Tête d’Acier, Aghora et Sans-Nom, le dernier de la lignée.

Un quotidien fait de violence et de combats, d’une part en raison du processus initiatique des méta-barons qui leur impose d’endurer maintes souffrances afin de prouver leur valeur, avec en guise d’ultime épreuve un duel à mort contre son propre père. Le méta-baron étant par essence un mercenaire, œuvrant principalement au service de l’Empire, il devra aussi affronter les envahisseurs qui menacent Terra 2014. Sans parler de divers complots et trahisons internes qui viendront alimenter un emploi du temps déjà bien chargé.

On retrouve le même univers graphique fortement empreint de biotechnologie qui fait parfois penser au génialissime H.R. Giger (à qui l’on doit notamment le xénomorphe du film Alien ainsi que son vaisseau).

L’histoire des méta-barons nous est toujours contée par Lothar et Tonto, les deux robots qui attendent le retour de leur maître, Sans-Nom. Les deux tas de ferrailles sont toujours aussi prompts à se chamailler à grand renfort de noms d’oiseaux robotiques.

Le huitième et dernier tome marque clairement la fin d’un cycle… et pour moi la fin de mon immersion dans l’univers des méta-barons, je passe mon tour pour la série Méta-Baron qui rebondit sur la conclusion de la présente série.

Les couvertures originales des tomes 5 et 6

Les couvertures originales des tomes 7 et 8

[BOUQUINS] Bécu & Trifogli – Morpheus

Depuis l’apparition du virus Morpheus, l’humanité est condamnée au sommeil vingt heures par jour. Pour tenter de survivre à ce chaos, les principales capitales ont déclaré leur indépendance dans une Europe au bord de l’implosion.

A Prague, la mercenaire Juliette tente d’offrir une vie décente à sa fille en multipliant les missions périlleuses et en prenant des drogues pour rester éveillée. Sa rencontre avec le professeur Ivanov lui redonne l’espoir d’éradiquer le virus et de sauver sa fille.

Commence alors pour eux une course frénétique à travers le no-man’s land européen, avec plusieurs groupes armés à leurs trousses…

Je remercie Les Humanoïdes Associés et la plateforme Net Galley pour leur confiance.

Yann Bécu s’est inspiré de l’univers imaginé lors de l’écriture de son roman Les Bras De Morphée pour construire le scénario de Morpheus.

Dans ce monde post-apocalyptique le méchant virus n’a pas éradiqué l’humanité mais la condamne à de longues phases de sommeil (20 heures par jour). Les grandes capitales européennes ont déclaré leur indépendance et vivent quasiment en autarcie. Le reste de l’Europe est devenu un vaste no man’s land où la survie s’organise tant bien que mal.

L’histoire commence à Prague, on y rencontre Juliette, une jeune femme qui vit seule avec sa fille, Chloé, et leur bot Teacher. Pour gagner sa vie elle exerce le métier de chasseuse, une espèce de mercenaire officielle. Elle vient justement se voir confier une mission consistant à déjouer les plans de Trolls (des terroristes opposés au pouvoir et à la science).

C’est au cours de cette mission qu’elle va sauver la vie du Pr Yuri Ivanov, un scientifique qui travaille depuis des années sur la recherche d’un remède à Morpheus. Recherches qui étaient quasiment abouties avant l’attaque des Trolls et la destruction de ses échantillons d’ADN archas (des humains naturellement immunisés contre le virus). Juliette y voit l’opportunité de soigner sa fille, mais cela implique de se rendre à Berlin alors qu’il est formellement interdit de quitter sa cité d’origine.

L’intrigue est originale en sortant du cadre post-apocalyptique habituel, les personnages sont bien travaillés (pas toujours évident de restituer des traits de personnalité via le format graphique).

Si je devais y trouver un bémol, je pourrais, en pinaillant, reprocher à l’intrigue une certaine linéarité. Les jours se suivent et se ressemblent avec leur lot de mauvaises rencontres tandis que la relation entre Juliette et Yuri évolue.

Le découpage irrégulier des différentes planches donne toutefois une réelle dynamique à l’intrigue. Ajoutez à cela le dessin très fin et soigné de Francesco Trifogli (aussi bien dans le traitement des décors que des personnages), associé à une mise en couleurs irréprochable d’Axel Gonzalbo et vous aurez une petite pépite, visuellement parlant.

Belle trouvaille aussi qu’est le traitement réservé aux bots, avec le temps (et les conséquences du virus), ils ont acquis une part d’humanité qui est parfaitement dosée pour interagir avec leurs interlocuteurs humains et entre eux.

Au niveau des surprises un peu moins agréables mais qui ouvrent toutefois de belles perspectives, ce roman graphique semble être le premier opus d’une série à venir. Dommage que rien ne l’indique sur la couv’ ou la page de titre, le lecteur le découvre en butant sur une fin des plus abruptes. Yapuka attendre la suite…

[BOUQUINS] Jodorowsky & Giménez – La Caste Des Méta-Barons – Tomes 1 à 4

AU MENU DU JOUR


Titre : La Caste Des Méta-Barons – Tomes 1 à 4
Scénario : Alejandro Jodorowsky
Dessin : Juan Giménez
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Parution : 2022
Origine : France
272 pages

De quoi ça cause ?

Depuis des siècles, les Castaka exploitent seuls la planète Marmola, grâce au secret de l’épiphyte, une huile antigravitationnelle qui leur permet de manipuler le marbre comme s’il ne pesait rien. Lorsque l’existence de l’épiphyte est dévoilée à la galaxie, c’en est fini de la tranquillité de la famille.

L’histoire des Méta-Barons va commencer, dans le sang, la mort et la trahison.

Ma Chronique

Comme indiqué dans un post précédent, je vais essayer de privilégier la lecture de BD et romans graphiques le week-end. Il faut dire que le stock, aussi bien papier que numérique, ne cesse de grossir.

Au menu du jour, le premier volume de l’intégrale de La Caste Des Méta-Barons qui regroupe les quatre premiers tomes de la série scénarisée par Jodorowsky et illustrée par Giménez.

Ces quatre tomes ont été publiés par Les Humanoïdes Associés entre 1992 et 1997.

Les deux premiers volumes se penchent sur le parcours de Othon Von Salza, un ancien pirate, va devenir le premier Méta-Baron et instaurer les rituels violents (mutilation puis implants robotiques et combat à mort entre le père et le fils pour la succession) qui vont régir la Caste.

Dans les deux suivants nous découvrirons l’apprentissage et le parcours d’Aghnar, le fils d’Othon et d’Honorata. Un parcours fortement marqué par la mort, la violence et la vengeance. Un lourd tribut à payer au nom de la Caste qui poussera l’héritier à vouloir s’en éloigner.

Vous l’aurez compris cette saga vous plonge dans un univers de science-fiction fort éloigné de notre galaxie. Si au départ le scénario peut sembler un peu simpliste et parfois manquer de précision, il se complexifie et se densifie –  dans le même temps, le profil des personnages s’étoffe – au fil des tomes ; la montée en puissance est progressive et savamment maîtrisée par Jodorowsky, par conséquence le lecteur ne perd jamais fil, au contraire, on se laisse volontiers happé par l’intrigue.

Le fond de l’intrigue est résolument sombre, pour ne pas dire franchement glauque. Les quelques touches d’humour sont apportées par les querelles des deux narrateurs, Tonto et Lothar, deux robots appartenant au Méta-Baron. Même si parfois ces interventions sont quelque peu redondantes et viennent casser le rythme.

Une intrigue servie par les dessins et la mise en couleurs de Giménez, un visuel qui colle parfaitement au récit avec un trait précis et détaillé. Une qualité graphique qui contribue à nous immerger encore plus facilement dans le récit.

L’implant robotique faisant partie intégrale du rituel de la Caste, le dessinateur s’est avéré particulièrement brillant dans ce domaine, le niveau de détail dans son rendu graphique m’a parfois fait penser à un artiste que je considère comme un maître absolu du genre, H.R. Giger.

Je connaissais cette série et plus généralement l’univers de L’Incal de nom (et de réputation) ; à la fin du présent recueil, on a le droit à un bonus justifiant la nécessité de rompre le lien entre les intrigues de L’Incal et des Méta-Barons.

Un grand merci à Karine et Olivier qui m’ont offert ce premier opus du diptyque constituant l’intégrale de La Caste Des Méta-Barons. D’ores et déjà j’ai commandé le second volume, la fin du quatrième tome annonçant une confrontation au sommet.

En revanche je ne pense pas aller au-delà de la série originale, la seconde série, Méta-Baron, qui se présente comme une suite à La Caste Des Méta-Barons, ne m’inspire pas outre mesure (et puis ce n’est plus Giménez qui assure le dessin).

Pour l’anecdote c’est une lecture qui s’avère parfois sportive, avec un poids de plus d’1,7 kg, le bouquin pèse rapidement sur les bras. Et comme je ne suis pas du genre à ouvrir le truc à plat (afin de préserver la reliure et la tranche)… Ma maniaquerie livresque me tuera un jour !

MON VERDICT

Les couvertures originales des tomes 1 et 2

Les couvertures originales des tomes 3 et 4