J’ai mis à profit mes derniers jours de congés (la reprise demain va être dure, après trois semaines de glande totale) pour me plonger dans un titre qui a fait quelques va-et-vient dans mon Stock à Lire Numérique, le temps de trouver une version correcte lisible sur tous supports. Ce fut périlleux mais l’attente en valait la peine, place donc à ma chronique de L’Extraordinaire Voyage Du Fakir Qui Etait Resté Coincé Dans Une Armoire Ikea, titre à rallonge que l’on doit à Romain Puértolas.
Ajatashatru Lavash Patel, un fakir du Rajasthan, un tantinet escroc et imposteur, se rend à Paris, aux frais de sa communauté, dans le but de s’acheter un nouveau lit à clous chez Ikea. Le type étant fauché comme les blés, hormis un faux billet grotesque destiné à payer son achat, il décide de passer la nuit dans le magasin. Une décision qui va complètement chambouler ses plans…
Commençons par le mauvais point, d’autant qu’il n’incombe pas à l’auteur mais à l’éditeur, Le Dillettante. Proposer une quatrième de couverture qui résume le bouquin de A à Z est un choix qui me dépasse ; jamais je n’aurai imaginé qu’un tel niveau de crétinerie marketing puisse être atteint !
De prime abord j’ai tout de suite pensé à un périple improbable un peu à la façon de Jonas Jonasson, et sur ce point je n’ai pas été déçu, on retrouve des éléments communs entre les deux auteurs (intrigue rocambolesque, personnages hauts en couleurs…), mais il y a chez Romain Puértolas et son fakir une dimension plus sociale (même si je n’adhère pas totalement à son propos, cela n’engage que moi et ne m’a pas empêché d’apprécier le récit).
Au fil de son périple, qui le conduira de Paris à Tripoli, en passant par Londres (ou presque) et Rome, et avant son retour en France, le personnage d’Ajatashatru évolue tout au long de l’intrigue, le roublard s’humanise au contact des autres et découvre les vertus de l’altruisme. Ne vous fiez pas aux apparences, à aucun moment on ne tombe dans la mièvrerie à deux balles.
Un récit plein d’humour, de malice mais aussi d’humanité (avec une pointe d’émotions, juste ce qu’il faut) et d’intelligence. La plume et le style sont légers, une fois que vous aurez plongé le nez dans le roman vous ne pourrez plus le lâcher avant la dernière page (d’autant qu’il est relativement court, 252 pages). Que demander de plus pour finir ces congés sur une note de bonne humeur ? Sinon un rab de congés !