[BOUQUINS] Kami Garcia – Joker / Harley – Criminal Sanity

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Titre : Joker / Harley – Criminal Sanity
Scénario : Kami Garcia
Dessins : Mico Suayan, Jason Badower, Mike Mayhew, David Mack et Cat Staggs
Consultant : Dr Edward Kurtz
Éditeur : DC Comics / Urban Comics
Parution : 2021
Origine : États-Unis (2019)
312 pages

De quoi ça cause ?

Profiler de renom, Harleen Quinzel est embauchée par le GCPD pour enquêter sur une vague de crimes particulièrement sordides. Mais elle est elle-même hantée par une affaire passée lorsque sa colocataire a été sauvagement assassinée par le tueur en série surnommé le Joker.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Dans l’univers des super-héros je suis nettement plus attiré par ceux de l’écurie Marvel que par ceux de DC. Batman, et plus globalement le batverse dans son ensemble, est l’exception qui confirme la règle.

Le Joker est un incontournable de cet univers, j’étais donc curieux de découvrir une réécriture totalement nouvelle de sa relation avec Harley Quinn.

Ma Chronique

Initialement ce roman graphique a été diffusé sous forme d’un feuilleton de 8 épisodes plus un hors-série (Secret Files), Urban Comics permet aux lecteurs francophones de découvrir l’intégrale de cette histoire en un volume unique.

Kami Garcia, à qui l’on doit le scénario du présent roman graphique, est plutôt habituée à la littérature young adult (elle est notamment l’auteure de la série Sublimes Créatures), c’est d’ailleurs dans ce registre qu’elle s’est fait connaître chez DC Comics avec ses collaborations aux séries Teen Titans et Raven.

Pour cette réécriture de la relation entre Joker & Harley Quinn, Kami Garcia change complétement de registre, de son propre aveu elle a imaginé cette intrigue comme un thriller psychologique sur fond très très noir. Histoire de ne rien laisser au hasard, elle s’est adjoint les services d’un véritable psycho-criminologue, le Dr Edward Kurtz.

Pour les dessins ce sont pas moins de cinq dessinateurs qui ont rejoint le projet. Mico Suayan a assuré toute la partie en noir et blanc qui se concentre sur l’intrigue actuelle. Les planches en couleurs, que l’on doit à Mike Mayhew et à Jason Badower, permettent d’identifier les flashbacks. Les deux autres dessinateurs, David Mack et Cat Staggs n’interviendront que sur la chapitre Secret Files.

Dès les premières pages on est bluffé par la qualité photo-réaliste du dessin. Certaines planches sont mêmes de véritables merveilles qui nous en mettent plein les mirettes. Par contre ce même aspect photo réaliste rend la scène de crime visuellement très explicite.

Les puristes de l’univers DC seront sans doute un peu surpris de découvrir un Joker sans une once de folie et une Harley Quinn totalement mature et au moins aussi futée que son rival. Outre le jeu du chat et de la souris que se livreront les deux protagonistes, c’est aussi un véritable duel psychologique qui va les opposer.

Point de romance à l’horizon non plus, ici Harley voue une haine viscérale au Joker et ne souhaite rien plus ardemment que la mort de son ennemi.

Batman est à peine mentionné, on sait juste qu’il semble avoir déserté Gotham City depuis quelques temps sans en connaître les raisons. Il apparait sur une vignette lors de l’accident qui coûtera la vie à la mère de John Kelly.

Les flashbacks permettent de réaliser que Joker et Harley, s’ils ont des parcours de vie radicalement différents, partagent une enfance difficile. Lui subit la violence d’un père abusif et alcoolique depuis le décès de sa femme. Elle doit affronter une mère tyrannique et non aimante. Chacun coupera les ponts avec le passé à sa façon.

Si Harley occupe le devant de la scène au niveau de l’enquête, elle n’en reste pas moins placée sous la responsabilité du commissaire Gordon en tant que consultante externe du GCPD (Gotham City Police Department). Un autre personnage indissociable du batverse, même si présentement il est plutôt placé au second plan.

Peut-être que les puristes convulseront face à cette revisite audacieuse de deux personnages phares du batverse, pour ma part j’ai totalement adhéré au côté thriller psychologique parfaitement maîtrisé. Que ce soit par son intrigue ou par ses dessins, ce volume est à déconseiller aux âmes les plus sensibles.

Quid d’une éventuelle suite ? La fin reste ouverte sur deux options, un retour vers la trame classique ou une poursuite dans la direction soulevée par Harley dans la dernière vignette. Ni l’une ni l’autre ne semble malheureusement dans les tuyaux de DC.

MON VERDICT

Coup double