Il aura fallu quelques jours pour se remettre de notre réveillon de Noël (j’y reviendrai sans doute ultérieurement), période pendant laquelle nous nous sommes contentés de programmes TV basiques ne demandant aucun effort particulier de réflexion (soit environ 97% des programmes TV hors câble). Une fois les idées plus claires nous nous sommes offert une petite pause Blu-ray avec Elysium de Neil Blomkamp.
2154, la Terre est une poubelle ravagée par la surpopulation, la pollution, la maladie et autres joyeusetés. Du coup les citoyens les plus fortunés se sont réfugiés sur la station spatiale Elysium où ils vivent peinards dans l’opulence. Jessica Delacourt (Jodie Foster) veille à leur confort en luttant, parfois avec des moyens extrêmes, contre les tentatives d’intrusion en provenance de la Terre. Max (Matt Damon) est ouvrier sur Terre, quand il est contaminé sur son lieu de travail, il accepte une mission désespérée pour sauver sa vie. Et bien plus que ça…
Neil Blomkamp a bluffé son petit monde il y a quelques années avec District 9, autant dire qu’il était attendu au tournant… On retrouve d’ailleurs quelques éléments communs aux deux films. La présence de Sharlto Copley au casting, dans D9 il tenait le rôle principal,l alors qu’ici il incarne un mercenaire un tantinet déjanté (tout en clichés mais un régal quand même). Les deux films portent aussi, via la science-fiction, un regard socio-politique sur notre société actuelle (avec un net avantage à D9 sur ce point).
Vous en conviendrez volontiers le pitch de cet Elysium n’est pas vraiment d’une originalité renversante, mais cela ne me dérange pas du moment que le sujet est bien traité. On peut reprocher au film un manque de profondeur ainsi que quelques aberrations (la principale étant pour moi le manque de défense spatiale de la station), mais cela est largement compensé par un rythme plus que soutenu, des effets spéciaux parfaitement maîtrisé et un casting plus que convaincant. D’un côté on a un Matt Damon tout en muscles (et rapidement complété par un exosquelette) mais qui n’incarne pas pour autant une brute épaisse, violent quand il faut l’être (en l’occurrence il s’agit de sauver sa peau), mais aussi profondément humain. De l’autre côté on trouve une Jodie Foster aussi glaciale que manipulatrice, totalement dépourvue d’humanité.
Peut être pas un sans faute mais un divertissement parfaitement maîtrisé ; ce qui me convient parfaitement, je ne m’attendais pas à un film engagé mais plutôt à un film enragé.
Je ne sais pas ce que donnait le film sur grand écran d’un point de vue visuel mais le blu-ray, intégralement mastérisé en 4K (résolution de 4096 sur 2160), est esthétiquement parfait, même sur un équipement « seulement » en Full HD (1920 x 1080).
Nombreux sont ceux qui attendent District 10 (la suite de D9), Neil Blomkamp affirme ne pas avoir renoncé à son projet mais n’est pas encore en mesure de donner une date de sortie (il travaille actuellement sur un autre film). Espérons que cette attente soit un gage de qualité…