Je ne connaissais ni l’auteur, ni le bouquin, et pourtant le voilà propulsé dans les sommets de mon Stock à Lire Numérique ; à qui la faute ? Une certaine Belette Cannibale qui sévit en Belgique (elle devrait renommer son blog, l’île de la tentatrice) ! Pfff comme si je n’avais pas assez de bouquins en attente… De quoi que je cause ? Bin c’est écrit dans le titre et en plus y’a l’image juste là (←) ; t’es con ou quoi ? Ca s’appelle Chiennes De Vies et c’est le premier bouquin de Frank Bill.
Sous-titré Chroniques Du Sud De L’Indiana, ce recueil propose 17 nouvelles, des textes courts mais intenses et percutants, écrits au noir de chez noir avec une bonne dose de vitriol. On est bien loin du Guide du Routard, n’espérez pas apprendre à pêcher le poisson-chat ou à chasser le raton-laveur, nope vraiment pas de quoi nous donner envie de faire un détour par l’Indiana… Bienvenue au pays des rednecks !
La mise en bouche, avec trois nouvelles qui tournent autour du Clan des Hill (que l’on retrouvera çà et là au fil des récits), vous mettront de suite dans l’ambiance. Drogue, sexe et hémoglobine à gogo. Le ton est donné et le reste n’apportera pas franchement un rayon de soleil dans les ténèbres de l’âme humaine (parfois une faible lueur d’espoir). Buveurs de lait-fraise passez votre chemin, ici ça carbure au bourbon et à la meth.
Ces 17 nouvelles dressent une galerie de portraits unique en son genre (certains personnages apparaissent dans plusieurs nouvelles). Parfois des types attachants, parfois des salopards de la pire engeance. Des textes malheureusement bel et bien ancrés dans la réalité, la plume de l’auteur, trempée dans le vitriol, est, à ce titre, d’une redoutable efficacité.
Le souci avec les recueils de nouvelles tient parfois à leur qualité souvent inégale, ici aucune fausse note (et pourtant je ne suis généralement pas fan des nouvelles… sauf quand elles sont signées Stephen King). La même noirceur et la justesse habite chacun de ces textes, chacune de ces tranches de vies démolies. Ouais parfois la vie est une chienne, en l’occurrence l’auteur nous sert 17 tranches de vies bien boucanées ; à chaque fois il fait mouche et réussit à nous surprendre.
Frank Bill nous dresse un portrait sans concession (mais heureusement non exhaustif… enfin je l’espère) d’une région qu’il connaît bien, puisque il y vit. Force est de reconnaître qu’il a bien la gueule de l’emploi avec sa barbe fournie et sa chemise de bûcheron (et la carrure qui va avec).
Je m’attendais à du lourd, je n’étais pas été déçu ; il ne me reste plus qu’à me plonger dans Donnybrook, le premier roman de l’auteur (les lecteurs du présent recueil devineront de quoi il retourne) ; mais avant ça on va prendre le temps de souffler un peu, après 17 claques dans la gueule faut un temps de récupération avant de remonter sur le ring. Nan la Belette décidément je ne te remercie pas, deux pour le prix de… deux ! (nan j’déconne, merci pour cette découverte).