[BOUQUINS] Dean Koontz – Dévotion

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Titre : Dévotion
Auteur : Dean Koontz
Éditeur : L’Archipel
Parution : 2021
Origine : États-Unis (2020)
500 pages

De quoi ça cause ?

Kipp est un golden retriever doué de facultés extraordinaires. Il communique avec ses semblables via un vaste réseau télépathique qu’ils nomment le « Circuit ».

Peu après la mort de sa maîtresse, Kipp capte un signal de détresse sur le « Circuit », un signal envoyé par un enfant humain. Sans la moindre hésitation, le chien se lance à la recherche de l’enfant…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que Dean Koontz a été, dans les années 90, un potentiel challenger à l’indétrônable Stephen King.

N’ayant pas encore eu l’occasion de découvrir sa série Jane Hawk (publiée par les éditions L’Archipel), j’ai décidé de le redécouvrir avec ce roman one shot.

Ma Chronique

Je remercie les éditions L’Archipel et Net Galley pour leur confiance renouvelée.

Comme annoncé dans mon post précédent, cela faisait pas loin d’une trentaine d’années que je n’avais pas lu un roman de Dean Koontz. Il me tardait de redécouvrir l’univers de l’auteur après tant d’années. J’attendais un roman indépendant pour me lancer, les éditions L’Archipel ont exaucé mon vœu.

Avec Dévotion Dean Koontz renoue avec son genre de prédilection, le thriller fantastico-horrifique… mais pas que ! Ce n’est pas la première fois que l’auteur pointe du doigt les dérives de la recherche scientifique (ici c’est le transhumanisme qui est dénoncé), mais il s’adapte aussi à l’époque contemporaine en s’interrogeant sur les aspects les plus sombres des nouvelles technologies (dont le fameux, mais encore très secret Dark Net). C’est aussi une nouvelle occasion pour l’auteur d’afficher son amour pour les chiens (le golden retriever en tête) qui, sous sa plume, confirment leur statut de « meilleur ami de l’homme ».

Dean Koontz divise clairement (trop à mon goût) ses personnages entre les gentils et les méchants ; c’est soit tout blanc, soit tout noir, les nuances de gris, connaît pas ! Dommage, je trouve que ce manichéisme n’est plus de mise aujourd’hui.

On va commencer par un inventaire non exhaustif des GENTILS. Un chien doté de facultés extraordinaires. Un enfant autiste surdoué, mais muré dans le silence depuis toujours. Une mère prête à tout pour protéger son enfant. Un ancien soldat d’élite qui va se retrouver, presque malgré lui, dans une affaire aussi compliquée que dangereuse.

Même exercice chez les MÉCHANTS. Un rescapé d’un « incident technique » sur un site scientifique secret, qui va se retrouver transformé en OGM assoiffé de sang et de haine. De puissants (et riches) hommes d’affaires déterminés à protéger leurs intérêts, quel qu’en soit le prix à payer. Des tueurs à gages impitoyables, pleins de ressources, mais pas forcément très futés. Des flics et un procureur corrompus et complètement dépassés par les événements.

Tout ce petit monde va se retrouver au cœur d’une intrigue plutôt bien ficelée, complexe, mais jamais embrouillée, et captivante de bout en bout. Malgré d’indéniables qualités qui placent le bouquin sur le haut de l’échelle, je l’ai trouvé un peu léger par certains aspects.

Si certaines scènes risquent de faire régurgiter leur goûter aux estomacs les plus fragiles, je n’ai pour ma part jamais eu le grand frisson (ni même le moindre frisson pour être tout à fait franc). Je peux comprendre que ce soit un choix de l’auteur afin de toucher un public plus large et de ne pas centrer son intrigue sur le seul plan horrifique, on va donc dire que c’est un demi-bémol.

Même si l’intrigue est rythmée, elle manque cruellement d’adrénaline. À aucun moment je n’ai tremblé pour Megan et Woody. Dans le même ordre d’idée, j’ai deviné certains éléments du dénouement avant qu’ils ne soient révélés.

Il n’en reste pas moins que j’ai apprécié ces retrouvailles avec un auteur injustement perdu de vue depuis de trop longues années. Certes je les aurai préférées un peu plus nerveuses, mais ça ne m’empêchera pas de répondre présent pour ses prochains romans (il serait temps que je me penche sur le cas Jane Hawk).

MON VERDICT

Itinéraire d’un lecteur de Dean Koontz


Avant de vous proposer ma chronique du roman Dévotion de Dean Koontz, je voulais revenir sur mon parcours de lecteur avec cet auteur (sans non plus vous balancer des titres à la pelle).

Je ne vais pas reprendre mon histoire personnelle de lecteur depuis le début (d’une part, parce que je suppose que vous n’en avez rien à cirer, d’autre part, parce que je serai bien incapable d’être exhaustif). À la fin des années 80, j’étais déjà fortement ancré dans le polar, les thrillers et l’espionnage ; ce qui ne m’empêchait pas quelques écarts vers la littérature de l’imaginaire (le fameux SFFF : Science-Fiction, Fantastique et Fantasy).

Cela faisait déjà quelques années que j’étais un fan inconditionnel de Stephen King (découvert avec Cujo), et – en toute impartialité, cela va sans dire – je ne trouvais pas un auteur capable de rivaliser avec le maître.

Puis vinrent les années 90, et avec elles la collection Terreur des éditions Pocket, qui a permis aux lecteurs français de découvrir de nombreux auteurs spécialisés dans le fantastique à plus ou moins forte tendance horrifique. Et parmi eux Dean Koontz (alors mentionné comme Dean R. Koontz).

Les premiers titres que j’ai lus ont fait de l’auteur un challenger potentiel face à Stephen King, du coup au fil des bouquins j’ai alterné entre les 2 K. Force est de reconnaître que sur la durée le King creusait l’écart en enchaînant les titres qui flirtaient avec l’excellence tandis que ceux de Koontz étaient plus irréguliers. Du coup j’ai peu à peu renoncé à lire les romans de Koontz.

C’est en découvrant le roman Dark Web, publié en 2018 par L’Archipel que j’ai décidé de m’intéresser à nouveau au cas Dean Koontz. Je savais via Yvan (blog EmOtionS) qu’il avait été lâché par son éditeur français historique (JC Lattés) depuis 2013, mais c’est en consultant la page Wikipedia de l’auteur que j’ai découvert le nombre impressionnant de romans de l’auteur (et pas uniquement ceux publiés après Soir De Cauchemar, le dernier titre traduit par Lattés) encore inédits dans la langue de Molière.

Depuis j’ai acheté les quatre tomes de la série Jane Hawk, mais sans avoir trouvé le temps de m’y mettre. La sortie du roman indépendant Dévotion sera l’occasion de me replonger dans l’univers d’un auteur que j’ai peut-être injustement laissé sur le carreau.