AU MENU DU JOUR
Titre : Comme Hier
Auteur : Cai Jun
Éditeur : XO
Parution : 2022
Origine : Chine (2017)
398 pages
De quoi ça cause ?
13 août 1999. Une lycéenne disparaît…
13 août 2012. Une adolescente est retrouvée sans vie dans un parc d’attractions…
13 août 2017. Un professeur d’informatique, son épouse et leur fils de cinq ans meurent dans un incendie…
Trois drames qui ont tous eu lieu dans la rue Nanming. seraient-ils liés les uns aux autres ? L’inspecteur Ye Xiao, chargé de l’enquête sur la dernière affaire, doit répondre à tout prix à cette question.
Très vite, la jeune Sheng Xia vient l’épauler. Cette hackeuse de génie est décidée à venger la mort de l’enseignant avec lequel elle a programmé Comme Hier : une application de réalité virtuelle qui permet à chacun de voyager dans sa mémoire profonde et les souvenirs des autres…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que son précédent roman publié par XO, La Rivière De L’Oubli m’avait paru prometteur malgré quelques bémols mineurs. J’étais donc curieux de voir si ce nouveau roman tiendrait la route…
Ma Chronique
Je remercie les éditions XO et la plate-forme Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Ah que voilà une chronique qui va me donner du fil à retordre… J’ai eu un mal fou à « entrer » dans ce bouquin et pourtant l’intrigue en elle-même me donnait envie d’en savoir plus.
La lecture fut parfois laborieuse sans que je puisse vraiment m’expliquer le pourquoi du comment du truc.
Je pourrais mentionner le fait d’être passé à côté de nombreuses références à des artistes (auteurs, acteurs…) chinois et à leurs œuvres qui me sont totalement inconnus, mais je ne crois pas, parce qu’en fait je m’en fous royalement.
En revanche j’ai retrouvé le même défaut que dans La Rivière De L’Oubli, Cai Jun a tendance à se répéter et à la longue ça devient saoulant : on a pigé que Sheng Xia a une tumeur au cerveau et qu’elle peut caner à tout moment… pas besoin de nous rebattre les oreilles avec ça à chaque chapitre !
Plus probablement un mix entre réel et virtuel qui a du mal à trouver son point d’équilibre, certains passages virtuels auraient pu être raccourcis afin d’éviter cette désagréable sensation de déjà-vu d’un chapitre à l’autre.
Passons maintenant aux points positifs, qui viennent largement contrebalancer ces bémols. À commencer par l’intrigue qui est globalement bien ficelée, non seulement les personnages vont devoir tirer au clair les meurtres de 2017, mais aussi essayer de comprendre le lien qu’il peut y avoir avec les événements de 1999 et 2012. Une intrigue qui vous réservera son lot de rebondissements et de surprises.
J’ai beaucoup aimé le trio de personnages qui mène la danse. Un inspecteur de police un tantinet désabusé, une jeune hackeuse au caractère bien trempé (et au langage fleuri) et un brillant neurochirurgien qui préfère agir dans l’ombre plutôt que de s’exposer.
Impossible de ne pas mentionner Ouyang Xiaozhi, la Démone disparue en 1999, qui servira de guide à Sheng Xia, la Démone de 2017, dans le monde virtuel de Comme Hier. Une mention spéciale à Sishen, le chien de Sheng Xia qui va prendre activement part à l’intrigue.
Mais le véritable tour de force de Cai Jun et de nous plonger en totale immersion dans la Chine du XXIe siècle ; dépaysement garanti pour les Occidentaux ! Un pays où les traditions perdurent et cohabitent avec l’essor des nouvelles technologies.
Le style de l’auteur est parfaitement adapté au thriller, il ne s’embarrasse pas de fioritures et va à l’essentiel… même si parfois il pourrait faire encore plus concis.
Globalement le ressenti final reste positif, la qualité de l’intrigue, les personnages et le contexte prennent le dessus sur les bémols cités plus hauts… mais ceux-ci n’en restent pas moins désagréables.
MON VERDICT