AU MENU DU JOUR
Titre : L’Enfant Étoile
Auteur : Katrine Engberg
Éditeur : Fleuve
Parution : 2021
Origine : Danemark (2016)
416 pages
De quoi ça cause ?
Une jeune étudiante est retrouvée morte dans son appartement de Copenhague, le visage mutilé au couteau. Personne n’a vu ou entendu quoi que ce soit d’inhabituel.
Pour l’inspecteur Jeppe Korner et son assistante, Annette Werner, en charge de l’affaire, l’enquête s’annonce complexe et va les amener à déterrer les sombres secrets des uns et des autres…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que je suis un inconditionnel du polar nordique. Comme le bandeau présente Katrine Engberg comme « auteure phénomène » du genre, ça titille forcément ma curiosité.
Ma Chronique
Je remercie Fleuve Éditions et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Avec L’Enfant Étoile Katrine Engberg signe son premier roman, et le premier d’une série réunissant le duo Korner / Werner.
Commençons par les personnages et le duo formé par les enquêteurs Jeppe Korner et Annette Werner. Deux personnalités radicalement différentes dont la collaboration pourrait faire des étincelles mais qui fonctionne plutôt bien… avec quelques prises de bec çà et là.
Jeppe Korner peine à se remettre d’un divorce difficile qui ‘a plongé dans une profonde dépression. Un individu réservé et un tantinet obsessionnel, voire psychorigide. Au fil des chapitres on apprend à la connaître et à l’apprécier, derrière l’image bourrue qu’il renvoie se cache un être profondément sensible et humain.
Annette Werner serait quant à elle plutôt du genre pile électrique qui fonctionne à l’instinct. Épanouie et heureuse dans sa vie de couple. Une personnalité plus limpide que celle de Jeppe qui ne l’empêche pas d’avoir un caractère bien trempé.
Autre personnage clé de l’intrigue, la propriétaire de l’immeuble et voisine de la victime, Esther De Laurenti. Prof de littérature à la retraite, elle s’est mise en tête d’écrire un roman policier dont elle partage l’avancée au sein d’un groupe de lecture. Une femme d’un certain âge qui vit seule avec ses deux carlins. Qui va se retrouver bien malgré elle entraînée dans cette sordide affaire, le tueur ayant copié jusque dans le moindre détail, le crime qu’elle décrit dans son roman.
Et il y a la victime, la jeune Julie Stender. Bien que morte elle va occuper une place essentielle dans le déroulé de l’intrigue. Il faut bien reconnaître que sous ses airs de jeune fille modèle, se cachent de lourds et sombres secrets.
Les autres personnages liés à l’intrigue ne sont pas laissés en plan, l’auteure leur a forgé à chacun une personnalité propre. De fait certains vous apparaîtront plus ou moins appréciables, alors que vous adorerez en détester d’autres.
À la lecture on sent que Katrine Engberg est très attachée à la ville de Copenhague, à tel point que la capitale danoise devient presque un personnage à part entière du roman et non un simple décor.
Bien que de construction relativement classique, l’intrigue fonctionne bien. Les nombreuses fausses pistes qui viendront égarer les enquêteurs (et accessoirement les lecteurs) assurent une lecture captivante de bout en bout. Une intrigue parfois complexe et retorse mais jamais embrouillée.
Pour un premier roman l’auteure tire bien son épingle du jeu sans chercher à révolutionner le genre. Un peu tôt pour parler de nouvelle reine du polar nordique ou d’auteure phénomène, mais c’est plutôt prometteur pour la suite. Personnellement je suis partant pour retrouver Jeppe et Annette pour de nouvelles enquêtes (ça tombe bien, si j’ai bien tout compris trois autres romans sont d’ores et déjà disponibles en VO… yapuka cas attendre leur traduction).