[BOUQUINS] Maxime Chattam – Prime Time

Alors que des millions de téléspectateurs regardent le 20h sur la chaîne nationale, un homme masqué, la voix déformée, prend en otage le présentateur vedette.

Si le direct est coupé, il le tue.

Parce que c’est Maxime Chattam, une raison suffisante pour me faire craquer.

Imaginez le topo : vous êtes devant la télé, en attente du 20 heures de TF1 (je prends la première comme référence du fait de la proximité avec le nom de la chaîne dans le roman, MD1). Générique, les titres présentés par Gilles Boulleau et le déroulé du journal commence comme tous les jours. Soudain un individu masqué, sorti de nulle part, braque son arme sur ce brave Gilles et le prend en otage. Son premier ultimatum donne le ton, si la chaîne coupe le direct, le journaliste sera abattu.

Ça jette un froid n’est-il point ? Et maintenant posez-vous la question de savoir quelle sera votre réaction et surtout répondez-y en toute honnêteté. Est-ce que vous éteignez le poste et passez à autre chose ou est-ce que vous attendez la suite, scotché à votre écran ?

C’est le point de départ du dernier roman de Maxime Chattam, vous l’aurez compris il sera beaucoup question du poids des médias dans la société contemporaine, leur influence sur le public et leur « moralité ». Jusqu’où peut-on aller pour satisfaire son audience ? Et accessoirement les actionnaires.

Pour donner un maximum de crédibilité à son intrigue, l’auteur s’est immergé dans les coulisses d’un journal télévisé. A l’image des icebergs, ce que l’on voit (le JT à l’écran) n’est qu’une infime partie de tout ce qui se joue avant (préparation et ordonnancement des reportages), pendant (en coulisse toute une équipe est mobilisée) et après (en l’occurrence nous ne le verrons pas dans le déroulé de l’intrigue du roman mais le sujet est abordé lors d’échanges entre les personnages).

Il est de coutume qu’une œuvre de fiction démarre par l’avertissement suivant : « Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence. » Difficile cependant de ne pas faire le rapprochement entre Paul Daki-Ferrand, journaliste vedette et charismatique de la chaîne MD1, avec PPDA à la grande époque de TF1. Plus encore compte tenu des événements qui suivront dans le roman. Fortuite coïncidence ? Hmouais, faut le dire vite alors.

Sur ce point l’auteur s’explique dans un entretien à Télé-Loisirs : « (…) l’avantage de la fiction, c’est qu’elle permet de dire ce qu’on veut et ce qu’on pense. Des choses qu’on a envie de dire, que l’on ressent, qu’on a en soi, et après, chacun les interprète comme il veut. »

En plus des médias, le second grand acteur du roman de Maxime Chattam est le GIGN, notamment la cellule de médiation. Là encore l’auteur a pu bénéficier d’une immersion au sein du groupe d’élite de la Gendarmerie Nationale afin de coller au mieux à leur réalité. À ce titre le roman peut être perçu comme un légitime hommage au GIGN.

L’auteur tisse une intrigue qui va se densifier au fil des événements, une grande partie se joue à huis-clos dans les coulisses du JT. Devant l’ampleur de l’affaire le GIGN et la Section de Recherche (SR) de la Gendarmerie vont être amenés à collaborer étroitement. Ce sont les investigations de la SR qui nous permettent de sortir des studios de MD1… mais question pour autant de souffler un peu, eux-aussi vont être sur la brèche.

Pour tisser son intrigue Maxime Chattam se repose sur un binôme constitué de Charléne, cheffe d’édition chez MD1, et Yanis, négociateur du GIGN. Ce-dernier va en effet servir de mentor à la jeune femme qui va devenir leur lien avec le preneur d’otage, Kratos.

Bien entendu d’autres personnages auront leur mot à dire et leur rôle à jouer. L’auteur ne laisse rien au hasard pour rendre son récit redoutablement addictif. Et la sauce prend rapidement, une fois ferré, vous aurez bien du mal à lâcher le roman.

Un très bon cru ce Maxou 2024 !

5 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Maxime Chattam – Prime Time »

  1. Tiens, qui revoilà ! Contente de lire ta chronique, ça me manque. Je ne noterai pas ce Chattam, parce que ma PAL déborde de partout et que je n’en sors pas (mais je sais que tu sais de quoi je cause) 😆 Sinon, tout baigne ?

      1. Le meilleur moment : les vacances ! Elles sont toujours méritées, je trouve 😉

        Ma PAL est énôôôôrme 😆

    1. Encore un Chattam qui divise, ça passe ou ça casse à en croire les réactions sur Babelio. Je dois être bon public, c’est passé comme une lettre à la poste

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