[BOUQUINS] Harper Lee & Fred Fordham – Ne Tirez Pas Sur L’Oiseau Moqueur

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H. Lee - Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Titre : Ne Tirez Pas Sur L’Oiseau Moqueur
Auteur : Harper Lee
Dessin : Fred Fordham
Éditeur : Grasset
Parution : 2018
Origine : USA
288 pages

De quoi ça cause ?

1933, Maycomb (Alabama). Atticus Finch, avocat, élève seul ses deux enfants Jeremy (Jem) et Jean Louise (Scout). Quand il accepte de défendre Tom Robinson, un Noir accusé d’avoir violé une Blanche, la vie de la famille Finch bascule.

Scout, la narratrice, découvre alors que l’âme humaine peut être salement pervertie, loin des valeurs qu’Atticus s’efforce d’inculquer à ses enfants.

Ma Chronique

Ne Tirez Pas Sur L’Oiseau Moqueur fait partie de ces classiques incontournables que je me promettais de lire chaque fois que je le croisais en explorant les méandres de mon Stock à Lire Numérique… avant de passer à autre chose !

Grâce à la générosité du Père Noël, je peux enfin découvrir ce texte sous la forme d’un roman graphique. Le texte français est celui de l’édition de 2005, il s’agit de la traduction d’Isabelle Stoïanov révisée par Isabelle Hausser.

Paru en 1960, alors que le mouvement pour les droits civiques est au coeur de l’actualité américaine, ce premier roman de Harper Lee fait office de pavé dans la mare, ce qui ne l’empêchera pas de connaître un succès jamais démenti depuis (il a été récompensé par le prix Pulitzer en 1961).

Pour l’anecdote, il faudra attendre 2015 pour découvrir un second roman de l’auteure, Va Et Poste Une Sentinelle, qui peut être considéré comme une suite de celui-ci, l’intrigue suivant la famille Finch en 1955. C’est pourtant ce dernier roman que Harper Lee a proposé à son éditeur en 1960, il lui conseillera plutôt d’écrire un récit à la première personne sur la jeunesse de son héroïne, Scout Finch.

Et donc voilà la jeune Scout qui nous raconte son histoire. Retour en 1933 alors que les USA sont dans le marasme de la Grande Dépression (la crise économique majeure qui a suivi le krach boursier de 1929). Dans les États du Sud le racisme est fortement ancré dans les mentalités de certains, on flirte même avec la tare congénitale.

Heureusement tous ne sont pas comme ça, Atticus Finch inculque à ses enfants des valeurs telles que le respect et la tolérance. Quelle cruelle désillusion pour la jeune Scout et son frère quand ils réalisent que ces bons sentiments ne sont pas partagés par tous. Quand ils voient le voisin qui hier saluait cordialement Atticus, lui cracher à la gueule et le menacer…

Si les thèmes abordés sont graves (inégalités sociales et raciales, respect et tolérance, rôle de la femme, apprentissage de la vie, fin de l’innocence…) Ils sont traités sans sombrer dans le pathos, on dénote même une certaine légèreté liée au regard que porte une enfant sur les événements et les gens.

Pour souligner son propos, l’auteure nous fait partager le quotidien insouciant de Jem, Scout et Dill (leur voisin le temps des vacances d’été et ami) dans la première partie du récit. Peu à peu elle les confronte à la noirceur de l’âme de certains de leurs voisins et supposés amis.

Le trait de Fred Fordham est fin et précis, on est instantanément en totale immersion dans le récit. Un récit intemporel qui, malheureusement, pourrait encore de nos jours trouver des échos bien réels dans l’actualité (et pas que de l’autre côté de l’Atlantique).

Ce n’est pas parce qu’on est battu d’avance qu’il ne faut pas essayer de gagner.

Au risque de faire convulser les puristes, j’ai trouvé que le format roman graphique offrait une excellente approche du récit de Harper Lee. Sincèrement je ne pense pas que lire le roman m’apportera beaucoup plus que ce que j’ai déjà retiré de cette lecture.

MON VERDICT

9 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Harper Lee & Fred Fordham – Ne Tirez Pas Sur L’Oiseau Moqueur »

  1. Le roman est dans mes coups de coeur ultimes, j’avais aussi souvent postposé la lecture puis un jour, je l’ai prise à bras le corps et j’ai eu raison. La version bédé pourrait être une bonne idée… 🙂

    1. En 2020 je vais essayer de mettre plus de romans graphiques à l’honneur. C’est un rayon qui s’est vachement développé en librairie.
      Pour aborder certains classiques dont l’écriture n’est pas toujours simple (j’ai vu qu’ils avaient Dracula de Bram Stoker en version graphique) ou pour découvrir des titres qui n’existent que sous cette forme.

      1. Tiens, pas con ça, une excellente idée, même ! Je ne fais jamais les romans graphiques, je n’y pense même pas… Je devrais !

      2. Je ne connaissais que Watchmen, et encore je n’ai jamais pris le temps de le lire vraiment. Je vais y remédier très vite grâce au Père Noël.
        C’est mon frère qui m’a fait prendre conscience du large choix en la matière.

  2. J’aime bien les romans graphiques, je trouve ça très sympa et souvent les dessins sont de qualité. Mais pour ce roman, j’aimerais le lire en version classique si je peux dire 😉

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