AU MENU DU JOUR
Titre : Coups De Vieux
Auteur : Dominique Forma
Éditeur : Robert Laffont
Parution : 2019
Origine : France
384 pages
De quoi ça cause ?
André Milke et Clovis Martinez ont tous les deux la soixantaine bien tassée et de fortes personnalités, mais c’est bien tout ce qu’ils partagent. Le premier est un ancien gros bras de la Gauche prolétarienne alors que le second est un ex membre de l’OAS qui a activement combattu pour l’Algérie Française. Entre le gaucho et le facho ce n’est pas vraiment le grand amour.
Au cours d’une balade nocturne (en tenue d’Adam) sur les plages naturistes du Cap d’Agde, André tombe sur le corps sans vie de Emma Paretto, la fiancée de son ami Luc Dallier. Quand il réalise que l’enquête de police s’enlise et qu’il ferait un parfait suspect, contre toute attente c’est à Clovis qu’il demande de l’aide…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est La Bête Noire, une collection de Robert Laffont qui ne m’a jamais déçu et très souvent agréablement surpris.
L’idée de voir enquêter ces deux vieux réacs que tout semble opposer a sérieusement titillé ma curiosité.
Ma Chronique
Je remercie les éditions Robert Laffont et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Le moins que l’on puisse dire de ce roman policier est qu’il ne ressemble à nul autre, ne serait-ce que pour cette originalité il a toute légitimité à figurer au répertoire de La Bête Noire. Il faut bien reconnaître toutefois que si vous cherchez un thriller qui vous mette les nerfs à rude épreuve le bouquin de Dominique Forma n’est pas vraiment le choix idéal.
Si dans l’ensemble l’intrigue tient plutôt bien la route, et pourrait même vous réserver quelques surprises, il ne faut s’attendre à de brusques montée d’adrénaline. A l’image de l’improbable duo qui porte le bouquin, on est davantage en mode diesel qu’en turbo… Il faut dire que André et Clovis doivent composer avec les petits tracas liés à leur âge (réflexes élimés, arthrose…) ; dans de telles conditions, il vaut mieux ménager la mécanique afin d’éviter toute mauvaise surprise.
Clairement le roman est porté par ce duo atypique d’enquêteurs presque septuagénaires, si l’esprit est encore vif, il en va autrement pour le corps… comme ils pourront s’en rendre compte à plusieurs reprises au cours de leur enquête.
C’est surtout leur antagonisme quasi permanent qui donne toute sa saveur au récit. Deux vieux réacs aux idéologies radicalement opposées. Mais cela ne les empêche toutefois pas de s’apprécier… avec modération ! Même s’ils préféreraient sans doute mourir dans les plus atroces souffrances que de reconnaître un semblant d’affection l’un pour l’autre.
Une enquête que les amènera à côtoyer des individus plus ou moins fréquentables et à se perdre dans les méandres d’un complexe montage immobilier et financier permettant de blanchir l’argent sale d’un caïd du milieu… mais là encore ces questions ne sont abordées qu’en surface.
La touche de charme est apportée par le personnage d’Alexe, la jeune et très délurée voisine de Clovis qui affiche ouvertement une sexualité libérée et sans tabous, profitant de l’été pour s’envoyer en l’air dans les dunes.
Dominique Forma semble s’être beaucoup amusé à écrire ce roman et parvient à nous communiquer cette bonne humeur, grâce notamment à un style épuré et direct. On en arrive à apprécier la compagnie de ces deux vieux grincheux qui passent leur temps à se chamailler (à l’image des deux vieux du Muppets Show… une comparaison qui ne parlera sans doute qu’aux vieux de la vieille).
Une lecture sympathique qui ne se prend pas au sérieux mais qui assure pleinement par son côté divertissant.
Faut se divertir aussi, de temps en temps. Bon, je vais peut-être marcher sur cette horrible méduse.
Un jour, nous aussi serons diminués par l’arthrose et toutes ces merdes…
Perso je suis plus près de la tombe que de l’utérus 🙂
Lorsque tu fais crac-crac avec Lady Arsenik, tu es proche de l’utérus… Oui, je sors de suite en courant !! 😆
J’ai fait la moitié de ma vie si je décède à 80 ans, de deux coups de fusil dans le dos, tuée par une épouse jalouse :p
Oui, sauve-toi 😀
Faire des galipettes à 80 ans n’est pas sans risques…
On dirait que tu parles en connaissance de cause… oups, je ressors en courant encore plus vite ! 😛
Attends je vais chercher mon déambulateur et je te cours après ! Faut encore que je me souvienne où je l’ai rangé… où j’ai rangé quoi déjà ?
Je ne sais pas… t’es qui, toi ? Tu cherches quoi ? 😆