AU MENU DU JOUR
Titre : Apocalypse Transferts
Auteur : Fabio M. Mitchelli
Éditeur : French Pulp
Parution : 2019
Origine : France
304 pages
De quoi ça cause ?
La société GameSoft France a mis au point une technologie qui devrait révolutionner le monde du jeu vidéo, beaucoup voudraient bien mettre la main sur leur algorithme, certains ne reculeront même devant rien pour parvenir à leurs fins…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que ça fait un moment que j’ai envie de découvrir l’univers littéraire de Fabio M. Mitchelli. Son dernier roman étant proposé par Net Galley, je ne pouvais pas rater cette opportunité.
Ma Chronique
Je remercie les éditions French Pulp et Net Galley pour avoir donné une suite favorable à ma demande.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que je n’adhère pas à l’idée que la violence des jeux vidéos puisse avoir un impact sur la délinquance ; les jeunes qui ne sont pas foutus de faire la différence entre le virtuel et le réel ont juste un sérieux déficit neuronal. L’inadaptation sociale et sociétale de certains n’étant pas politiquement correcte (et acceptable), le jeu vidéo devient donc un parfait bouc émissaire pour expliquer des comportements déviants.
Soit dit en passant dans son propos l’auteur confond deux types de jeux radicalement différents, le wargame est un jeu de stratégie militaire qui n’a rien à voir avec un FPS (First-Person Shooter ou jeu de tir à la première personne dans en français) qui, comme son nom l’indique, est un jeu de tir. Ce sont ces fameux FPS (comme la série Call Of Duty) que certains voudraient rendre en partie responsables de la violence des jeunes délinquants.
Pour l’anecdote (et pour le fun aussi), l’univers virtuel ne semble pas être très familier à Fabio M. Mitchelli qui écorne l’application Google Maps en la rebaptisant Goggle Maps.
Je referme ce bouquin avec un sentiment plutôt mitigé, globalement j’ai bien aimé, mais j’ai trouvé la partie virtuelle du récit parfois un peu confuse (je ne saurai dire si c’est volontaire ou non de la part de l’auteur) ; pour le peu qu’elle apporte à l’intrigue, elle aurait gagné à être revue sérieusement à la baisse. Heureusement que la situation se décante dans la seconde partie du roman, à partir de là j’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à décrocher.
C’est donc délibérément que je vais faire l’impasse sur toute la partie virtuelle du récit. Sachez simplement qu’il est question d’un jeu vidéo hyper réaliste, mais aussi hyper violent qui exploite la fameuse technologie mise au point par GameSoft France.
Apocalypse Transferts est indéniablement un thriller efficace et nerveux. Une course-poursuite sanglante qui part dans plusieurs directions et vous réservera quelques belles surprises au détour de ses nombreux virages mortels. De fait c’est sombre à souhait et pas franchement optimiste (noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir), mais c’est aussi le but recherché.
Les personnages sont bien travaillés et nuancés. Hormis le flic, les autres acteurs de l’intrigue n’ont pas grand-chose pour s’attirer la sympathie des lecteurs ; je reconnais toutefois avoir eu un faible pour Tonton Jackson (derrière ce surnom un tantinet ridicule se cache une véritable machine de guerre).
Je doute que ce roman soit représentatif de l’univers de Fabio M. Mitchelli, il va falloir que je creuse la question, en me penchant notamment sur ses titres qui font partie de la collection La Bête Noire de Robert Laffont.
D’un point de vue purement technique j’ai trouvé que le fichier epub manquait de finition, l’intégration d’une table des matières aurait été un plus appréciable pour les lecteurs qui, comme moi, lisent sur plusieurs supports (PC et liseuse).
MON VERDICT

Morceau choisi que je dédie à la mémoire de mon père.
Merci pour les coups de ceinture, ils étaient mérités et m’ont appris à grandir en restant droit dans mes bottes… ce qui n’exclut pas d’avoir un bon nombre de conneries à mon actif.
Ils m’ont aussi appris que répondre crânement « même pas mal » après une punition est une très mauvaise idée !
Il repense aux rares fois où son père lui avait remis du plomb dans la tête, alors qu’il n’était qu’un ado boutonneux et effronté. Chaque fois qu’il dépassait les limites, le cuir de la ceinture du paternel venait caresser celui de ses fesses en claquant, lui laissant quelques marques superficielles qui disparaissaient le lendemain. Et après ? Cela avait-il fait de son père un bourreau d’enfants, un père indigne, une brute épaisse qui maltraitait son gosse ? Non, il avait éduqué son fils à sa manière, à sa façon, celle d’un papa qui avait connu un temps où les enfants respectaient leurs parents, une époque où les enfants restaient à leur place, une époque où ils étaient conscients que père et mère étaient là pour les placer sur le chemin de la vie, et non pas les laisser plonger dans l’abîme, les laisser s’éduquer seuls, comme certains parents démissionnaires peuvent le faire de nos jours.
(…) Il avait appris à respecter les autres et à aider son prochain, voilà ce qu’un tout petit nombre de coups de ceinture sur le cul lui avait valu.
Aujourd’hui, certains adolescents frappent leurs parents, les menacent, les blessent physiquement et leur font subir des douleurs psychologiques qui infligent bien plus de mal que deux ou trois coups de ceinturon.