AU MENU DU JOUR

Titre : Une Confession
Auteur : John Wainwright
Éditeur : Sonatine
Parution : 2019
Origine : USA (1984)
272 pages
De quoi ça cause ?
Source : 4ème de couverture
À cinquante ans, John Duxbury est secrètement déçu par son existence. Son travail est devenu une routine, son mariage sombre dans la grisaille, il ne sait plus comment être heureux.
Bientôt, c’est un drame qui s’abat sur lui. Alors qu’il est en vacances avec sa femme, Maude, celle-ci fait une chute mortelle. Quelques temps plus tard, un homme se présente au commissariat. Il a été témoin des faits et prétend que c’est John qui a poussé sa femme dans le vide. L’inspecteur Harker, chargé de l’enquête, s’engage à corps perdu dans la recherche de la vérité, jusqu’à l’ultime face-à-face.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Sonatine serait une réponse qui se suffirait à elle-même.
Parce que John Wainwright est l’auteur de A Table ! et que Claude Miller s’est inspiré de ce roman pour réaliser l’excellent Garde A Vue ; une inoubliable confrontation verbale et psychologique entre Lino Ventura (le flic) et Michel Serrault (le suspect) sur des dialogues de Michel Audiard. Culte !
Ma Chronique
Je remercie chaleureusement les éditions Sonatine et Net Galley pour leur confiance renouvelée. J’espérais proposer une chronique en avant-première, mais mon emploi du temps professionnel m’a privé de cette opportunité.
Le bouquin s’articule autour d’une alternance de chapitres passant d’une version des faits (un accident ?) à l’autre (un meurtre ?). John Duxbury affirme que la mort de sa femme est accidentelle et nous expose ses vues dans son journal intime. Pour Harry Harker, l’inspecteur chargé de démêler le vrai du faux dans cette affaire, les choses ne sont pas simples ; pour se faire sa propre idée, il va décortiquer les faits et poser des questions à qui de droit, sans forcément y mettre les formes.
Et toi ami lecteur qui vas tu croire ? Tout semble en effet indiquer que John Duxbury n’est pas un mauvais bougre alors que le côté pitbull de Harker n’encourage pas vraiment à l’empathie. Mais force est de reconnaître que c’est un aussi sacré bon enquêteur qui ne prend pas sa tâche à la légère, pas question de lâcher le morceau avant d’être sûr de son fait ! Du coup le lecteur hésite et doute au fil des chapitres, on sent que la confrontation finale ne sera pas une promenade de santé ; et sur ce coup John Wainwright tient toutes ses promesses et va même au-delà. Bien malin celui ou celle qui pourra dire en toute honnêteté « Je le savais » ou « J’en étais sûr » au moment où la vérité sera révélée.
Et dire que le public français aura dû attendre 35 ans pour découvrir cette pépite ! Mais après tout peut-être sommes-nous, avec le recul, plus à même d’apprécier pleinement l’ambiance délicieusement eighties qui se dégage du roman. Mais ne vous fiez pas aux apparences, John Wainwright saura mettre vos nerfs à rude épreuve au fil des pages.
Un roman porté par ses personnages plus que par son intrigue à proprement parler, peu d’action, mais une dimension psychologique juste énorme et superbement maîtrisée par l’auteur. Je serai tenté de définir ce roman comme un polar noir minimaliste, minimaliste étant alors à prendre comme un compliment. Il démontre en effet qu’une intrigue relativement simple, sans déployer une débauche de séquences-chocs, mais portée par des personnages forts peut faire mouche avec autant de force qu’un thriller sanguinolent.
John Wainwright a été un auteur des plus prolifiques avec plus de 83 romans à son actif, seule une petite douzaine d’entre eux ont bénéficié d’une traduction en français. Du coup je me demande combien de pépites du genre sont encore méconnues du public francophone.
Un roman est relativement court (moins de 300 pages), découpé en quatorze parties qui vont à l’essentiel ; une écriture riche qui n’use pas de figures de style inutilement pompeuses. Bref, tout est fait pour assurer une lecture fluide et agréable.
Chouette, deuxième avis positif que je lis ! Bon, faut pas que je lui fasse prendre les poussières, lui ! *dit-elle en contemplant sa putain d’immense PAL Urgente*
M’en parle pas ! Chez moi aussi cette garce ne cesse de me narguer ! Et d’enfler, encore et encore… Je parle toujours de ma PàL, pas d’amalgames malencontreux 😀
Tu fais bien de préciser ! J’allais porter plainte pour harcèlement textuel ! 😆
Oui, je sors de suite parce que là 😛
C’est la fin de la semaine, ça passe 🙂
Pfiou, j’ai eu chaud !
Une super lecture! J’ai aimé l’ambiance et ça aurait été dommage qu’il tombe dans l’oubli! Joli retour ! ☺️
Ah je ne savais pas que Garde à vue était un livre, du coup ça me donne envie de m’intéresser à cet auteur !
Tu auras vite fait le tour de la question vu le peu de titres disponibles en français. Je n’en trouve que deux en numérique ; du coup je suis passé à la FNAC du coin, ils attendent juste celui-ci, nada en stock. Peut être plus de chances en bouquinerie…