[BOUQUINS] Maxime Chattam – L’Appel Du Néant

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M. Chattam - L'appel du néant

Titre : L’Appel Du Néant
Série : Ludivine Vancker – Tome 3
Auteur : Maxime Chattam
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2017
Origine : France
516 pages

De quoi ça cause ?

Pour Ludivine Vancker, lieutenant à la SR de Paris, les choses pourraient difficilement être pire. Elle reprend connaissance dans une petite cellule souterraine, poignets et chevilles entravées par des liens serflex. Pour elle il ne fait aucun doute qu’elle est à son tour victime d’un tueur que son équipe, appuyée par la DGSI, traque depuis plusieurs semaines…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Maxime Chattam, une valeur sûre du thriller français, mais pas que…

C’est aussi l’occasion de retrouver Ludivine Vancker et l’équipe de la SR Paris ; après un premier tome mitigé (La Conjuration Primitive) et un second nettement plus abouti (La Patience Du Diable), j’étais curieux de découvrir cette troisième enquête.

Ma chronique

Maxime Chattam est un auteur qui n’hésite pas à sortir de sa zone de confort, avec ce roman il confirme une fois de plus cette audace littéraire. Ce qui démarre comme un thriller relativement classique (un mort, une enquête, un autre mort…), débouche au final sur un technothriller (la DGSI dispose de moyens de surveillance électronique autrement plus évolués que ceux de la gendarmerie) visant à déjouer un complot terroriste d’envergure.

Avant d’aller plus avant dans cette chronique, je souhaiterai pousser une gueulante contre ceux et celles qui reprochent à Maxime Chattam d’avoir choisi la facilité en ciblant le terrorisme islamiste. Enlevez vos œillères et débouchez vous les esgourdes, aujourd’hui encore le terrorisme islamiste est une menace bien réelle, sans doute même la plus réelle qui soit (sinon la seule) et pas que pour la France. Donc non, choisir la piste de terrorisme islamiste n’est pas une facilité, c’est simplement accepter la réalité plutôt que de vivre dans le déni.

S’aventurant sur un terrain nouveau, l’auteur, fidèle à ses habitudes s’est documenté à fond sur le sujet. Et ça sent dans son roman, les habitués du genre ne seront sans doute pas rebutés par les nombreux aspects techniques abordés dans le bouquin, mais je peux comprendre que pour les autres ça représente un paquet d’information à intégrer. D’un autre côté ça contribue aussi à placer le lecteur dans la peau de Ludivine, qui est, elle aussi, novice en matière de lutte antiterroriste.

Maxime Chattam ne nous laisse guère le temps de souffler entre deux revirements de situation, un rythme qui va crescendo, surtout dans les derniers chapitres (le palpitant et l’adrénaline sont à leur niveau maximum). Même si au final cet Appel Du Néant est moins glauque et plus manichéen que ce à quoi l’auteur nous avait habitué. Après avoir lu les remerciements (ne surtout pas les lire avant d’avoir fini le bouquin) on comprend mieux le pourquoi du comment de ce choix, et finalement on ne peut qu’y adhérer.

J’ai apprécié de retrouver les équipes de la SR Paris, surtout après trois ans d’absence. On découvre une Ludivine plus apaisée, toujours aussi professionnelle, mais moins renfermée, plus ouverte à la vie et aux autres.

Le personnage de Marc Tallec, l’agent de la DGSI qui va participer à l’enquête de la SR, est un apport intéressant. Non seulement il donne à l’enquête une autre dimension (en faisant bénéficier la SR des moyens de la DGSI), mais aussi de par sa relation avec Ludivine (on voit venir le résultat comme le nez au milieu de la figure).

Et puis il y a le mystérieux « Djinn » (pas comme le célèbre futal, mais plutôt comme la créature du folklore moyen oriental), un surnom qui sied à merveille au personnage. Dès sa première apparition, on devine qu’il va jouer un rôle phare dans l’intrigue, mais de l’autre côté de la barrière.

Comme à chaque fois que l’auteur s’aventure hors de sa zone de confort (le thriller pur et dur), il y a ceux qui le suivent en totale confiance, et ceux qui se sentent trahis. Une fois de plus je fais partie du premier groupe, et une fois de plus je n’ai pas regretté mon choix.

Je reconnais volontiers que le roman n’est pas exempt de défauts, notamment par de nombreux aspects trop prévisibles (à se demander même comment les enquêteurs ont pu se laisser berner), mais je le referme avec une impression plutôt bonne. Ce n’est pas le meilleur de Maxime Chattam, il aurait sans doute pu être plus abouti, mais globalement le contrat est rempli.

Si vous vous demandez d’où vient ce titre, vous aurez l’explication à la fin du roman, avec une analogie plutôt bien trouvée.

MON VERDICT

[BRD] Wonder Woman

À L’AFFICHE DU JOUR

Wonder Woman

Titre : Wonder Woman
Réalisation : Patty Jenkins
Production : DC Entertainment
Distribution : Warner Bros
Origine : USA (2017)
Durée : 2h21

Le casting

Gal Gadot : Diana Prince / Wonder Woman
Chris Pine : Steven Trevor
Connie Nielsen : Hyppolita
Robin Wright : Antiope
Danny Huston : Erich Ludendorff
Elena Anaya : Isabel Maru (Dr Poison)

Le pitch

Comme toutes les Amazones, Diana vit sur l’île de Themyscira, une île protégée par un voile qui la rend invisible au reste du monde. En tant que fille de la reine Hyppolitia, elle est dispensée de suivre un entraînement guerrier. Mais Diana veut apprendre à se battre, elle se tourne vers donc sa tante Antiope, chef de guerre des Amazones, qui accepte de l’entraîner.

Un jour Diana voit un avion s’écraser à proximité du rivage, elle plonge aussitôt afin de porter secours au pilote. L’homme est un soldat qui porte un uniforme allemand, mais s’avérera être un agent britannique ayant infiltré une base ennemie ; il insiste pour rejoindre Londres afin de faire part à son état-major de ses découvertes.
Contre l’avis de sa mère, Diana est bien décidée à aider Steven Trevor à rejoindre les siens et à prendre une part active au conflit, convaincue qu’elle peut apporter la paix en éliminant Ludendorff…

Ma chronique

Vous l’aurez compris, DC Entertainment nous invite à découvrir les « origines » de Wonder Woman. C’est donc en 1918, alors que les forces alliées et allemandes s’apprêtent à négocier les conditions d’un armistice qu’elle débarque, pleine d’illusions et d’idéaux, dans le « vrai » monde.

Persuadée notamment que les hommes sont bons par essence, mais pervertis par la magie d’Arés (qui selon elle ne peut qu’être Ludendorff) deviennent mauvais au point de s’entre-tuer. Il suffirait donc d’éliminer Arés pour que les hommes retrouvent leur bonté naturelle et que la Terre redevienne une espèce de jardin d’Eden… À mon avis elle a trop regardé les Bisounours quand elle était petite, ou on l’a bercé trop près du mur ; allez savoir !

Globalement je ne suis pas vraiment fan de l’univers DC, je lui préfère largement celui de Marvel. Et malheureusement les diverses adaptations ciné ne font que me conforter dans ma position (Suicide Squad était un projet prometteur qui devient un film tout juste divertissant).

Et ce n’est pas ce Wonder Woman qui viendra inverser la tendance. Ça se laisse regarder, le jeu des acteurs est plutôt convaincant (même si parfois un peu surjoué) et le visuel est une totale réussite. Mais malgré tout, ça manque de corps pour que la sauce prenne vraiment. On se laisse entraîner par le côté divertissement grand spectacle, mais sans plus.

Cet avis mitigé n’est en rien influencé par les origines et la religion de Gal Gadot (elle est Israélienne et juive) qui ont poussé certains pays arabes à interdire le film. Elle pourrait bien être Polonaise bouddhiste ou Chinoise musulmane que ce serait blanc bonnet et bonnet blanc pour moi. Du moment qu’elle joue bien son rôle c’est tout ce qui m’importe, et sur ce point rien à redire elle joue à la perfection entre la force et la candeur, l’intelligence et l’innocence. Le jeu de Gal Gadot est de loin la principale force du film (peut-être même la seule).

Malgré un nouvel avis mitigé, je me laisserai tout de même tenter par Justice League (le pendant DC des Avengers de Marvel). Je ne suis pas maso, juste curieux…

♥♥♥