Ce n’est pas tous les jours que l’occasion m’est donnée de chroniquer un bouquin 100% Made in NC, si en plus l’histoire est fichtrement bien foutue et que l’auteur est un pote alors vous comprendrez que cette chronique me tient particulièrement coeur. Au menu du jour, Le Chant Du Mana, le second tome de fantasy océanienne Ash & Vanille signée Sosthène Desanges.
Ash, Vanille, la Méduse (la petite sorcière), Kaahl (le crâne) et Boulba (le poypoy) ont quitté le Lézard pour se lancer à la poursuite de l’homme au masque et ses géants. Leur périple les mène, presque malgré eux, aux abords des côtes interdites de Bagaskoro…
Le décor ayant été planté dans le premier tome, l’auteur peut nous plonger directement au coeur de l’action. Et tant qu’à faire autant faire monter la pression crescendo, du coup on le droit à un démarrage en douceur (mais sans le moindre temps mort), mais il ne faudra pas longtemps à la machine pour se mettre en branle et trouver un rythme de croisière soutenu. Heureusement quelques pauses sont bienvenues pour permettre au lecteur de reprendre son souffle, profitez-en car ça repart de plus belle au redémarrage. Une mécanique bien rôdée qui s’emballe (et nous emballe en même temps) sans jamais dérailler.
Il faut dire aussi qu’entre le premier et le second tome le bébé a bien grossi puisqu’on passe de 392 pages à 560. On va dire que c’est pour ça qu’il s’est autant fait désiré !
Comme vous pouvez le supposer en quittant le Lézard nos aventuriers vont vers de nouvelles rencontres, certaines amicales, d’autres nettement moins sympathiques… avec bien sûr, en toile de fond, la menace du Masque.
Là encore ça commence plutôt bien et en douceur (toute relative, demandez à Boulba ce qu’il en pense) avec les Hanova, le Peuple du Vent. Une tribu nomade qui vit sur l’eau, sous la protection (et la coupe) de Bagaskoro et sa puissante souveraine ELLE (il faudra se montrer patient pour apprendre son nom).
Et effectivement ça se corse quand Ash pénètre le territoire interdit de Bagaskoro pour aller récupérer Boulba. On y découvre une société hiérarchisée limite dictatoriale avec au sommet de l’échelle, la reine, puis ses Arii-Oï (8 soldats d’élite), leurs Otiore (leurs troupes) et enfin les autres qui ont essentiellement le droit de fermer leur gueule. On pourrait ajouter, tout en bas de l’échelle, tout ce qui est extérieur à Bagaskoro (dont nos sympathiques Hanova).
Afin de laisser intact le plaisir de la découverte, je ne m’étalerai pas davantage sur les nouvelles rencontres qui attendent nos aventuriers. Outre les Hanova, j’ai particulièrement aimé un Arii-Oï qui ne manque pas de verve et des cailloux pleins de sagesse (si, si, vous avez bien lu). Difficile aussi de rester insensible à la personnalité mystérieuse et envoûtante de la reine de Bagaskoro.
Concernant notre petit groupe initial, Sosthène parvient à éviter l’écueil du meneur/suiveurs (un personnage mène la danse, les autres se contentent de suivre le mouvement). Si l’essentiel de l’action est le fait d’Ash, les autres ne sont pas pour autant laissés pour compte, tous auront un rôle important à jouer et/ou un choix décisif à faire à un moment ou à un autre de l’intrigue.
Au fil des pages, nous en apprendrons davantage sur les origines de la Méduse et Kaahl consentira enfin à nous livrer son histoire.
Une intrigue riche en surprises et rebondissements, en alliances et trahisons, qui saura vous tenir en haleine jusqu’au clap de fin (à l’issue d’un combat dantesque). Un tome plus sombre que le précédent mais toujours parsemé, çà et là, de touches d’humour permettant de relâcher la pression.
L’univers imaginé par Sosthène se densifie, son intrigue évolue vers de nouvelles pistes et de nouveaux questionnements. En refermant ce bouquin ma principale question reste : bon alors ce tome 3, c’est pour quand ?
J’ai été à fond dans l’histoire de la première à la dernière page, même les quelques contraintes techniques que je me suis imposées (voir aparté) ne m’ont pas empêché de me régaler pleinement.
MON VERDICT

Ma chronique du tome 1 : Les Guerriers Du Lézard
Tête à tête (virtuel) avec Sosthène Desanges
Aparté technique
Sosthène n’ayant pas prévu de version numérique je me suis proposé pour lui en préparer une, à titre gratuit cela va de soi, avec comme base de travail un fichier Word (exporté depuis InDesign). En me basant uniquement sur mes (maigres) connaissances techniques et le logiciel Sigil (freeware), après conversion au format epub, j’ai repris le code afin de peaufiner la mise en page en vue d’optimiser la lecture.
Du coup, comme je suis un tantinet maso, je me suis porté volontaire (et bénévole) pour la réalisation des tomes suivants. Bon OK la démarche n’est pas totalement désintéressée, il s’agit aussi pour moi d’avoir la saga complète en doublon papier/numérique.
Quand on aime on ne compte pas, du coup je me suis aussi improvisé correcteur multitâches (orthographe, grammaire et typographie). L’occasion de me rendre compte que c’est un vrai travail qui exige des outils plus pointus que le classique correcteur de Word (je ne m’en étais jamais rendu compte mais ce truc est une passoire). Heureusement que j’avais Antidote (version 8) en renfort, ça m’a grandement simplifié la tâche, même si ça demande (au vu de mon niveau en français littéraire) pas mal de contrôles sur Internet afin de filtrer les faux positifs (des fautes qui n’en sont pas).
J’avoue que c’est un double challenge sur lequel je me suis bien éclaté… tout en ayant l’humilité de reconnaître que mon fichier final n’est certainement pas irréprochable.