[BOUQUINS] Craig DiLouie – Homeland Of The Dead

G. DiLouie - Homeland Of The DeadCa faisait un petit moment que je n’avais pas fais une petite excursion au rayon des viandes avariées. Voilà qui devrait réparer cet oubli et alléger mon challenge zombie. L’heureux moisi est Homeland Of The Dead deCraig Di Louie.
Afin de faire face à une pandémie les Etats-Unis décident de rapatrier leurs forces armées déployées à l’étranger sur le sol national. Le lieutenant Bowman et ses hommes sont expédiés à New York, leur mission est de protéger les « centres vitaux » qui leur sont assignés. Rapidement le virus mute, les infectés prolifèrent. L’escouade du lieutenant Bowman reçoit un nouvel ordre de mission…
Classique le pitch me direz-vous ? Oui… et non. Faut pas rêver, la base de toute histoire avec des zombies reposera plus ou moins sur le même principe (perso je préfère la version pandémie virale que les morts qui sortent de terre façon années 70), ce qui change c’est l’approche de l’auteur. Ici on assiste à cette Apocalypse Zombie à travers les yeux d’une escouade de l’armée, ce qui ajoute la dimension Grande Muette (surnom de l’armée) à l’intrigue. Non seulement les gars vont devoir protéger leur cible et lutter pour leur survie mais en plus ils devront faire avec des informations plus que parcellaires.
Si je peux me permettre un conseil, armez vous d’un calepin et d’un stylo et notez les noms, prénoms et grades des personnages au fur et à mesure de leur apparition. Ils sont nombreux et j’avoue que parfois j’ai dû m’y reprendre à plusieurs reprises pour parvenir à recadrer le qui est qui. Eventuellement vous pouvez aussi vous munir d’un stylo rouge pour rayer les morts…
L’auteur ne s’attarde pas à peaufiner ses personnages, quelques portraits esquissés rapidement suffisent à cerner la personnalité du personnage. ici c’est clairement le rythme qui est privilégié, et à ce titre le moins que l’on puisse dire c’est que l’on est servi. Ca speede du début à la fin sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle.
Nos petits soldats, vétérans de l’Irak, ne sont pas des machines à tuer décérébrées. Confrontés à une situation inédite (ils doivent tuer des américains pour survivre) on partage leurs états d’âme, d’ailleurs leur perception de la mission évolue au fil des événements.
Si la majeure partie du bouquin se concentre sur l’unité du lieutenant Bowman, ce ne sont pas les seuls protagonistes majeurs du récit. On suivra aussi un petit groupe de scientifiques, prisonniers dans leur laboratoire, qui tentent coûte que coûte de mettre au point un remède contre le virus. Au sein des deux groupes nous n’aurons pas de vision d’ensemble de la situation, juste ce qu’ils en savent eux. ce qui confère au récit une certaine humanité au milieu du chaos ambiant. Comme le dit l’un des gradés : « Pour l’instant, ma perception de la situation ne dépasse pas ce que je peux voir de mes propres yeux« .
Une nouvelle escapade en territoire zombie plutôt convaincante malgré quelques poussées de patriotisme américano-américain et une fin pas vraiment finalisée. Pour le moment j’ai plaisir  voir que, sur une même base (on ne sait pas exactement comment tout a commencé et encore moins comment ça va finir), les auteurs parviennent à nous offrir des récits ayant leur propre identité. Pourvu que ça dure…
C’est la première incursion de l’auteur dans la littérature zombie, il semblerait qu’il ait pris goût  la chose puisque depuis il a sorti le diptyque Infection (disponible chez Panini Books, et inscrit au programme de mon challenge zombie).