Paré à embarquer pour un road trip aussi court qu’intense ? Attachez vos ceintures et plongez avec moi dans Plein Gaz, une nouvelle à quatre mains signée Joe Hill et Stephen King (le premier étant le rejeton du second, je les cite dans l’ordre figurant sur la couverture).
Une bande de motards en fuite est prise en chasse par un routeir au volant d’un puissant camion ; le type semble bien déterminé à les éliminer un à un… Leur seul espoir de survie : rouler plein gaz sans jamais ralentir !
Un camion fou, ne me dites pas que ça ne vous rappelle rien. Un mot en quatre lettres et un titre mythique : DUEL ! C’est quoi ça ? Je n’adresse plus jamais la parole à celui ou celle qui osera me poser la question. D’ailleurs pour éviter de me fâcher avec mon lectorat je vais lever le voile, Duel c’est d’abord une nouvelle de Richard Matheson (1971) et aussi et surtout le film qui révéla Steven Spielberg au grand public (la même année). Papa et fiston King ont donc décidé de rendre hommage à ce monument en le revisitant.
Dès le départ on note une différence majeure entre Duel et Plein Gaz, dans le premier la victime du camion fou est un pauvre type lambda qui n’a rien demandé à personne, dans le second une bande de motards qui sont tout sauf des enfants de coeur. Du coup forcément on a un peu plus de mal à les prendre en sympathie, de là à faire pencher la balance vers le routier exterminateur il n’y a qu’un pas, aisé à franchir.
Comme je l’ai précisé en intro de cette chronique, c’est court (moins de 100 pages) mais le titre est plus que justifié, l’intrigue est menée plein gaz par les auteurs. Inutile de préciser que c’est bien écrit (ils sont tous les deux des écrivains confirmés). Un brillant hommage qui se lit en moins d’une heure.
En bonus nous avons le droit au premier chapitre du nouveau roman de Joe Hill, Nosfera2. Je n’ai jamais rien lu de lui mais cette mise en bouche (ainsi que quelques errances sur le web) m’a donné envie d’en savoir plus sur son travail.
Je sais que cette chronique est un peu courte mais d’un autre côté je ne me vois pas parler d’une nouvelle avec autant d’intensité que d’un roman. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai tendance à zapper ou à grouper les posts dédiés aux nouvelles ; mais impossible de passer sous silence un titre signé Stephen King !
Jour : 11 janvier 2014
[BRD] Kick-Ass 2
Au programme de cette nouvelle pause cinéphile, un super-héros pas comme les autres, et pour cause il s’agit du film Kick-Ass 2, réalisé par Jeff Wadlow.
Dave/Kick-Ass (Aaron Taylor-Johnson) a lancé la mode des super-héros « artisanaux », nombreux sont ceux qui se réunissent sous la bannière de Justice Forever, une organisation dirigée par le Colonel Stars & Stripes (Jim Carey). Tandis que Dave rejoint le groupe, Mindy/Hit Girl (Chloë Grace Moretz) décide de renoncer à jouer les justicières et à mener la vie d’une ado « normale ». Quand Chris d’Amico (Christopher Mintz-Plasse), avide de vengeance, débarque sous les traits de The Motherfucker, avec une armée du super-méchants, chacun doit prendre ses responsabilités pour les contrer…
Le décor étant posé le réalisateur peut entrer dans le vif du sujet en reprenant les ingrédients qui ont fait le succès du premier film, de l’action à gogo, avec pas mal de violence et de giclées d’hémoglobine, mais contrebalancée par un humour omniprésent. Je ne reviendrai pas sur la polémique concernant la violence du film et notamment la réaction de Jim Carey qui a refusé d’assurer la promo du film pour cette raison ; à vrai dire j’hésite entre le coup marketing parfaitement orchestré ou une bonne couche d’hypocrisie dont les américains ont le secret… Comme le souligne Mark Millar (auteur du comics) on est dans une fiction à prendre au second degré.
L’ensemble reste globalement bien ficelé mais l’effet de surprise suscité par le premier opus n’est pas compensé par une intrigue plus dense ; on assiste donc à un divertissement sympa mais relativement linéaire, sans rebondissement inattendu ou trait de génie. Bien que notre Kick-Ass ait bénéficié d’un entraînement rapide par Hit Girl on retrouve le gouffre qui sépare les super-héros en carton (motivés mais pas franchement opérationnels) et ceux (celles) qui a bénéficié d’un entrainement haut de gamme et ne reculera devant rien pour rendre la justice.
Bien que Mark Millar et John Romita Jr aient sorti le troisième et dernier opus de leur comics (chez Panini), et que la film du film laisse une porte ouverte à un troisième volet, les résultats du box office mondial, bien que positifs (60 millions de dollars pour un budget de 28 millions), pourraient remettre en question un éventuel troisième volet. Si toutefois celui-ci devait voir le jour, Mark Millar a d’ores et déjà fait savoir qu’il marquerait la fin de la franchise Kick-Ass au cinéma.