[BOUQUINS] Stephen King – Docteur Sleep

S. King - Docteur SleepEst-il besoin de signaler que je trépignais d’impatience à l’idée de me plonger dans le dernier Stephen King, Docteur Sleep, depuis le temps qu’il me faisait de l’oeil du haut de mon Stock à Lire Numérique il fallait bien que je finisse par craquer ! Qui plus est, histoire d’attiser encore plus ma curiosité, le bouquin est présenté comme la suite de Shining.
Danny Torrance, devenu adulte, chasse ses vieux démons avec un autre démon qui a pourtant contribué au naufrage son père : l’alcool. De petits boulots en petits boulots, de cuites en cuites, il débarque un jour à Frazier, un trou perdu du New Hampshire, bien décidé à essayer de se poser. Une douzaine d’années plus tard, débarrassé de son vice et maître de son Don, Dan rencontre Abra, une fillette de 12 ans elle aussi dotée de pouvoirs mystérieux mais traquée par le Noeud Vrai, des immortels qui veulent absorber son énergie jusqu’à la tuer…
Ma première réaction, à l’annonce de la sortie du bouquin et avant même sa parution en VF, aura été un peu désabusée. J’me suis dis qui si même Stephen King tombait dans la « facilité » de la suite (même 36 ans après Shining) alors on est bien mal barré, mais d’un autre côté, le King étant le King, il saurait certainement nous surprendre. Et puis merde c’est le King, je ne peux décemment pas passer à côté d’un de ses bouquins !
Après de longs (10% du bouquin) mais utiles préliminaires (c’est le traducteur qui appelle ça comme ça, pas moi bande de pervers(es)) qui retracent le parcours chaotique de Danny depuis les événements de l’Overlook (lire Shining n’est pas impératif mais il serait dommage, pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, de passer à côté d’un grand cru de Stephen King) on entre de plain pied dans une intrigue divisée en quatre parties (la chose fait quand même 600 pages).
Inutile de vous préciser que c’est superbement écrit et que les personnages sont travaillés en profondeur, merde on parle du King pas de BHL ! Bref ça se lit tout seul alors penchons nous plutôt sur l’intrigue à proprement parler.
Dans les premiers chapitres l’on suit donc l’évolution de Danny Torrance au fil des ans, avec ses hauts et ses bas. Ensuite en parallèle on assiste à celle de la naissance à ses douze ans, et quelques chapitres consacrés au Noeud Vrai (de vraies têtes de noeuds c’est indiscutable). Ce n’est que plus tard que ces trois destinées vont se croiser et s’affronter  : Dan et Abra d’un côté, le Noeud Vrai de l’autre. Je sais que (exceptionnellement) mon pitch avance loin dans l’histoire mais c’est aussi le cas de la quatrième de couv’ et honnêtement je ne vois pas comment faire autrement sans laisser de côté toute la partie concernant Abra. Le décor et les personnages sont ainsi plantés.
L’intrigue est d’une incroyable diversité, avant que Dan et Abra n’unissent leurs efforts contre les têtes de noeuds (des méchants que vous adorerez détester, Rose, leur chef, plus que tout autre), on assiste au combat de Dan contre l’alcoolisme (avec l’aide des AA), puis à ses efforts pour dompter le Don et le mettre au service des autres (d’où le titre du roman). Sans doute moins stressante que Shining je peux vous assurer que cette nouvelle histoire du King vous prendra rapidement aux tripes, une fois happé pour le bouquin vous ne pourrez plus le lâcher.
Comme souvent Stephen King réussit quelque chose qui ne ressemble à aucun autre de ses romans, pour un résultat qui frôle atteint l’excellence (c’est simple pour moi c’est un sans faute), une fois de plus il est au sommet de son art. J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Dan Torrance (surtout sa version apaisée) et j’ai adoré le personnage d’Abra qui combine à merveille la fragilité de son âge et la force de son Don.
Deux versions, l’epub commercial d’origine et une version corrigée par un amateur passionné qui a annoté les principales modifs qu’il a effectué. Le résultat est assez impressionnant, il faut croire que Albin Michel (qui publie aussi les VF de Tom Clancy) paie ses traducteurs au lance-pierre ou les recrute en Ouzbékistan.

31 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Stephen King – Docteur Sleep »

  1. Oui oui oui, nous sommes d’accord sur ce livre. Tu le dis parfaitement, c’est une réussite totale. Deux chefs d-‘oeuvre du King en un an, as t-on mérité ça ? 😉
    Merci pour cette belle chronique, après ça plus d’excuse pour ne pas y plonger tête la première

      1. Il faut dire que trouver des infos sur Stephen King n’est pas la plus dure des missions 🙂
        Surtout quand le titre (Mr Mercedes) et le pitch sont déjà rendus publics… Deux titres annoncés en 2014 en VO, espérons que l’on en ait au moins un.

  2. 😀 Ta dernière phrase m’a fait pisser de rire. Ce King; on me l’a prêté et je vais le lire après avoir tout de même plongé mon nez dans « shinning » et grâce à la suite, je sais déjà que Dany ne meurt pas, ce qui va m’apaiser un peu. Quoique, c’est le King, je vais trembler pour le gosse quand même 😉

      1. Je compte m’attaquer à Shinning et Jack Nicholson ne me fais pas peur… MAMAN !!!!!!

        Si le livre me fait trop peur, je le mettrai au freezer, comme Joey le faisait, dans Friends.

      2. Lis Shining avant le Doc String, il te rappelle toute l’histoire dès les première page. SK déteste le film de Kubrick perso j’essaye de ne pas comparer le film et le livre donc j’ai trouvé que le film était plutôt réussi.
        Friends, une référence !

      3. Ok, je vais me taper Shinning ! Pourtant, je pensais que Lubrick avait fait un bon film, avec Shinning ??

        De toute façon, je préfère les livres aux films… hormis quelques uns qui sont super bons en films (SDA).

        Friends, une partie de ma vie ! Je les regarde encore, soit sur les dvd soit à la télé, quand ils repassent. 😉

      4. Le film est bon mais différent du bouquin. SK ne l’a vraiment pas digéré, quand il a voulu coproduire un téléfilm plus proche du bouquin il a dû se rapprocher de Kubrick (pas le Lubrick spéce de de vicieuse) il a dû se rapprocher de Kubrick (un autre SK le Stanley) pour une question de droits, grosso modo Stan a dit OK mais dorénavant tu la fermes sur mon film. Faut croire que notre SK a considéré que sa promesse n’était pas post mortem puisqu’il a fallu qu’il en rajoute une petite couche dans ses remerciements…

      5. Hé, quand on digère mal, ma foi, ça tourne sur l’estomac longtemps et SK a eu dû mal à la digestion, sans aucun doute, dans ce que tu me racontes ! 🙂

        Ouille, un « L » à la place d’un « K »… ils sont côté à côte, mon doigt a mal visé… 🙄

        J’ai vu un téléfilm sur Shinning, mais quelle horreur ! Sans Nicholson, ça manquait de tout.

        Mince, ils ont les mêmes initiales… 😀 En tout cas, j’en suis au début du roman et Dany a déjà eu les visions avec le mot « TROMAL » que l’on retrouve sur la couver de docteur Sleep !

      6. Syfy a du bon… mon homme les regarde souvent, bon, ok, ça va te donner une mauvaise vision de l’homme 😀

        La plupart du temps, ils repassent les mêmes films 😦

        Si c’est produit par eux, moi aussi j’ai peur du résultat !

      7. Certains titres sont à mourir de rire, on se demande où ils vont chercher des trucs aussi kitsch (pour être poli). Après je ne peux pas vraiment juger les programmes de la chaine je ne la regarde jamais, mais le vendredi que je parcours le programme TV je ne suis jamais déçu par SyFy : fous rires garantis !

      8. Les traductions de titres de films anglais ou américains ne sont pas tristes non plus : « the seven percent solution » (« la solution à 7% » est la dose de cocaïne que Holmes s’injectait dans les veines quand il n’avait pas d’enquêtes) est devenu « Sherlock Holmes attaque l’Orient Express » qu’il n’attaque pas, bien entendu !!

        Les films de Syfy, on a parfois « anaconda vs requin » ou autre bestioles dans le genre ! Des grands films oscarisés !

      9. Les titres VO / VF c’est aussi tout un poème parfois… Le must pour moi c’est un titre en anglais qui sort en VF sous un autre titre en anglais.

        Les films « monstres » de Syfy parfois j’me dis que ça vaudrait le coup de les regarder avec un verre dans le nez (façon de parler bien sûr, j’aurai du mal à faire tenir un verre à whisky dans une narine).

      10. Parfois, c’est tellement con ces films que ça en devient drôle, tu vois toutes les ficelles des trucages, tu te moques de la blondasse de service, du body buildé…

        J’ai pissé de rire avec le film des guêpes tueuses, tu voyais à fond qu’elles étaient fausses, très mal fait, et tu ris car tu te moques d’eux. On fait ce qu’on peut…

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