Et encore un thriller au programme de mes lectures papier avec L’Heure Des Loups, deuxième roman de Shane Stevens publié en français grâce aux Editions Sonatine (en poche chez Pocket) et aussi dernier roman de l’auteur, publié en 1985, avant sa « disparition » de la scène littéraire.
Paris, 1975. Un ancien capitaine SS, Dieter Bock, est retrouvé pendu chez lui. En l’absence d’effraction la thèse du suicide semble la plus évidente mais l’inspecteur Dreyfus penche pour un meurtre. Pour le policier juif dont les parents ont été éliminés par les nazis ce dossier est particulièrement lourd à porter ; mais au fil de son enquête il va découvrir que rien n’est aussi simple qu’il n’y parait dans ce dossier. A force de fouiner Dreyfus se retrouve au coeur d’une intrigue susceptible de lui péter à la gueule à tout moment, mais cela n’entame en rien sa détermination à découvrir la vérité…
Ca peut paraitre surprenant pour un auteur anglo-saxon de choisir Paris comme théâtre principal de son intrigue, et plus encore le Paris de 1975, pas encore complétement réconcilié avec le passé lié à la seconde guerre mondiale, mais quoi qu’il en soit Shane Stevens réussit à restituer un cadre et une ambiance crédible. Pour ce qui est de l’intrigue à proprement parler je ne vous cacherai pas que j’ai trouvé la première partie du bouquin quelque peu brouillonne, ça part dans tous les sens sans queue ni tête (sur plus de 300 pages quand même)… La suite est à peine plus structurée du coup je n’ai jamais vraiment accroché, plus d’une fois j’ai même failli remiser le bouquin pour plus tard (ou jamais) mais j’ai pris sur moi pour persister car malgré tout je voulais connaître le fin mot de l’histoire sans toutefois jamais parvenir à entrer dans l’intrigue.
En fait je crois que le problème de ce bouquin réside dans son personnage principal, César Dreyfus, descendant du capitaine Dreyfus (injustement accusé de trahison avant d’être réhabilité), à aucun moment je n’ai éprouvé la moindre sympathie pour lui, je dirai même que ses états d’âmes viennent polluer une intrigue qui n’avait pas besoin de trainer un poids mort supplémentaire. Comme si cela ne suffisait pas à rebuter le courageux et tenace lecteur l’auteur multiplie les images et allégories pas franchement limpides, plutôt que de donner du poids à ses descriptions ça flirte allégrement avec le ridicule.
Au final il m’aura fallu plus de trois semaines pour venir à bout des 600 pages (édition Pocket) de ce bouquin et le moins que l’on puisse c’est que ce ne fut pas un « long fleuve tranquille » comme lecture, je me suis même franchement fais chier par moment. D’autant plus dommage que Au-Delà Du Mal m’avait vraiment convaincu, autant par son originalité que par son style ; on ne peut pas gagner à tous les coups…