[BOUQUINS] Gary A. Braunbeck – Mais C’Est A Toi Que Je Pense

G. Braunbeck - Mais C'Est A Toi Que Je PenseBien qu’inscrit dans mon programme 100% thriller le roman Mais C’Est A Toi Que Je Pense de Gary A. Braunbeck n’est pas forcément un (bien que estampillé « Thriller » par l’éditeur), à vrai dire il est difficile pour ne pas dire impossible de le classer dans une quelconque catégorie…
Suite à une panne de voiture Mark est contraint de passer la nuit dans un patelin du Missouri où il deviendra la star du coin en « retrouvant » une fillette portée disparue depuis des mois. En réalité il a été choisi par la fillette pour venir en aide à ses compagnons d’infortune. Trois garçons et une fille, de 11 à 21 ans, atrocement mutilés par un pervers pédophile nommé Grendel. A vrai dire Mark n’a pas vraiment le choix, soit il accepte de les aider, soit il meurt. Après avoir écouté leur témoignage il décide sans hésitation de les aider à retrouver leurs familles…
Après Une Fille Comme Les Autres de Jack Ketchum les éditions Bragelonne nous livre ici un nouveau roman d’une rare intensité émotionnelle. Par contre autant la couv’ est bien représentative de l’intrigue autant le titre français relève du grand n’importe quoi, on se demande où ils ont été cherché un titre aussi naze.
Il y a fort à parier que ce roman ne vous laissera pas indifférent tant il est riche en émotions brutes, s’il vous tirera sans doute quelques larmes (de tristesse mais aussi de rage) il lui arrivera aussi de vous faire sourire malgré un contexte des plus glauques. Si l’intrigue tourne autour du personnage de Mark les véritables héros de cette histoire sont ces quatre gamins dont l’enfance et l’innocence ont été volées de la pire des manière mais gardent une foi inébranlable en l’avenir, quatre personnalités bien trempées unies dans l’épreuve. Après ce qu’ils ont vécu on leur pardonne tout et on ne peut que s’extasier devant leur courage et leur volonté de vivre.
Le témoignage des tortures et autres atrocités qu’ils ont subies fait froid dans le dos mais ne joue pas non plus dans la surenchère horrifique, l’auteur ne s’attarde pas sur les détails, il va à l’essentiel c’est notre imagination qui fait le reste. Sans doute pas un thriller stricto-sensu mais ça n’en reste pas moins une lecture éprouvante pour les nerfs mais aussi et surtout une belle leçon de courage, de volonté et de foi en l’avenir (pas au sens religieux du terme) ; du coup le bouquin se lit quasiment d’une traite. Grendel n’est physiquement présent que le temps de quelques pages mais il fait planer sa noirceur d’âme sur toute l’intrigue ; il restera sans doute comme l’une des pires saloperies qu’il m’ait été donné de croiser au fil de mes errances littéraires.
Et Mark dans tout ça ? En fait c’est un peu « monsieur-tout-le-monde » confronté aux pires déviance de l’humain ; du coup on s’identifie facilement à lui et l’on ne peut s’empêcher de se demander comment nous même aurions réagi face aux mêmes choix (je ne parle pas uniquement du fait de venir en aide à ces gamins).
Je ne connaissais pas Gary A. Braunbeck avant de découvrir ce roman qui semble être son seul titre plus ou moins ancré dans la réalité ; le reste de son oeuvre flirte avec la science-fiction, la fantasy ou l’horrifique… Pour une première incursion dans la noirceur de l’âme humaine on peut dire qu’il frappe un grand coup !