Ah que voilà un bouquin qui ne semble laisser personne indifférent ! Keskidi ? Kezako ? Bin c’est écrit un haut dans le titre du post, je vais vous causer de La Route, roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy encensé par les uns et vomi par les autres ; il n’en fallait pas moins pour me motiver à me forger ma propre opinion sur la chose.
Dans une Amérique dévastée par un apocalypse, un homme et son fils s’échinent, tant bien que mal, à survivre en longeant une route qui les mène vers le sud. Dans un paysage hostile, recouvert des cendres de ce qui fut l’humanité et où le soleil semble peiner à filtrer, ils vont devoir trouver de quoi se nourrir au quotidien, se protéger du froid hivernal et échapper à des hordes de cannibales déshumanisés…
Le moins que l’on puisse dire c’est que la prise en main est plutôt déconcertante, on ne sait pas exactement quel cataclysme, naturel (une météorite) ou humain (une guerre nucléaire quoiqu’il n’est à aucun moment fait état de possibles radiations), a frappé le monde pour le laisser dans un tel état de désolation, les personnages n’ont pas de nom, juste « l’homme » et « le petit », et on ne sait pas vraiment où ils vont ni pourquoi ils s’y rendent… Le style est plus qu’épuré, brut de décoffrage sans réelle mise en page (aucun chapitrage, juste une succession de paragraphes plus ou moins courts, concis et incisifs sans fioritures). J’avoue avoir eu du mal à accrocher aux premières pages (pour être tout à fait franc j’ai même failli renoncer après une cinquantaine de pages) mais si je voulais rédiger une chronique objective il fallait que je m’accroche, alors je me suis accroché… Et finalement j’ai eu raison !
Une fois que l’on s’est adapté à l’écriture (certes déroutante) on se laisse happer par l’intrigue et cette course à la fois désespérée et pleine d’espoir d’un homme et de son fils en quête d’un ailleurs meilleur. On s’attend inéluctablement à la fin mais là aussi McCarthy réussit à nous surprendre.
Par contre j’ai été clairement dérangé par les phrases à rallonge ponctuées de « et » à tout-va (« Quand il fit suffisamment jour pour voir il mit ses chaussures et se leva et s’enveloppa dans une des couvertures et partit un peu plus loin et resta les yeux fixés sur la route en dessous. »). Je reste convaincu que des phrases courtes auraient donné encore plus d’impact au roman.
Pour finir sur un simple détail je préfère de loin la couverture originale (voir l’image ci-contre) que celle de la version poche (l’affiche du film en fait), je trouve qu’elle illustre mieux le côté « nu » et froid du roman. Mais bon c’est vraiment un infime détail…
Il y a les virgules aussi 😉
Il est dans ma liste mais j’ai peur que ce soit trop déprimant…
C’est sûr que c’est pas le genre de bouquin qui sollicite les zygomatiques…
Un jour, je me suis lancée, je l’ai fini en deux fois ! je n’aurais pas cru. J’avais vraiment aimé. Cette relation entre le père et le fils est magnifique, bouleversante.
Joli coup, pour ma part j’ai eu un mal de chien à démarrer, mais une fois embarqué je n’ai plus décroché.