AU MENU DU JOUR
Titre : Toucher Le Noir
Auteur : Collectif, sous la direction d’Yvan Fauth
Éditeur : Belfond
Parution : 2021
Origine : France
336 pages
De quoi ça cause ?
11 auteurs mettent le toucher à l’honneur.
10 nouvelles fondues au noir.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Principalement pour la même raison qui m’avait poussé à découvrir les deux précédents recueils proposés par Belfond et dirigé par Yvan Fauth : Yvan himself ! Le seul, l’unique !
Une fois encore l’ami Yvan réunit une belle brochette d’auteurs autour d’un thème commun.
Ma Chronique
Je remercie les éditions Belfond et Yvan qui m’ont fait parvenir le présent recueil.
Après l’audition et la vue, Yvan Fauth continue d’explorer le noir à travers nos cinq sens (et un soupçon de sixième sens) ; les onze auteurs qui ont répondu présents à l’invitation du maître de cérémonie mettent le toucher à l’honneur. Un toucher qui, à n’en point douter, va se décliner sous toutes ses formes (sauf rectal !).
Parmi les invités à la table d’honneur on retrouve deux auteurs qui s’étaient déjà prêtés au jeu dans Regarder Le Noir (Laurent Scalère et Maud Mayeras) ; les neuf autres sont des nouveaux venus dans l’aventure… nouveaux mais certainement pas novices ! Ce sont des plumes connues et reconnues de la littérature noire et/ou policière.
Ce sont Frank Thilliez et Laurent Scalèse qui ouvrent le bal avec un texte écrit à quatre mains. Les auteurs font le pari audacieux de nous raconter leur histoire dans l’ordre antéchronologique (on commence par la fin pour remonter vers le début).
Valentin Musso nous invite ensuite à suivre un couple qui sur le chemin du retour après une sortie au restau. Un retour de soirée où tout va basculer.
Avec Solène Bakowski nous cheminerons sur les sentiers tortueux et hypocrites de la foi. Un texte aussi puissant qu’émouvant (on pourrait ajouter éprouvant, énervant…).
Benoît Philippon nous offre un périple à fleur de peau dans le monde de l’art dans ce qu’il a de plus indécent, non par ce qu’il peut montrer ou représenter mais par les prix que certaines œuvres peuvent atteindre. Un concept poussé à l’extrême.
Eric Cherrière nous concocte une histoire de vengeance qui se mange froide sur fond de pollution plastique.
Michaël Mention signe la nouvelle la plus longue du présent recueil. La plus minimaliste aussi puisqu’elle met en scène deux individus dans une cabine d’ascenseur à l’arrêt. L’auteur déploiera tout son savoir-faire pour sublimer ce point de départ et surprendre les lecteurs.
Avec Danielle Thiéry vous découvrirez que la musique n’adoucit pas toujours les mœurs, les dernières notes sont juste sublimes.
Ghislain Gilberti nous invite à une traque aux frontières du réel dans laquelle les prédateurs se feront proies et inversement. Une approche audacieuse qui démarque clairement son récit des autres.
Jacques Saussey nous emmène en Italie à la rencontre d’un prisonnier qui a un véritable don pour le dessin… un don qui va se transformer en malédiction.
Maud Mayeras nous livre un récit qui nous glacera les sangs tant par son absolue noirceur que par sa triste part de vérité que l’auteure nous rappelle à la fin de son récit.
La visite s’achève en compagnie de Franck Thilliez et Laurent Scalése qui nous font découvrir la seconde partie de leur récit en deux actes. Une relecture des faits dans l’ordre chronologique cette fois.
Comme pour les précédents recueils je vais donc attribuer une note sur 5 à chacune des nouvelles composant ce recueil. Au risque de me répéter ces notes n’engagent que moi et sont le reflet de mon ressenti personnel.
- F. Thilliez & L. Scalèse – 8118 : Envers / 4
- V. Musso – Retour De Soirée / 4.5
- S. Bakowski – L’Ange De La Vallée / 5
- B. Philippon – Signé / 5
- E. Cherrière – Mer Carnage / 4
- M. Mention – No Smoking / 5
- D. Thiéry – Doigts D’Honneur / 4.5
- G. Gilberti – L’Ombre De La Proie / 5
- J. Saussey – Une Main En Or / 4.5
- M. Mayeras – Zeru Zeru / 5
- F. Thilliez & L. Scalèse – 8118 : Endroit / 4
Soit une honorable moyenne de 4,6 sur 5 que mon infinie mansuétude me pousse à arrondir à un carton plein de 5 Jack ! Pour remercier les auteurs, parce qu’ils le valent bien comme le prouvent leurs récits. Et pour remercier Yvan qui poursuit, pour notre plus grand plaisir, l’aventure.
Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle exploration du noir par le biais d’un sens encore inédit (l’odorat ou le goût ? telle est la question).
MON VERDICT