[BOUQUINS] Michel Bussi – Au Soleil Redouté

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M. Bussi - Au Soleil Redouté
Titre : Au Soleil Redouté
Auteur : Michel Bussi
Éditeur : Presses de la Cité
Parution : 2020
Origine : France
432 pages

De quoi ça cause ?

Cinq lectrices qui se voient déjà romancières ont gagné un séjour à Hiva Oa, un archipel des Marquises. Un séjour qui sera aussi l’occasion d’ateliers d’écriture animés par Pierre-Yves François (PYF), un auteur à succès.

Quand PYF disparaît, les lectrices pensent à une mise en scène dans le cadre de leur atelier d’écriture du jour. Le jeu vire au cauchemar quand l’une des lectrices est retrouvée morte…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que ça fait déjà quelques années que chaque fois que je vois un roman de Michel Bussi paraître je me dis qu’il faudrait que je le lise… avant de renoncer. Peut-être que le cadre tropical de celui-ci a joué en sa faveur ; cette fois c’est la bonne !

Ma Chronique

Michel Bussi faisait de ces auteurs que j’avais envie de découvrir, mais pour étrange raison que je ne saurai expliquer à chaque fois que j’ai eu envie de lire un de ses romans, quelques jours plus tard, une petite voix me soufflait de laisser tomber et de passer à autre chose… J’aggraverai sûrement mon cas en vous disant que ça me fait ça depuis la sortie des Nymphéas Noirs en 2011 ; le gars entend des voix depuis bientôt dix ans et il ne consulte pas… y’en a qui ont fini serial killer pour moins que ça ! Qui vous dit que je ne consulte pas ? Je me consulte, je m’ausculte, je me diagnostique et je me soigne (ou pas)…

Je ne sais pas si le fait que le présent roman se déroule aux Marquises a contribué à faire taire cette petite voix. Si je pense marquise (sans la majuscule et au singulier), je vois un savoureux entremet au chocolat servi avec une crème anglaise. Si je pense aux Iles Marquises, c’est la voix de Jacques Brel qui me vient à l’esprit, Brel et ses magnifiques chansons définitivement inscrites au patrimoine de la chanson française (oui, je sais, il était belge ! Quand ça nous arrange, on annexe la Belgique).

Retour en Polynésie (après les Disparus De Pukatapu) pour une murder party tropicale orchestrée de main de maître par Michel Bussi. Comme Patrice Guirao, l’auteur nous propose un huis-clos à ciel ouvert. Une murder party fortement inspirée des romans d’Agatha Christie (il est d’ailleurs souvent fait référence aux Dix Petits Nègres).

Si l’intrigue ne brille pas forcément par son originalité, elle n’en reste pas moins rondement menée. Tant et si bien qu’à la fin du bouquin vous aurez envie de vous frapper le front en lâchant « Bon sang mais c’est bien sûr ! » sur un ton dépité. Nous avions en effet quasiment toutes les cartes en main dès les premiers chapitres ; par la suite l’auteur prendra un malin plaisir à les mélanger encore et encore. Pas la peine de revenir en arrière pour vérifier (je l’ai fait), aucun détail n’est laissé au hasard.

Une intrigue rythmée par les refrains de Jacques Brel, pas toujours tirés de ses chansons les plus connues soit dit en passant.

Au niveau des personnages, j’ai trouvé les cinq lectrices un peu trop clichés, tous les traits de leurs personnalités semblent surjoués, à en devenir presque caricaturaux. C’est encore plus flagrant quand il s’agit du personnage de PYF (pas le chien communiste, l’auteur du roman… non pas Michel Bussi, son personnage, écrivain de renom. Faut suivre !).

Les personnages qui sonnent le plus « vrai » sont Yann, le mari d’une des lectrices, capitaine de gendarmerie un peu effacé par l’aura et l’autorité de son épouse, et Maïma, la fille adolescente, marquisienne d’origine, d’une autre. Et c’est justement à cet improbable duo qu’incombera la lourde tâche de démasquer le Colonel Moutarde (à moins qu’il ne s’agisse de Mademoiselle Rose). Il serait injuste de ne pas citer Tanéa, l’hôtesse, qui reçoit tout ce beau monde dans son gîte et leur concocte de délicieux petits plats.

La palme revient toutefois à l’éditrice, Servane Astine, un monument d’arrogance dont les quelques apparitions seront l’occasion d’échanges qui font du bien aux zygomatiques.

Vous l’aurez compris j’ai passé un très agréable moment en compagnie de ce roman. Avant de clore le sujet je vais devoir m’entretenir avec ma petite voix, il est temps de remettre les pendules à l’heure ! Après quoi je me laisserai volontiers bercer par les chansons de l’album Quand on n’a que l’amour, un best-of (37 titres) du Grand Jacques.

MON VERDICT