C’est plutôt enthousiaste que je me suis rué sur le roman Maestra de LS Hilton, d’une part parce qu’il se présente comme un thriller érotique, et d’autre part parce qu’il figure au catalogue de la Bête Noire, une toute jeune collection de Robert Laffont qui ne m’a réservé quelques belles surprises littéraires.
Le jour Judith Rashleigh travaille dans une prestigieuse salle des ventes londonienne. Le soir elle devient Lauren et officie comme hôtesse dans un bar miteux. Son destin va changer quand un riche client va s’enticher d’elle…
Ah que voilà un bouquin qui me laisse sur un sentiment mitigé. Dire que je n’ai pas aimé serait un mensonge, il serait plus juste de dire que je m’attendais à autre chose, à quelque chose de plus rythmé surtout… de mieux, tout simplement. Il faut attendre la seconde moitié du roman pour que les choses se décantent enfin vraiment. Heureusement une fois que ça démarre le rythme reste constant.
Là où le bât blesse c’est justement qu’avant ça il faut se coltiner la première partie. Suivre la pauvre petite fille partie de rien et devenue pas grand chose… qui étale sa fortune (ou plutôt celle des autres) en se pavanant dans de la Haute Couture. Et vas-y que je te cite telle marque ici, puis telle autre là… Si ça fait rêver certain(e)s, moi ça m’a plutôt filé la nausée cet étalage façon m’as-tu-vu. Désolé mais le luxe n’est vraiment pas mon trip.
Donc pour apprécier les côtés thriller et roman noir il faudra se montrer patient ; quid de l’érotisme alors ? Il est bien présent et assumé, plutôt bien dosé, l’auteure évite les écueils de la surenchère. Le mélange des genres se fait sans heurts.
Ecrit à la première personne, le roman veut nous faire vivre l’intrigue via le personnage de Judith. Un regard qui ne manque ni de cynisme, ni d’humour mais insuffisant toutefois pour que je puisse éprouver la moindre empathie pour elle. Du coup forcément je suis peut être passé à côté de l’aspect immersion… Le style n’est pas désagréable, loin s’en faut, la lecture s’avère même plutôt fluide.
Maestra est le premier opus d’une trilogie. Malgré mon accueil mitigé je lirai la suite ; la seconde partie du roman, nettement plus rythmée et intense, a su resserrer les liens d’une confiance qui se délitait au fil des pages.