AVERTISSEMENT

Je commence mon escapade érotique en douceur avec Le Pensionnat de Jérôme Kob.
Camille, 13 ans, est curieuse de tout ce qui a trait à la sexualité et au plaisir. Afin d’éviter un scandale l’adolescente est envoyée dans un strict pensionnat catholique pour la prochaine rentrée. Contre toute attente les dortoirs et couloirs de ce sinistre pensionnat réserveront bien des surprises à Camille…
Quand je dis que je commence en douceur il s’agit davantage du nombre de pages (moins de 150) que du contenu à proprement parler. Même si la frontière entre érotisme et pornographie est mince (et surtout vachement subjective), j’aurai toutefois tendance à classer ce roman dans la première catégorie.
Certes le contenu est relativement brut de décoffrage (d’un autre côté ce n’est pas Martine en Pension que vous avez entre les mains) mais sans vulgarité, ni descriptions trop anatomiques. Rien à voir avec Frotti-Frotta (chroniqué ici) d’Esparbec qui est plus ou moins construit sur la même idée de base et qui se revendique pornographique. Il n’y a pas photo c’est le jour et la nuit !
Globalement j’ai trouvé que Jérôme Kob restituait à merveille les pensées et les émotions d’une ado de 14 ans (le récit est écrit à la première personne) au fur et à mesure qu’elle découvre les joies et les jeux du sexe. Candide au départ, elle se dévergonde peu à peu jusqu’à prendre les choses en mains (sans mauvais jeux de mots… sinon j’aurai dis en bouche).
Pour être tout à fait franc j’ai même trouvé que cette candeur assumée apportait parfois quelques touches de bonne humeur bienvenues. A titre d’exemple je vous invite à vous reporter à l’extrait à la fin de ce post pour une turlutte d’anthologie apppréciée diversement (chapitre 2).
Certes on pourrait regretter l’absence d’un réel scénario (les onze chapitres décrivent chacun une étape dans le parcours sexuel de Camille), mais la longueur du bouquin joue plutôt en sa faveur sur ce point ; l’auteur évite la redondance et le lecteur n’a pas le temps de se lasser au fil des pages.
Une agréable surprise et une lecture plutôt rafraîchissante… A réserver à un public averti cela va de soi.
MON VERDICT

Extrait du chapitre 2
Malgré ses efforts pour me détacher de lui, je refusais de lâcher ma prise. Ma propre jouissance m’avait rendue folle de désirs. Je pressais entre mes lèvres la verge ramollie sans me soucier de ses protestations geignardes. Je l’aspirais, je la tétais, je l’absorbais jusqu’aux couilles, bien décidée à en exprimer tout le jus.
(…)
En reposant ma joue sur les poils de son pubis, je constatai que sa queue, d’un rouge intense, ressemblait plus à un morceau de viande fraîchement découpé qu’à une verge conquérante. Le bel appendice en érection s’étalait comme un bout de chiffon déchiqueté et sanguinolent.
(…)
l ne le prit pas ainsi. Sans doute redoutait-il la reprise de ma succion. Réunissant ses dernières forces dans un bond prodigieux, il parvint à s’extraire de la ruelle en poussant un geignement lamentable. Il s’assit sur le lit, protégea son bas-ventre de ses deux mains, dans la position grotesque des footballeurs au moment où l’adversaire bénéficie d’un coup franc dans les abords immédiats de la surface de réparation. Alors seulement, il glapit d’une voix courroucée :
– Mais tu es complètement barge !
– C’était si merveilleux…
– Une cinglée et une nympho !
– Je suis si heureuse…
– Et dangereuse en plus !
– Tu m’as fait jouir à en mourir…
– Tu m’as écorché vif !
– Ô mon amour, c’était le paradis…
– Je suis blessé, estropié, bousillé !
– J’ai perdu la tête…
– Tu es une folle !
– Je t’aime.
Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Tandis que j’essayais d’exprimer à Arnaud toute la félicité que je lui devais, il remâchait la torture que je lui avais infligée.