[BOUQUINS] Mélanie Muller – Hôtesse

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M. Muller - HôtesseAu lit les enfants, laissez les grands discuter entre adultes. Petite escapade coquine dans le catalogue des Editions Blanche et c’est le titre Hôtesse de Mélanie Muller qui sortira de mon Stock à Lire Numérique.
Quand Laure décide de devenir hôtesse dans un bar, elle ne voit que l’argent facile, le champagne qui coule à flot gratos et une occasion de pimenter ses nuits. Elle va rapidement découvrir que la réalité est loin d’être aussi idyllique qu’elle ne le pensait…
Je ne sais pas si Mélanie Muller connaît l’envers du décor des bars à hôtesses ou si elle s’est contentée de l’imaginer ; je ne serai pas surpris d’apprendre que le portrait qu’elle en dresse colle à la réalité, voire même que la réalité puisse être encore pire.
On suit donc le parcours de Laure dans une confession écrite à la première personne. Elle se lance dans le métier d’hôtesse pleine d’illusions… qui s’envoleront en l’espace de quelques nuits. Suivront le dégoût, la honte et, peut être pire que tout, la résignation et l’acceptation.
Pour ne pas s’effondrer et tenter de garder un semblant de maîtrise (à défaut de fierté), elle va se montrer encore plus impitoyable que ses clients, jouer leur jeu et plus encore. Tant pis si elle doit perdre pieds avec la réalité quand elle n’est plus dans « son » bar. Tant pis si son armure la bouffe progressivement au point de lui faire perdre toute envie de vie sociale. Tant pis si elle devient incapable de vivre une relation normale avec un homme…
Pour arriver à un tel niveau de détachement Laure n’a qu’un remède : l’alcool. Toujours plus d’alcool. De l’alcool du lever au coucher. Elle arrive au bar bourrée, elle en ressort complètement déchirée. Mais elle s’en fout, elle se fout de tout.
Bref en compagnie de Laure vous suivrez des tranches de vie de sa descente aux enfers consentante. Le fil conducteur restant le bar à hôtesses et ses déviances en tout genre.
Je n’ai jamais été attiré par la fréquentation de bars à hôtesses (je me suis limité, dans mes années de soirées débauchées, à des boîtes de strip tease où l’on ne faisait que regarder, une main baladeuse se voyait sanctionnée d’une éviction sans ménagement), ce n’est certainement pas la lecture de ce bouquin qui me fera changer d’avis. Bien au contraire !
Comme vous pouvez vous en douter c’est une lecture réservée à un public averti, pour reprendre la formule d’usage. Toutefois ce que j’apprécie chez cet éditeur, même quand les situations sont clairement pornographiques (et elles le sont assurément), les auteurs n’alourdissent pas leur texte de descriptions détaillées façon gros plans anatomiques si chers au cinéma porno.

MON VERDICT
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Morceaux choisis :

Je crois que l’on devient prostituée comme on devient alcoolique. D’abord, on s’imagine être libre, diriger la manœuvre, pouvoir arrêter quand on veut. Très vite, on se laisse submerger par les événements, on se soumet à des diktats incompréhensibles, on perd le contrôle et on sombre. Très vite, le jeu devient une maladie. On doit alors s’injecter chaque jour un venin qui nous ravage et nous détruit, mais on en a besoin pour survivre, parce que sans lui on ne comprend plus le sens de la vie, la rotation du monde, le jour et la nuit. Le venin, tel un homme fait de chair, d’os et de sang, a pris le pouvoir et nous gouverne farouchement.

Est-il possible que l’argent nous éloigne si facilement de la réalité ? Est-il possible que ce métier, ce jeu, nous brise et casse ce que nous avons de plus précieux ? Le respect de l’autre, et de nous-même…

J’ai vingt-cinq ans et je suis complètement alcoolique. Je ne peux plus passer une seule journée sans boire. Je commence au réveil, m’arrête lorsque mon corps s’écroule. L’ivresse me protège, m’enveloppe d’une infinie douceur, elle me permet d’avancer comme dans un scaphandre dans une mer violente et toxique.

Je voudrais lui dire que je suce des bites à la chaîne, des laides, des belles, des dures des molles, « le gros touffu, le p’tit joufflu, le grand ridé le mont pelé », comme dans la chanson de Perret, qu’on chantait ensemble sur les bancs de l’école, si je me souviens bien. Sauf que quand tu les as dans la bouche, c’est beaucoup moins rigolo qu’en chanson.

Moi aussi je me sens seule et je vends du toc, des mensonges, de l’esbroufe… Mais c’est beaucoup plus cher !

[BOUQUINS] Jérôme Kob – Le Pensionnat

AVERTISSEMENT
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J. Kob - Le PensionnatJe commence mon escapade érotique en douceur avec Le Pensionnat de Jérôme Kob.
Camille, 13 ans, est curieuse de tout ce qui a trait à la sexualité et au plaisir. Afin d’éviter un scandale l’adolescente est envoyée dans un strict pensionnat catholique pour la prochaine rentrée. Contre toute attente les dortoirs et couloirs de ce sinistre pensionnat réserveront bien des surprises à Camille…
Quand je dis que je commence en douceur il s’agit davantage du nombre de pages (moins de 150) que du contenu à proprement parler. Même si la frontière entre érotisme et pornographie est mince (et surtout vachement subjective), j’aurai toutefois tendance à classer ce roman dans la première catégorie.
Certes le contenu est relativement brut de décoffrage (d’un autre côté ce n’est pas Martine en Pension que vous avez entre les mains) mais sans vulgarité, ni descriptions trop anatomiques. Rien à voir avec Frotti-Frotta (chroniqué ici) d’Esparbec qui est plus ou moins construit sur la même idée de base et qui se revendique pornographique. Il n’y a pas photo c’est le jour et la nuit !
Globalement j’ai trouvé que Jérôme Kob restituait à merveille les pensées et les émotions d’une ado de 14 ans (le récit est écrit à la première personne) au fur et à mesure qu’elle découvre les joies et les jeux du sexe. Candide au départ, elle se dévergonde peu à peu jusqu’à prendre les choses en mains (sans mauvais jeux de mots… sinon j’aurai dis en bouche).
Pour être tout à fait franc j’ai même trouvé que cette candeur assumée apportait parfois quelques touches de bonne humeur bienvenues. A titre d’exemple je vous invite à vous reporter à l’extrait à la fin de ce post pour une turlutte d’anthologie apppréciée diversement (chapitre 2).
Certes on pourrait regretter l’absence d’un réel scénario (les onze chapitres décrivent chacun une étape dans le parcours sexuel de Camille), mais la longueur du bouquin joue plutôt en sa faveur sur ce point ; l’auteur évite la redondance et le lecteur n’a pas le temps de se lasser au fil des pages.
Une agréable surprise et une lecture plutôt rafraîchissante… A réserver à un public averti cela va de soi.

MON VERDICT
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Extrait du chapitre 2

Malgré ses efforts pour me détacher de lui, je refusais de lâcher ma prise. Ma propre jouissance m’avait rendue folle de désirs. Je pressais entre mes lèvres la verge ramollie sans me soucier de ses protestations geignardes. Je l’aspirais, je la tétais, je l’absorbais jusqu’aux couilles, bien décidée à en exprimer tout le jus.
(…)
En reposant ma joue sur les poils de son pubis, je constatai que sa queue, d’un rouge intense, ressemblait plus à un morceau de viande fraîchement découpé qu’à une verge conquérante. Le bel appendice en érection s’étalait comme un bout de chiffon déchiqueté et sanguinolent.
(…)
l ne le prit pas ainsi. Sans doute redoutait-il la reprise de ma succion. Réunissant ses dernières forces dans un bond prodigieux, il parvint à s’extraire de la ruelle en poussant un geignement lamentable. Il s’assit sur le lit, protégea son bas-ventre de ses deux mains, dans la position grotesque des footballeurs au moment où l’adversaire bénéficie d’un coup franc dans les abords immédiats de la surface de réparation. Alors seulement, il glapit d’une voix courroucée :
– Mais tu es complètement barge !
– C’était si merveilleux…
– Une cinglée et une nympho !
– Je suis si heureuse…
– Et dangereuse en plus !
– Tu m’as fait jouir à en mourir…
– Tu m’as écorché vif !
– Ô mon amour, c’était le paradis…
– Je suis blessé, estropié, bousillé !
– J’ai perdu la tête…
– Tu es une folle !
– Je t’aime.
Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Tandis que j’essayais d’exprimer à Arnaud toute la félicité que je lui devais, il remâchait la torture que je lui avais infligée.