AU MENU DU JOUR
Titre : Gwendy Et La Boïte À Boutons
Auteur : Stephen King & Richard Chizmar
Éditeur : Le Livre De Poche
Parution : 2018
Origine : USA (2017)
160 pages
De quoi ça cause ?
1974. Gwendy a 12 ans quand un étrange bonhomme, M. Farris, lui offre une boîte à boutons encore plus étrange. À peine lui a-t-il vaguement expliqué le fonctionnement de la boîte, composée de deux manettes et huit boutons colorés, que l’homme disparaît sur une ultime mise en garde quant aux responsabilités qu’impose la possession de la boîte.
Dix ans durant la boîte à boutons accompagnera Gwendy et changera sa vie, pour le meilleur… et pour le pire.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Stephen King, tant pis si ce n’est « qu’une » nouvelle, tant pis si elle est écrite à quatre mains, King is THE KING !
Parce que je ne voulais pas rester sur une déception (Sleeping Beauties) en attendant son prochain roman (The Outsider… pas encore de date annoncée pour une publication en français).
Ma chronique
Si vous me le lisez depuis déjà quelque temps vous savez sans doute que je ne suis pas un inconditionnel des nouvelles, mais force est de reconnaître que c’est un exercice dans lequel Stephen King excelle. C’est donc plutôt confiant que je me suis lancé dans la lecture de Gwendy Et La Boîte À Boutons.
Est-il vraiment utile de présenter Stephen King ? Qui ne connaît pas le King ? Même sans être un inconditionnel du bonhomme vous en avez forcément entendu parler.
Par contre je suppose que le nom de Richard Chizmar ne vous dit rien, ne vous inquiétez pas c’est normal ; bien qu’il jouisse d’une notoriété certaine outre Atlantique, comme auteur (surtout nouvelliste) et éditeur, son travail n’a jamais été publié en français.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons un instant sur le prénom de notre héroïne ; Gwendy, ce n’est pas commun comme prénom. Laissons justement cette chère Gwendy nous en parler :
Mon père voulait m’appeler Gwendolyne – le prénom de sa grand-mère – et ma mère Wendy, comme dans Peter Pan. Alors ils ont transigé.
Quand on fait sa connaissance, en 1974, elle a douze ans et ne se sent pas très sure d’elle même, mal dans sa peau à cause d’un léger surpoids… bref une gamine ordinaire dans un monde tout aussi ordinaire (et impitoyable, surtout chez les adolescents).
Et v’là-t’y pas qu’un beau jour (ou peut être une nuit… Non Barbara, pas maintenant s’teup !) un bien étrange bonhomme affublé d’un chapeau melon noir lui confie une boîte à boutons tout aussi bizarre que son propriétaire. Mais attention il ne s’agit pas de n’importe quelle boîte, celle-ci est magique, grand est son pouvoir comme dirait ce brave Yoda.
Si vous connaissez un tantinet l’univers de Spiderman, vous n’êtes pas sans savoir qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Ce que M. Farris (notre étrange bonhomme chapeauté) explique à Gwendy en ces termes :
Prends soin de la boîte. Elle accorde des dons, mais ce n’est qu’une faible récompense des responsabilités qu’elle impose.
Nous allons donc accompagner Gwendy au fil des ans, un parcours relativement normal (sans doute un peu plus brillant que la moyenne) pour une jeune femme tout aussi normale. Découvrir ses amis, ses amours (ses emmerdes… Charles, non ! Quoique), ses parents… bref tout ce qui fait son quotidien.
Et la boîte me direz-vous ? Quelle est donc l’étendue de ses fameux pouvoirs magiques (en admettant qu’ils soient bien réels) ? Non rien de rien (je ne regrette rien… Edith ! P’tain, pas moyen de bosser tranquille) je ne vous en dirai rien de plus ; si vous voulez le savoir, vous n’avez qu’à lire le bouquin.
Encore faudrait-il savoir si ce bouquin vaut la peine d’être lu… Ma réponse est sans hésitation un grand OUI. Non seulement c’est bien écrit (et donc bien traduit pour nous, lecteurs francophones), mais en plus les auteurs nous content une belle histoire que vous dévorerez d’une traite.
Même le côté gentillet (sans aucune mièvrerie je ne vous rassure) de l’histoire ne m’a dérangé outre mesure, ça colle même plutôt bien avec l’ensemble des ambiances et émotions que l’on traverse au cours cette lecture.
Certes j’aurai aimé une approche plus horrifique et un peu moins aseptisée, mais dans ce cas c’est tout le récit qu’il aurait fallu repenser et visiblement ce n’est pas ce vers quoi les auteurs tendaient.
On pourrait aussi leur reprocher de ne pas avoir suffisamment exploité le côté obscur de la boîte à boutons, mais là encore ça n’aurait pas collé avec le personnage de Gwendy.
Au final cette nouvelle s’avère être une mise en bouche fort agréable et savoureuse en attendant de découvrir le prochain roman du King.
Cerise sur le gâteau (icing on the cake et non cherry on the cake chez nos amis anglo-saxons), le bouquin est joliment illustré par Keith Minnion et le gars a un joli coup de crayon !