Encore un jeune auteur auto-édité qui m’aura poussé à chambouler mon programme de lecture. Le coupable n’est autre que Paul Clément qui vient de publier son second roman Creuse La Mort.
Fred est père et un mari comblé. Certes il ne s’épanouit pas vraiment au boulot mais ça fait bouillir la marmite. Un matin il découvre un trou dans son jardin, un trou qui ressemble étrangement à une tombe. Il a beau la reboucher, tous les matins la tombe le nargue à nouveau. Intrigué, puis effrayé, Fred est convaincu qu’une menace sérieuse plane sur sa famille, il va tout mettre en oeuvre pour protéger les siens…
Avec son premier roman, Les Décharnés, Paul Clément avait réussi le pari fou de proposer une histoire de zombie qui parvient à tirer son épingle du jeu dans un genre des plus fécond du moment. Pour son second roman il aurait pu rester dans sa zone de confort (les zombies, au cas où vous auriez perdu le fil), je suis même persuadé qu’il aurait pu nous surprendre de nouveau ; mais au lieu de céder à la facilité l’auteur a préféré tâter un terrain nouveau. Certes on reste dans le domaine du fantastique, mais je définirai son roman comme un thriller psycho-horrifique.
Psycho pour psychologique, car indéniablement la psychologie des personnages tient une place essentielle dans cette intrigue. Est-ce que Fred est le seul à percevoir cette menace ou, au contraire, est-ce qu’il sombre inexorablement dans la paranoïa et la folie ? Voilà une question que le lecteur se posera plus d’une fois au fil des chapitres.
Mais la psychologie intervient aussi dans les relations entre Fred et son entourage. A commencer par son épouse Renée, et leur petite fille, Emma ; toutes deux passeront par bien des états émotionnels face à un comportement pas toujours des plus rationnels de leur mari et père. Mais aussi avec Eric, le frère de René, policier de son état qui doute de plus en plus de l’équilibre mental de son beau frère. Enfin avec Pierrick, son patron, un gros blaireau macho et misogyne qui fera les frais de trop plein de rancoeur étouffée.
Horrifique parce que la réalité dépassera tout ce que l’on pouvait imaginer. Si les personnages étaient déjà malmenés avant que la vérité ne se révèle, les choses iront dès lors de mal en pis. Et croyez moi, paul Clément ne manque pas d’imagination quand il s’agit d’en faire baver ses personnages.
De part son ambiance Creuse La Mort m’a souvent fait penser à La Peau Sur Les Os de Richard Bachman (Stephen King pour ceux qui auraient passer les dernières décennies sur une autre planète). Certes les deux intrigues sont radicalement différentes mais on y retrouve la même tension psychologique. J’espère que Paul ne m’en voudra pas de le comparer au King.
Vous l’aurez compris ce second roman est une réussite à tous points de vue. J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce qui se cache derrière les mystérieux fossoyeurs de Paul Clément. Pour ma part il va sans dire que je serai fidèle au poste pour le prochain roman.