[BOUQUINS] Paola Barbato – Le Fil Rouge

P. Barbato - Le fil rougeC’est sur les conseils avisés d’une lectrice ayant des goûts proches des miens que je me suis lancé dans le roman Le Fil Rouge de Paola Babarto. Sensations fortes assurées m’a-t-elle garanti, il n’en fallait pas plus pour me convaincre.
Antonio Lavezzi n’est plus que l’ombre de lui même depuis que sa fille de 13 ans a été violée et tuée, le meurtrier n’a jamais été identifié. Un matin il est appelé sur un des chantiers qu’il supervise, un corps y a été retrouvé. Antonio est convaincu que ce nouveau meurtre est lié à son affaire. Un mystérieux interlocuteur le contacte alors et lui propose un marché avec à la clé sa propre vengeance…
Si devais résumer mon ressenti en un seul mot c’est sans hésitation le terme uppercut qui me vient à l’esprit. Le genre de bouquin qui vous laisse KO debout après avoir refermé la dernière page. Le truc qui vous prend aux tripes et vous les vrille encore et encore, sans vous laisser le moindre répit. Et putain ce que c’est bon ! Bon mais éprouvant…
L’idée de base peut paraître simple : en échange de quelques menus services pas toujours très légaux mais qui ne vous salissent pas les mains (juste l’esprit), un inconnu vous propose d’éliminer le salopard qui a ruiné votre vie en vous enlevant l’être aimé ; vous acceptez ou vous refusez ? Certes la vengeance reste un thème redondant du thriller mais sous la plume de Paola Barbato le récit prend une toute autre dimension.
Déjà l’auteure prend son temps en imposant un rythme qui est tout sauf effréné. Et pourtant aucune longueur, aucun ennui, juste l’impatience qui vous met les nerfs à vif en attendant la prochaine étape. Tout ce temps on le passe dans la tête d’Antonio, on partage son désir de vengeance, ses doutes, ses questionnements mais aussi et surtout sa douleur (c’est elle le fameux fil rouge dont il est question dans le titre). Une histoire noire et glauque mais dans laquelle les dimensions humaine et psychologique occupent l’espace.
Au départ le style peut surprendre, le récit est en effet entrecoupé par les pensées d’Antonio, mais au final il permet une totale immersion dans le personnage et dans l’intrigue. Le pari n’était pas gagné d’avance, au début Antonio s’est reconstruit une vie réglée comme du papier à musique dans le déni du drame qui a bousillé ce qu’il était avant. Mais au fur et à mesure qu’il s’investit dans les missions que lui confie l’Assassin, son caractère et sa personnalité évoluent.
Pour nous lecteurs la grande question n’est pas tant de savoir jusqu’où Antonio est prêt à aller, mais plutôt qui est le meurtrier de sa fille, et quels sont ses mobiles (pour peu qu’il en ait). L’auteure sait faire durer le suspense avant de vous asséner la vérité, une vérité que l’on prend comme une magistrale claque dans la gueule. A peine le temps de digérer la révélation que les uppercuts se succèdent en rafale ! Plus de répit jusqu’à l’épilogue et son ultime botte secrète.
En plein déferlement d’uppercuts j’ai quand même réussi à sourire en lisant le dernier chapitre et notamment les « pensées » de Danko…
Ce bouquin fut une véritable découverte pour moi, presque une révélation, il ne me reste plus qu’à me ruer sur A Mains Nues, le premier roman de Paola Barbato. Mais pas tout de suite, j’ai d’abord besoin de reprendre mes esprits…

MON VERDICT
jd5Coup double

Devinette :
Quel est le point commun entre ces trois photos ?
Ceux et celles qui ont lu le bouquin trouveront sans même lire l’indice.

Danko

Indice :
— Pourquoi il s’appelle Danko ?
— Parce qu’il avait un maître stupide. Qui lui a donné le nom stupide d’un personnage stupide.

Réponse :
Danko est le nom du personnage interprété par Arnold Schwarzenegger dans le film Double Détente.
Danko est le nom du dogue argentin appartenant à l’un des protaganistes du roman.
Danko est le nom d’un cheval d’un autre protagoniste du roman.

[BOUQUINS] Donato Carrisi – La Femme Aux Fleurs De Papier

D. Carrisi - La Femme Aux Fleurs De PapierFaute de temps j’ai tendance, depuis quelques temps, à jeter mon dévolu sur de courts romans plutôt que sur des pavés. Heureusement que la longueur n’est pas gage de qualité ! Et heureusement que mon Stock à Lire Numérique compte quelques titres qui répondent à ce critère. L’occasion pour moi de me plonger dans La Femme Aux Fleurs De Papier de Donato Carrisi.
Avril 1916. Dans les Dolomites la guerre fait rage entre les forces italiennes et autrichiennes. Jacob Roumann, médecin de l’armée autrichienne, se voit confier la mission de faire parler un prisonnier italien soupçonné d’être un officier. Non seulement le prisonnier va lui parler, mais il va lui raconter une histoire qui le marquera à jamais…
Je ne vous cacherai que j’ai été quelque peu intrigué par ce bouquin, je connaissais Donato Carrisi pour ses thrillers et j’avais hâte de retrouver Mila Vasquez, mais avec ce court roman l’auteur s’ouvre vers de nouveaux horizons. Un horizon difficile à ranger sous une quelconque étiquette.
A l’image du personnage de Guzman, Donato Carrisi mélange habilement réalité et fiction, comme il le dit lui même à la fin du roman : inutile de chercher à démêler le vrai du faux. Sur fond de drame (on est quand même en pleine guerre mondiale), l’auteur nous livre, à travers le récit du prisonnier, un récit qui met du baume au coeur. Un récit où le suspense est bel et bien présent malgré tout. Pour faire simple, Donato Carrisi se révèle ici être un formidable conteur.
Au fil des pages on va avoir les réponses aux trois questions posées par le prisonnier en préambule à son récit. Qui est Guzman ? Qui suis-je ? Qui était l’homme qui fumait sur le Titanic ? Trois questions qui forment un tout qui ne manquera pas de vous étonner. Finalement, comme le Dr Roumann, on se fout de savoir si l’histoire est vraie ou fausse, on veut en connaître la fin.
Si vous cherchez un sens au titre du roman, sachez que vous aurez la réponse à travers l’histoire de Jacob Roumann.
La déception de ne pas tenir un thriller entre les mains s’est rapidement estompée, j’ai vraiment été sous le charme de ce bouquin, totalement embarqué par la plume de l’auteur…