[BOUQUINS] Didier Fossey – Affaires Internes

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D. Fossey - Affaires internes
Titre : Affaires Internes
Auteur : Didier Fossey
Éditeur : Flamant Noir
Parution : 2020
Origine : France
208 pages

De quoi ça cause ?

Suite au braquage d’une bijouterie à Lyon, le capitaine Amandine Poirier ne tarde pas à trouver des similitudes avec d’autres affaires de vol. Mais l’équipe de braqueurs ne laisse aucun indice et semble plus que jamais insaisissable.

De son côté, Yann Rocher, major au sein de la BAC de Colombes, prépare sa vengeance contre l’homme à l’origine de l’accident qui a coûté la vie à son épouse et grièvement blessé sa fille.

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Flamant Noir et que je suis d’une fidélité sans faille à cette maison d’édition.

Parce que c’est Didier Fossey, un auteur que j’apprécie énormément. J’aurais d’ailleurs aimé retrouver Boris Le Guenn et son équipe, mais c’est quand même avec plaisir que je lirai son nouveau roman.

Ma Chronique

Un grand merci aux éditions Flamant Noir – avec une attention particulière à Nathalie – et à la plateforme Net Galley pour leur confiance renouvelée. Merci de me permettre de découvrir en avant-première le dernier roman de Didier Fossey (sortie numérique le 18 mai et sortie papier pour le 10 juin).

Évidemment si on me dit Didier Fossey je pense tout de suite à Boris Le Guenn et son groupe, personnages récurrents de ses cinq précédents romans. J’ai certes eu un petit pincement au cœur en découvrant que le présent roman ne permettait pas de retrouver Boris et son équipe (si ce n’est le temps d’un clin d’œil), mais il fallait plus que ça pour saper mon enthousiasme.

L’intrigue du présent roman démarre en août 2015, deux abrutis au volant de voitures trop puissantes pour leurs neurones défaillants et c’est l’accident. Comme (trop) souvent les abrutis en question s’en sortent plutôt bien, mais une femme y perd la vie et une fillette est très grièvement blessée. Les victimes sont l’épouse et la fille du brigadier Yann Rocher.

Le chapitre suivant nous propulse en février 2018. À Lyon d’abord où l’on assiste à un braquage exécuté avec brio par une équipe aussi lourdement armée que bien préparée. C’est l’équipe du capitaine Amandine Poirier que hérite de l’affaire. Puis à la BAC de Colombes, où le major Yann Rocher passe ses troupes en revue avant de les envoyer en rondes de nuit.

Vous l’aurez compris c’est le personnage de Yann Rocher qui sert de fil rouge entre les événements de 2015 et ceux de 2018. Celui entre la BAC de Colombes et celle de Lyon est plus ténu, mais sera révélé en temps et en heure.

Par la suite, au fil des chapitres, le roman joue avec le temps, alternant entre l’intrigue de 2018 et des flashbacks.

En fait en 2018 ce sont plusieurs intrigues qui se jouent simultanément. D’une part on suit l’équipe de braqueurs qui multiplie les coups de plus en plus audacieux sans jamais laisser le moindre indice ni commettre d’impair.

De leur côté, si le capitaine Amandine Poirier et son équipe ont bien compris que c’était une seule et même bande qui multipliait les forfaits, force est de reconnaître que leur enquête reste au point mort.

Enfin le major Yann Rocher gère les patrouilles de ses équipes tout en faisant au mieux pour consacrer du temps à sa fille lourdement handicapée suite à l’accident de 2015. Et sans jamais perdre de vue sa soif de vengeance à l’encontre de celui qui a provoqué l’accident.

Les différents voyages dans le passé concernent exclusivement la situation de Yann Rocher. Comment il remonté tant bien que mal la pente après l’accident. Comment il s’occupe de sa gamine et l’évolution de cette dernière. Et comment il franchit parfois la ligne jaune en se disant qu’il le fait pour sa fille.

Si j’ai globalement apprécié le personnage de Yann Rocher et compris sa soif de vengeance, j’avoue que ses écarts à répétition m’ont laissé un arrière-goût amer. N’ayez crainte je ne vis pas chez les Bisounours, je sais que les flics ripoux n’existent pas qu’au cinéma, mais ce n’est pas pour autant que je dois cautionner ce genre de dérive. Heureusement le lien qu’il entretient avec sa fille fait rapidement oublier ses petits travers.

Dommage que les autres personnages ne soient traités que superficiellement, un peu plus de profondeur et de personnalité auraient été appréciables.

Dans le même ordre d’idée, j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre l’intrigue plutôt bien ficelée même si je l’ai trouvé parfois un peu simpliste (même si je reconnais volontiers avoir été totalement pris au dépourvu quant à une des clés de l’intrigue). Là encore je n’aurai pas craché sur un peu plus de densité et d’intensité.

Le titre du roman prend tout son sens dans la seconde partie du roman qui verra l’IGPN (la fameuse police des polices) entrer en scène. Mais ne comptez pas sur moi pour vous en dire davantage.

Le roman est court et se lit quasiment d’une traite. Une mise en bouche fort sympathique histoire de patienter avant le retour (attendu et espéré) de Boris Le Guenn.

MON VERDICT