Avant d’entrer dans le vif du sujet je voudrais remercier les éditions Flamant Noir, et tout particulièrement Nathalie, qui m’a proposé de chroniquer un titre que j’attendais de pied ferme après de vaines recherches çà et là. Il s’agit en effet de Ad Unum de Didier Fossey, la seconde enquête du groupe Le Guenn. Et accessoirement le chaînon manquant entre Traque Sur Le Web et Burn-Out…
Paris, février 2011. Un homme est retrouvé mort dans un box fracturé, pendu, les mains liées dans le dos par un serflex et l’inscription « Ad unum » gravée sur le front. Comme c’est la troisième victime exécutée selon le mode opératoire, l’affaire est confiée à Boris Le Guenn et son équipe. Ils vont devoir reprendre les trois affaires à zéro s’ils veulent mettre la main sur le tueur avant qu’il ne sévisse à nouveau…
Comme plus ou moins signalé en introduction Ad Unum est la deuxième enquête du Groupe Le Guenn, initialement publié en 2011 par Les 2 Encres, le roman était quasiment introuvable. Un grand merci à Didier Fossey et aux éditions Flamant Noir pour cette réédition (en attendant celle de Traque Sur Le Web).
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé Boris Le Guenn et son équipe de choc, une équipe plus soudée que jamais pour mettre fin aux agissements d’un ou plusieurs tueur(s) en série qui exécutent ceux que la justice a relaxés ou condamnés à des peines jugées trop légères.
D’entrée de jeu Didier Fossey donne le ton avec une scène d’ouverture qui nous place d’emblée au coeur de l’intrigue. On assiste au « procès » de la troisième victime (chapitre 1), puis à la découverte du corps (chapitre 2). Et nous voilà dans le grand bain avec l’entrée en scène de Boris Le Guenn (chapitre 3).
Une intrigue rondement menée, des chapitres courts et le style sans chichis de l’auteur permettent une immersion totale dans le récit et une lecture d’une grande fluidité. Outre le suivi de l’enquête et des personnages, certains flashbacks nous familiariserons avec le parcours de Mathias, avant qu’il ne devienne Le Latiniste, notre tueur en série.
Plus que jamais la dimension psychologique est au centre du récit, il faut dire que le Mathias n’est pas franchement stable à ce niveau. Autant il peut faire preuve d’une redoutable intelligence pour mener à bien son plan, autant il peut parfois littéralement péter une durite. C’est d’ailleurs ce trait de caractère qui m’a permis de le démasquer avant Le Guenn.
Une enquête policière pour le moins trépidante et haletante qui se déroulera sans sensationnalisme, ni surenchère en matière d’hémoglobine. Une fois de plus l’auteur place avant l’humain au centre de son récit, qu’il s’agisse des liens qui soudent le groupe Le Guenn ou de la vie de couple de Boris et Fred (leurs conjoints encaissent parfois difficilement les contraintes de la vie de flic). Ce qui ne l’empêchera pas de jouer parfois avec vos nerfs.
J’espérais avec ce second opus trouver un indice permettant d’identifier l’appel que reçoit Boris à la fin de Burn-Out mais il n’en est rien… le suspense reste à son comble, et la hâte de découvrir le prochain n’en est que plus grande.
Encore merci à Nathalie pour sa confiance, et tant que j’y suis un grand merci à l’auteur qui est, pour moi, un incontournable du polar français (avec Olivier Norek, ils occupent le top du top de mon classement personnel). Sans doute parce qu’ils savent parfaitement de quoi ils parlent pour l’avoir vécu.
Je constate pour ma part que je n’ai plus besoin de me référer aux notes de bas de pages pour identifier les différents acronymes utilisés dans le milieu policier (SARIJ, FAED, IML…) ; c’est grave docteur ?