AU MENU DU JOUR
Titre : Norferville
Auteur : Franck Thilliez
Éditeur : Fleuve Éditions
Parution : 2024
Origine : France
456 pages
De quoi ça cause ?
Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d’une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s’est passé.
Là-bas, Léonie Rock, une flic métisse, est mise sur l’affaire. Elle est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l’ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C.
Ensemble, ces deux êtres éprouvés par la vie vont se démener pour trouver des réponses malgré l’inhospitalité de la nature et des hommes.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Franck Thillez, une plume incontournable du thriller francophone et l’assurance de découvrir une intrigue qui nous scotchera au bouquin et ne manquera pas de nous surprendre.
Ma Chronique
Afin de changer d’air j’ai décidé de m’offrir une escapade dans le grand nord québécois en compagnie de Franck Thilliez. Vous vous doutez bien qu’avec un pareil maître de cérémonie cette escapade ne sera pas vraiment une promenade de santé.
Le cadre déjà est on ne peut plus éloigné des clichés façon carte postale du Grand Nord. Un bled paumé au fin fond de nulle part, accessible seulement par train… quand les conditions météo le permettent. Une petite ville qui ne doit sa survie qu’à l’exploitation minière voisine. Une exploitation qui divise un peu plus une population scindée en deux blocs avec les occidentaux d’un côté et les autochtones amérindiens de l’autre.
Cerise sur le gâteau, Franck Thilliez décide de poser son intrigue au cœur de l’hiver… Un hiver qui peut s’avérer mortel à plus d’un titre en cas d’imprudence. Voilà le décor est planté.
Léonie Rock, lieutenant à la Sûreté du Québec, espérait bien ne jamais remettre les pieds à Norferville. Adolescente elle a été, avec une amie, victime d’une agression restée impunie. C‘est une affaire de meurtre avec une victime européenne qui va la contraindre à retourner là-bas et à se confronter à ses démons passés.
Le père de la victime, Teddy Schaffran, un détective et « profiler » français, lui sera un précieux renfort pour cette enquête qui s’annonce particulièrement complexe… et pourrait bien n’être que la partie visible d’un iceberg encore plus sordide.
Dans ce roman Franck Thilliez fait quasiment de l’environnement un personnage à part entière, à tel point que c’est parfois lui seul qui déterminera ce que les personnages pourront faire, ou, au contraire, se verront condamner à ne pouvoir faire. Un contexte qui va influer directement sur certaines phases de l’intrigue.
L’auteur sait y faire pour rendre son intrigue totalement addictive et l’émailler de quelques rebondissements parfois inattendus. A l’instar de Léonie et Teddy, plus d’une fois nous ne saurons plus vraiment qui est digne de confiance ou non parmi les personnes interrogées. Il faut dire que les enjeux ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Avec ce roman l’auteur nous propose une sorte de huis clos à ciel ouvert, certes les personnages ne sont pas enfermés dans une même pièce, mais c’est la ville et ses environs sont coupées du monde par des centaines de kilomètres de terres enneigées et une météo aussi chaotique qu’imprévisible.
L’intrigue est rondement menée, pas forcément à un train d’enfer mais ça colle plutôt bien au climat, comme si le froid ambiant tétanisait tout ce qu’il frappe. Si je devais émettre un bémol je dirais que le fin mot de l’histoire est un peu trop prévisible. J’aurai aimé quelque chose de plus surprenant, une révélation qui nous laisse vraiment sur le cul plutôt que ce timide « ah bin ouais » un tantinet désabusé…
Si Norferville est issue de l’imagination de Franck Thilliez, il reconnaît volontiers s’être largement inspiré de villes minières bien réelles bâties sur le même modèle. Simplement il ne voulait pas que son intrigue puisse être rattachée à un endroit existant afin de ne pas entacher son image. Tout ce qui a trait aux disparitions, viols et meurtres de femmes autochtones est malheureusement une triste réalité qui commence lentement mais sûrement à sortir de l’oubli.
MON VERDICT
En aparté
Vous aurez peut-être remarqué que le rythme de mes publications a fortement diminué depuis déjà quelques temps. D’un autre côté si vous vous en foutez comme de l’an 40 ce n’est certainement pas moi qui vous le reprocherai.
La raison est presque exclusivement liée à l’actualité locale. Les pillages et saccages en tout genre perpétrés par nos connards de service ont occasionné une surcharge de travail considérable au niveau des différents services de la CAFAT.
Il nous faut mesurer les impacts financiers non seulement pour la boîte (que ce soit en matière de hausse de prestations à servir ou de pertes de cotisations à recevoir), mais aussi, autant que faire se peut, au niveau de l’économie locale. Des chiffres qui sont scrutés de prés aussi bien au niveau local qu’au niveau national, des chiffres qui exigent un suivi quotidien et la mise en place d’outils spécifiques pour répondre au mieux au besoin des uns et des autres.
Aujourd’hui si la Nouvelle-Calédonie n’est pas encore en faillite c’est essentiellement grâce au soutien financier de l’État français. Qu’il s’agisse d’argent injecté directement dans les divers processus de dédommagement des entreprises et particuliers sinistrés, ou de renforts importants en force de l’ordre déployés sur le Territoire.
Une surcharge de travail qui s’accompagne aussi, il faut le reconnaître, par une baisse de motivation, à l’image de notre actualité, l’humeur tend parfois à être maussade même si je ne compte pas me laisser abattre. Loin de moi l’idée d’abandonner le blog, disons qu’il va vivre à mon rythme, en fonction de mes disponibilités, de mes envies et de mon humeur.
Moi aussi j’ai beaucoup aimé ce voyage dans le Grand Nord Québécois !! En aparté, quand je voyais ce qui se passait (se passe encore ?), là-bas en Nouvelle Calédonie, j’ai bien pensé à toi… Tu fais bien de ne pas te laisser abattre. Bon courage pour la suite…
Merci. La motivation remonte 🙂
Oui, vous ne rigolez pas, en ce moment, là-bas, dans l’autre hémisphère…
Courage et j’espère que tout se passera bien pour toi et madame et le chat.
Il y a du mieux sans pour autant parler d’un retour à la normale. Pour ça il faudra laisser le temps au temps.
Et nous savons que ça prend du temps et puis, qu’il faut compter sur les rancœurs qui restent, après de tels « événements »…