AU MENU DU JOUR
Titre : Le Combat D’Henry Fleming
Scénario & Dessin : Steve Cuzor
Éditeur : Dupuis
Parution : 2024
Origine : France
152 pages
De quoi ça cause ?
Henry Fleming, un jeune fermier de 18 ans, a quitté sa mère pour s’engager dans l’armée nordiste. Mais au fur et à mesure que le temps passe sans qu’il ne combatte ni n’aperçoive un seul rebelle sudiste, la motivation d’Henry s’effiloche. Jusqu’au jour où arrive la nouvelle que la bataille est pour bientôt… Cette fois, Henry n’a d’autre choix que de se poser clairement la question : aura-t-il le courage de participer à la grande boucherie des marées humaines se percutant ? Il trouvera la réponse au cœur des détonations de la bataille, mais aussi du dialogue mené avec lui-même dans l’intimité de son âme tourmentée…
Ma Chronique
Je remercie les éditions Dupuis et la plateforme Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Le présent roman graphique est une adaptation du roman de Stephen Crane, L’Insigne Rouge Du Courage, publié en 1895. Une œuvre considérée comme majeure dans la littérature américaine. Elle connaîtra plusieurs traductions en français entre 1911 (Mercure de France) et 2019 (Gallmeister). Elle fera aussi l’objet d’une adaptation au cinéma sous le titre La Charge Victorieuse de John Huston (1951).
Henry Fleming s’engage dans l’armée nordiste alors qu’il vient d’avoir 18 ans. Un jeune homme insouciant qui veut défendre les valeurs de son pays et rêve de gloire, une recrue parmi tant d’autres… Mais la réalité est tout autre, son régiment ne s’engage sur aucune bataille, l’ennui et la désillusion le gagne peu à peu. Jusqu’à ce jour du printemps 1863 où les troupes sont enfin appelées à aller se frotter aux rebelles sudistes.
Bien que rien n’indique clairement de quelle campagne il s’agit, les dates d’engagement et le fait que le régiment d’Henry Fleming soit situé sur les rives de la rivière Rappahannock font pencher la balance vers la bataille de Chancellorsville qui se déroula du 1er au 6 mai 1863.
Le roman se concentre sur le personnage d’Henry Fleming, sur le champ de bataille le jeune soldat découvre une réalité bien loin des idéaux qu’il avait imaginés. Entre manœuvres inutiles, voire dangereuses, incompétence de l’état-major qui n’hésite pas à sacrifier les troupes et dureté des combats, il sera sans cesse tiraillé entre résignation, désillusion, lâcheté et courage.
Si les scènes de combat sont bel et bien présente au fil des pages, l’auteur priorise l’impact de la guerre sur la psyché de l’humain. Son personnage n’a rien d’un héros invincible, c’est une jeune recrue lambda qui va se retrouver confrontée à une situation qui dépasse l’entendement… et forcément face à l’horreur et à l’incompréhension ça cogite dur dans sa tête.
Au niveau du graphisme Steve Cuzor opte pour des planches en bichromie noircies à l’encre de chine et joue énormément avec les ombres. Contre toute attente (je craignais des planches trop sombres), le rendu est des plus convaincants, que ce soit dans les décors ou les expressions des personnages, le résultat est criant de vérité.
Le roman se décompose en dix actes qui ne correspondent pas forcément à différentes phases de l’intrigue. Peut-être un choix scénaristique visant à souligner l’incohérence de cette guerre fratricide qui restera malgré tout fondatrice des États-Unis tels qu’on les connaît aujourd’hui.
La grande force de ce roman demeure son intemporalité, je suis en effet convaincu qu’aujourd’hui encore, le soldat lambda envoyé au front pour la première fois, qu’il sorte d’une école militaire ou soit engagé volontaire, doit se poser bien des questions au moment où éclatent les hostilités.
Pour la petite histoire l’insigne rouge du courage (red badge of courage en version originale) fait référence à une blessure de guerre.
MON VERDICT


Tiens, je l’avais repéré aussi et pensé à l’emprunter, mais pas encore eu le temps de le faire, faudra que j’y pense 🙂
Je ne connaissais pas le roman alors qu’il traîne pourtant dans les méandres de ma bibliothèque numérique.
Pour un bouquin écrit en 1895 ça reste tristement d’actualité.
J’avais lu le roman « l’insigne rouge du courage » de mon côté… je ne suis pas en retard partout, tout compte fait ! 🙂
Sinon, ça va toujours là-bas, chez toi ??
J’espère pour toi… certains retards peuvent être lourds de conséquences (genre un polichinelle dans le tiroir).
Je crois que je m’égare !!!
Je sors… en courant !
T’égares pas trop, y’a pas de polichinelle ! 😆
Cours, Forest, cours ! 😆
Ca se tasse lentement mais sûrement en NC, encore qq points chauds.
600 établissements brûlés (entreprises, commerces, écoles, cabinets médicaux…). On prévoit à la louche entre 6 et 7000 chômeurs directs.
Oufti, putain de merde… j’ai suivi un fil d’info où tu sais et j’avais lu que c’était costaud, là-bas…
courage !