AU MENU DU JOUR
Titre : Ce Qu’Il Faut De Haine
Auteur : Jacques Saussey
Éditeur : Fleuve Éditions
Parution : 2023
Origine : France
400 pages
De quoi ça cause ?
Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse son village natal, un tableau macabre lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive.
Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font de glaçantes découvertes et se confrontent à des témoignages décrivant la victime comme une femme impitoyable, les habitants de Pierre-Perthuis, petit hameau du Morvan, sont ébranlés. Les visages se ferment. Les confidences se tarissent.
Hantée par les images de ce cadavre, Alice a pourtant besoin de réponses pour renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Jacques Saussey, un incontournable de la littérature policière francophone.
Comme le pitch a titillé ma curiosité et qu’il s’agit d’un one-shot, je me suis laissé tenter sans opposer la moindre résistance.
Ma Chronique
Je remercie les éditions Fleuve et la plateforme Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ça commence fort, très fort même, avec la découverte d’une scène de crime particulièrement sordide. Et ce n’est que le début, les enquêteurs vont découvrir un mode opératoire plus pervers que tout ce qu’ils auraient pu imaginer.
L’enquête autour de ce crime va se dérouler en simultané à Paris (c’est la brigade criminelle qui va être saisie du dossier) et dans le Morvan (via la gendarmerie). L’une des grandes questions autour de ce crime sera en effet de faire le lien entre la victime qui vivait et travaillait à Paris, et la commune de Pierre-Perthuis où le corps a été retrouvé.
Au fil de leur enquête, les policiers vont découvrir que la victime était une femme détestée de tous. Il faut dire que les RH d’entreprises en difficulté la recrutaient pour mettre en place un plan d’épuration du personnel. Plan qu’elle exécutait sans une once d’empathie ou de considération.
Il est vrai qu’en découvrant le personnage le lecteur n’a pas vraiment envie de lui souhaiter tout le bonheur du monde, mais de là à lui souhaiter une fin aussi horrible, il y a un pas. Un pas que l’assassin a franchi avec une détermination sans faille, il en faut de la haine pour mettre en place une vengeance aussi impitoyable.
Les chapitres consacrés à l’enquête (ou plus exactement aux enquêtes) sont entrecoupés par l’enquête d’Alice (la jeune femme qui a découvert le corps) mais aussi par des chapitres donnant la parole à notre assassin.
Jacques Saussey opte pour une approche directe et des chapitres courts afin de maintenir le lecteur en apnée. Lecteur qui devra avoir le cœur (et les tripes) bien accroché, l’auteur ne nous épargne rien dans le calvaire qu’a subi la victime.
Une intrigue maîtrisée de bout en bout dont le dénouement vient balayer tout ce que l’on tenait alors pour acquis.
J’avoue ne pas avoir eu des masses d’empathie pour le personnage de Marianne Ferrand, la capitaine de la Crim’ en charge de l’enquête. Un peu plus pour le gendarme Gontran de Montboissier et beaucoup plus pour la jeune Alice Pernelle.
Les personnages secondaires ne servent pas uniquement de faire-valoir, ils ont un réel rôle à jouer dans le déroulé de l’intrigue.
Une lecture totalement addictive, j’ai quasiment dévoré le bouquin d’une traite.
MON VERDICT
