AU MENU DU JOUR
Titre : Petits Désordres
Auteur : Christophe Guillaumot & Maïté Bernard
Éditeur : Liana Lévi
Parution : 2023
Origine : France
208 pages
De quoi ça cause ?
Pour le commandant Grégoire Leroy, flic à la BRP, il aura suffi d’une phrase aussi malheureuse que maladroite pour qu’il devienne la cible d’un syndicat de police LGBTQIA+ qui réclame sa tête via la convocation d’un conseil de discipline.
Ajoutez à cela une enquête qui stagne au point mort, un chien qui traverse une crise identitaire, une fille pur produit de l’époque woke et toujours prêtes à épouser les « grandes » causes, et un mouton, cadeau potache de ses collègues de travail.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Christophe Guillaumot, même si je ne désespère pas de retrouver Renato Donatelli pour des nouvelles enquêtes, j’étais curieux de le voir s’essayer à la comédie policière… et à l’écriture à quatre mains.
Ma Chronique
Après le polar pur et dur, avec la trilogie du Kanak, et le polar version young adult, avec son Bureau des Affaires Non Résolues, Christophe Guillaumot s’essaye à la comédie policière. Pour cette nouvelle aventure littéraire il opte pour une co-écriture avec Maïté Bernard.
Je me suis souvent demandé comment se déroulait une écriture à quatre mains, un sacré challenge que le lecteur ne doit pas ressentir / subir en lisant le roman (rupture de rythme, gros écarts de style). En l’occurrence le pari est gagné haut la main, de leurs propres aveux les personnalité et univers des deux auteurs se sont parfaitement complétés pour donner vie à cette intrigue un peu barrée.
Exit la ville rose (Toulouse) et direction la capitale et son prestigieux Bastion de la police nationale. Une rupture partielle avec Toulouse, le commandant Leroy étant toulousain d’origine.
Grégoire Leroy rêve de se la couler douce en Nouvelle-Zélande mais ce ne sera pas pour tout de suite. Il va d’abord devoir se dépêtrer d’une enquête au cœur des réseaux de prostitution parisiens, une enquête qui va s’avérer bien plus complexe qu’il n’y paraît. Sans grande conviction il lui faudra aussi peaufiner sa défense face au conseil de discipline qui se profile inexorablement.
D’un point de vue personnel Grégoire va devoir marcher sur des œufs pour ne pas fâcher sa fille, pur produit du wokisme et contestataire de tous les combats. Et même les bestioles viennent compliquer son quotidien, entre un chien en pleine crise identitaire et un mouton qui mâchonne et bêle à longueur de journée.
Tout n’est pas noir – ou gris foncé – pour autant, il peut compter sur le soutien de son équipe. Une équipe hétéroclite plutôt soudée (ce qui n’empêche pas les tensions occasionnelles).
Un livre qui fait du bien aux zygomatiques mais pas que… il nous interroge aussi sur les changements de notre société (je n’emploierai sciemment pas le mot « évolution » pour les définir). Cerise sur le gâteau, même l’enquête de police tient la route.
Traitez-moi de vieux con rétro et réac si ça vous chante, je m’en bats les roubignoles. Qu’est-ce que c’est cette société aseptisée, insipide et hypocrite qu’on veut nous imposer ? Du wokisme à toutes les sauces où l’on ne peut plus rien dire sans risquer de passer pour un gros con de raciste, d’antisémite, d’homophobe, de grossophobe ou de nanophobe… Moi j’aime la France d’Audiard, de Desproges et de Coluche, la France de la gaudriole et des chansons paillardes, la France de Hara Kiri et de Charlie Hebdo.
MON VERDICT
Ouille, si tu te bats les roubignolles, ça va faire mal…
Je suis conte l’aseptisation aussi, même si d’un autre côté, je ne suis pas non plus insulter les gens ou leur manquer de respect. L’équilibre va être difficile à trouver 🙂
Il y a insulte et insulte, ce n’est pas parce que je dis qu’un mec est noir que je suis raciste. Le summum de la connerie c’est l’ablation des genres
Effectivement, j’ai ressenti bien du mépris dans des mots « politiquement correct » et prononcé par des gens qui haïssaient les autres.
Je visais bien entendu les insultes telles que « bougn**** » ou « nèg** », bien qu’en Haïti, nègre veut dire « humain » et que pour eux, pas d’insulte dans le mot.
Longtemps ici le mot canaque a été une insulte pour les mélanésiens, aujourd’hui ils revendiquent leur identité kanake… dans les deux cas (canaque ou kanak) se traduit par homme en français.
Après ça dépend du contexte. Rebaptiser Les 10 petits négres, on frôle le ridicule.
Mon mari et un de ses collègues se nommaient, entre eux « bougnoule » et « macaque », mais c’était gentiment, tous deux étant issus de l’immigration. Parfois, on lui disait « macaroni », mais c’était gentil aussi. Tout dépend du ton utilisé.
Si tu veux que l’insulte n’en soit plus une, il faut changer la vision que l’on a du mot, se l’approprier, en être fier et tout change.
Oui, les 10 petits nègres, c’était bête….