[BOUQUINS] Magali Collet – Comme Une Image

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Titre : Comme Une Image
Auteur : Magali Collet
Éditeur : Taurnada
Parution : 2022
Origine : France
256 pages

De quoi ça cause ?

Eulalie (que tout le monde appelle Lalie) va bientôt fêter ses 10 ans. Mignonne, intelligente et attentionnée, elle a tout de la petite fille modèle. Mais c’est un rôle qu’elle joue, ce que tout le monde ignore c’est qu’elle est plus qu’intelligente, c’est une enfant à haut potentiel qui cache son jeu. Mais surtout elle est hermétique à toute forme d’empathie, seule la colère semble trouver grâce à ses yeux…

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que c’est Taurnada et que le précédent roman de Magali Collet, Les Yeux D’Iris, m’avait fait forte impression.

Ma Chronique

Je remercie chaleureusement les éditions Taurnada, et tout particulièrement Joël, pour leur confiance renouvelée et l’envoi de ce roman.

Commençons par le commencement et le visuel du bouquin. La couv’ illustre parfaitement le propos du roman avec ce gamine au regard intriguant, presque malaisant.

Suis allé courir à l’îlot / Cueillir un lilas, / Un lilas pour Eulalie, / Eulalie pour un lilas… merci Yves pour cet interlude musical mais vous n’aurez pas vraiment envie d’offrir des fleurs à la petite Eulalie imaginée par Magali Collet. Plutôt de la mort aux rats dans son chocolat chaud, voir un tir de .357 à bout portant au milieu du front.

En psychologie la notion de psychopathe ne peut s’appliquer qu’à un adulte… comme si le changement survenait pile poil à 18 ans. Avouez que c’est complétement con comme raisonnement ! C’est ce postulat qui a donné naissance à ce roman, Magali Collet prenant le contrepied de cette assertion psychologique.

Quel pari audacieux de transformer une gamine de 10 ans en une psychopathe égocentrique et alexithymique (incapable de ressentir ou d’exprimer ses sentiments) et d’imaginer une intrigue autour de cette enfant. Audacieux mais parfaitement géré tout au long de ce court roman.

En fait, le plus souvent, je ne ressens rien. Absolument rien. Je ne suis jamais heureuse, déçue ou triste. Je ne suis pas vraiment envieuse, parce que, lorsque je veux quelque chose, je me débrouille toujours pour l’avoir. Mais cela ne me rend pas heureuse, jamais. Au mieux, cela me satisfait. Je n’éprouve rien d’autre que de la satisfaction.

Dans ce bouquin Magali Collet se livre à un double exercice de style, alternant la narration à la troisième personne (l’intrigue et les personnages sont vus par une tierce personne) et un récit à la première personne qui donne la parole à Lalie. Ces passages sont de loin les plus glaçants, on prend alors toute la mesure de son état psychologique perturbé.

Je connaissais la colère, la vague qui m’engloutissait, mais pas la haine. C’est un sentiment nouveau. (…) Ressentir la haine est quelque chose de vraiment puissant.

Vous allez adorer détester Lalie, à moins que vous ne tombiez sous son charme venimeux. Il faut bien reconnaître qu’elle sait y faire pour duper et manipuler son monde, qu’il s’agisse de ses parents, de son institutrice ou de ses camarades de classe. Nul ne se doute des sombres pensées qui secouent le bocal de la gamine… des pensées qui vont rapidement se transformer en actes.

Nul doute que les apprentis psychologues chercheront à rejeter la faute du comportement de Lalie sur son entourage. Des parents divorcés, une rupture que la mère de Lalie n’arrive pas à intégrer alors que son ex a refait sa vie avec une nouvelle compagne avec qui il a eu un enfant. Pour ma part je ne lui trouve aucune circonstance atténuante, tout la condamne purement et simplement.

Magali Collet fait monter la pression au fil des chapitres… heureusement que le bouquin ne faisait pas 100 pages de plus, mon palpitant n’aurait pas tenu le choc ! Une intrigue délicieusement sombre, malsaine et amorale. Tout ce que j’aime !

Je ne m’étalerai pas davantage pour ne rien spoiler malencontreusement. L’auteure réussit le tour de force de me faire aimer un roman dont j’ai détesté le personnage principal. Une fois le livre ouvert je n’ai plus pu le lâcher avant le clap de fin (un final à l’image du reste du roman). Un excellent thriller psychologique maîtrisé de bout en bout.

 MON VERDICT

Coup de poing

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