AU MENU DU JOUR
Titre : Allez Tous Vous Faire Foutre
Auteur : Aidan Truhen
Éditeur : Sonatine
Parution : 2018
Origine : Royaume-Uni
288 pages
De quoi ça cause ?
Jack Price est à la tête d’un fructueux et très organisé trafic de cocaïne, un job qui a de quoi rendre un tantinet parano. Aussi quand sa voisine du dessous se fait liquider, Jack pose des questions et cherche à comprendre.
Que des gros bras le tabassent copieusement passe encore, mais qu’on lui mette au cul une bande de tueurs de (sinistre) renommée internationale, faut pas pousser mémé dans les orties.
L’heure de la riposte a sonné pour Jack…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Il suffit de regarder la couv’ pour avoir la réponse à cette question : le titre et le visuel qui va avec ; impossible d’y résister. La quatrième de couv’ n’a fait que jeter de l’huile sur le feu de ma curiosité;
Sonatine et NetGalley ayant répondu favorablement à ma demande, je saute sur l’opportunité de découvrir ce bouquin en avant-première (parution le 8 novembre).
Ma chronique
Je remercie chaleureusement les éditions Sonatine et Net Galley pour leur confiance renouvelée.
Si comme moi le nom d’Aidan Truhen ne vous dit rien, c’est parfaitement normal. C’est le nom de plume choisi par un écrivain britannique pour s’essayer au thriller. Mais alors qui est Aidan Truhen me demanderez-vous des étoiles dans les yeux et la bave aux lèvres. Au risque de vos décevoir je n’en sais foutre rien, mais je dois avouer que je n’ai pas beaucoup cherché non plus…
La première approche est plutôt déstabilisante par le style imposé par l’auteur, ou plutôt par une apparente absence totale de style. Rédigé à la première personne et au présent, on plonge directement dans la tête de Jack Prise et il nous assène ses pensées comme elles lui viennent. Brut de décoffrage, ponctuation et mise en page minimaliste en option.
Surprenant au départ, mais au fil des pages on réalise que ça fonctionne plutôt bien, à vrai dire cela s’impose même comme étant le seul choix possible pour que l’auteur ressente un minimum d’empathie pour Jack Price.
Appelons un chat un chat, Jack Price est l’archétype du parfait salaud. Amoral, asocial, égoïste, cynique… et fier de l’être ! Quand il vous expose ses théories, souvent malsaines, voire nocives, ça vous apparaît comme une évidence. Sans aller jusqu’à adhérer au propos, vous comprenez la façon dont Jack fonctionne.
Mais Jack Price est aussi redoutablement intelligent, il ne manque pas de ressources (au propre comme au figuré) quand il s’agit de sauver sa peau et de nuire à ses adversaires… Il compense l’absence de muscles par une activité neuronale en surchauffe.
Comme tout amateur de thriller, j’ai croisé, au fil de mes lectures, bien des façons de mourir, je n’irai pas jusqu’à parler de raffinement quant aux méthodes employées par Jack Price, mais force est de reconnaître qu’il fait montre de beaucoup d’originalité quand il s’agit de ses débarrasser des nuisibles.
Allez Tous Vous Faire Foutre est résolument un thriller qui ne se prend pas au sérieux et qui ne veut pas être pris au sérieux ; en ce sens le côté hautement improbable de certaines situations est assumé et l’aspect quasiment indestructible de Jack Price fait parfois penser à un univers très cartoon. C’est complètement barré, hautement déjanté et profondément amoral, mais qu’est-ce que c’est bon !
Une lecture hautement jouissive qui n’est pas sans me rappeler la saga du Bourbon Kid, l’aspect fantastique en moins. L’intrigue est tellement second degré que le déchaînement de violence passe comme une lettre à la poste.
Un scénario que ne renierait pas Quentin Tarantino et je dois dire que j’imagine sans mal une adaptation au cinéma de ce bouquin ; le résultat serait pour le moins décoiffant… âmes sensibles s’abstenir toutefois.
MON NOM EST JACK. FAITES CE QUE JE DIS, OU JE SERAI LE PRIX À PAYER !
ah si tu me prends par les sentiments en évoquant le Bourbon Kid, tu vas me faire craquer ! 🙂
Le titre me titille aussi !! Dès le 8 novembre, j’irai l’acheter en magasin… Parce que moi aussi j’ai la bave dans les yeux et des étoiles aux lèvres. Mais tu serais gentil d’arrêter de me faire un doigt d’honneur 😆
Jack Price, c’est une sorte d’anti-personnage à la Léon Sadorski ? En moins pire, je suppose, car on ne peut égaler le Léon Sadorski niveau salopard 😛
Je serais curieuse de connaître le véritable nom de l’auteur et je sens qu’un jour, ça va se savoir 😀
Bin oui, impossible de résister à ça !
En effet !
Plaisir certain a la lecture. Qquechose entre Elroy (pour le cinisme) Wolfe ( Le style notamment dans Bloody Miami) et oeut être Tom Sharpe ( pour l’humour). Déroutant au début puis rapidement embarqué d’aurtant que la trad est excellente.
Effectivement assez déroutant de prime abord… le genre de bouquin avec lequel ça passe ou ça casse.
On fait partie des lecteurs chez qui c’est passé 🙂