Voilà un titre qui doit sa promotion au sein de mon Stock à Lire Numérique grâce à un Book Club. Même si je reconnais volontiers que Collines Noires, de Dan Simmons, m’intriguait je comptais le lire quand j’aurai un creux dans mon programme. Le hasard en ayant décidé autrement, place à ma chronique.
Lors de la bataille de Little Big Horn (1876), le jeune Paha Sapa (Collines Noires), un indien lakota, entre en contact avec le général Custer agonisant. L’esprit du général pénétré celui du jeune indien qui va devoir apprendre à cohabiter avec cet hôte indésirable. Désormais d’un simple toucher, Paha Sapa peut connaître le passé et l’avenir de chacun. 1936, Paha Sapa travaille comme dynamiteur sur le site du mont Rushmore qui va bientôt abriter les bustes géants des Pères Fondateurs (Lincoln, Washington, Jefferson et, plus tard, Roosevelt). Le viel indien rêve de faire sauter ce symbole de la suprématie de l’homme blanc qui souille un territoire sacré pour les Lakotas…
Oui je sais que ça fait un peu long comme présentation, mais j’ai fait cours par rapport à la quatrième de couv’. Pas simple de résumer en trois lignes un roman aussi dense. Et encore vous n’avez rien vu !
Je n’oserai pas prétendre connaître l’oeuvre de Dan Simmons (je n’ai lu que L’Echiquier Du Mal et Flashback à ce jour) mais il ne me semble pas exagéré d’affirmer qu’elle s’inscrit clairement dans le genre SFFF. Dans Collines Noires le fantastique n’occupe qu’une place infime, l’auteur nous livre une fresque historique s’étalant essentiellement de 1876 à 1936. Un roman qui a dû lui demander un travail de titan en matière de recherche et de documentation (voir la liste impressionnante d’ouvrages cités dans les remerciements) sur cette période et sur les us et coutumes des indiens Lakotas. A ce titre ce bouquin est une mine d’informations pour le profane ou le simple curieux. La fiction côtoie l’Histoire (et de fait certains personnages historiques) pendant une période cruciale de la construction des Etats-Unis et de l’anéantissement d’une culture.
Si vous espérez un page-turner passez votre chemin. Collines Noires demande un certain investissement personnel en terme de temps, prenez votre temps pour l’apprécier et le digérer, lentement mais surement. Si vous cherchez à le lire à toute berzingue vous finirez par ne plus rien y comprendre et renoncerez au bout de quelques chapitres. D’autant que la chose fait quand même 544 pages et est divisée en chapitres longs ; pas de quoi inciter à une lecture expresse, heureusement que c’est bien écrit. On progresse lentement mais on prend un réel plaisir à découvrir l’intrigue concoctée par Dan Simmons.
Les chapitres (25) alternent entre le passé de Paha Sapa (un parcours mouvementé ponctué par quelques rencontres avec ceux qui ont écrit une page de l’Histoire) et son présent (en 1936). L’ordre chronologique n’est pas toujours de rigueur mais ça ne nuit en rien au roman, l’auteur sait y faire pour que l’on ne se sente jamais largué. Les chapitres 5, 10, 15 et 20 sont en fait des lettres fictives écrites par George Armstrong Custer et adressées à son épouse Libbie (Elizabeth Bacon).
L’histoire (et l’Histoire) est captivante même si parfois on a un peu l’impression d’être devant un reportage de Discovery Channel sur les indiens d’Amérique. Plus d’un mois pour lire un bouquin ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé (surtout pour un titre qui m’a vraiment plu) ; mon emploi du temps professionnel dopé aux hormones ne justifie pas à lui seul ce délai comme expliqué plus haut.
Je vous invite à survoler l’épilogue qui n’apporte aucun plus au reste du roman, au contraire il est parfois trop didactique ; laissez plutôt oeuvrer votre imaginaire. Si vous voulez vous plonger dans une roman qui vous invite à l’évasion, dans l’espace et le temps, alors Collines Noires et fait pour vous… mais prenez le temps de le déguster. Heureusement, Dan Simmons est un formidable conteur.
L’auteur a fait le choix de conserver certains termes en langue lakota et propose un glossaire en fin de roman afin de retrouver la correspondance en français. Au début c’est un peu délicat mais on s’y fait vite, d’autant que, pour ne pas casser le rythme, Dan Simmons propose parfois la traduction immédiatement après le terme d’origine. Bien entendu la traductrice a respecté ce choix. Par contre là où le bât blesse au niveau de la traduction, c’est quand la traductrice françise les noms anglais des personnes et des lieux… parfois ça pique les yeux. Ainsi les chefs Sioux, Sitting Bull et Crazy Horse, deviennent Bison-Assis et Cheval-Fou, les sites des batailles de Greasy Grass, les Herbes Grasses et Little BigHorn le Grand Mouflon (erreur flagrante de traduction, il eut fallu indiquer Petit « Little » Mouflon « Bighorn »)… La palme d’or revient à un chaman qui se retrouve affublé du doux sobriquet de Long-Etron, on est passé à deux doigts de Grosse-Merde (coup de bol ça semble être un personnage fictif). Il eut vraiment été plus judicieux de garder les noms anglais pour tous les noms propres.
Celui là pourrait vraiment me plaire, j’adore les histoires d’indiens….La couverture ne laisse pas présager une histoire comme celle ci….Elle est bien noire et intrigante……….Oh purée il a des traductions qui laisse à désirer….
Vraiment un bouquin qui mérite que l’on prenne le temps de l’apprécier
sans moi.
Depuis le nauséabond et facho roman Flashback, je me suis juré de ne plus jamais rien lire de cet auteur, même s’il écrivait des chefs d’oeuvre par la suite. Et je sais que c’est un grand auteur, quand il ne la ramène pas avec ses idées répugnante.
Doit-on faire la part des choses entre l’auteur et son oeuvre ? oui si lui même le fait (et il a dépassé la ligne jaune avec Flashback)
Perso je me fous des opinions de Dan Simmons, il pourrait bien se balader avec une croix gammée tatoué sur la fesse gauche, du moment qu’il m’offre de bons moments de lecture.
D’un autre côté mon coeur balance franchement à droite donc j’éviterai le dernier Reblochon… oups Mélenchon (pardon pour l’outrage à cet excellent fromage)… pour ménager mon ulcère que je n’ai pas.