Ce n’est pas moi qui le dit, je ne suis ni en pleine crise mystique, ni en plein délire schizophrène divin. J’ai acheté ce bouquin en espérant retrouver l’esprit de Dieu Est Un Pote A Moi de Cyril Massarotto, en attendant que sa « suite » Le Petit Mensonge De Dieu ne débarque dans les librairies de la place. Et voilà comment Mon Nom Est Dieu, de Pia Petersen, est arrivé dans mon Stock à Lire Numérique et se retrouve dans ces colonnes.
Morgane Latour, pigiste au Los Angeles Examiner, est abordée par un SDF qui affirme être Dieu et exige d’elle qu’elle écrive son histoire. D’abord réticente, Morgane se prend peu à peu de sympathie pour ce mystérieux inconnu et accepte de l’écouter, sans pour autant être convaincue par son récit. C’est un Dieu désabusé qui se confie à la jeune journaliste…
Je ne sais pas ce qu’il en est de la version papier mais en numérique le bouquin est du genre minimaliste au niveau de la mise en page, notamment les dialogues ne sont signalés ni par des guillemets, ni par des tirets ; pas de chapitrage non plus, juste des sauts de page çà et là. Au final la mise en page est suffocante, ça manque furieusement d’air et de formes… Mais je suis bien décidé à ne pas me laisser rebuter par ce genre de détail technique ; je suppose qu’on peut être éditeur sans avoir la moindre notion de typographie et de mise en page.
Pour couper court à toute tentative de comparaison je tiens à préciser que les approches de Cyril Massarotto et de Pia Petersen sont radicalement différentes. Alors déçu ou non ? Pour le savoir il vous suffit de lire les quelques lignes suivantes…
On a à faire à un Dieu totalement désabusé, voire déprimé (et un tantinet bougon), face au comportement des hommes, il faut dire qu’entre ceux qui ne croient pas en lui, ceux qui le détestent pour X raison et ceux déforment son message pour inciter à la haine, il a de quoi se faire des cheveux blancs notre divin héros. L’athée désigne l’humain qui ne croit pas en Dieu mais comment appelle-t-on un Dieu qui ne croit plus en l’humain ? Je doute que ce cas de figure ait été envisagé par nos distingués linguistes… Du coup on se retrouve face à un Dieu terriblement humain, aussi bien dans ses doutes que dans son comportement mais pas toujours attachant (vachement imbu de lui même le gars).
L’autre personnage central est Morgane, résolument athée elle se prend toutefois d’affection pour celui qu’elle considère comme un doux dingue, malgré quelques signes évidents elle campe sur ses positions. Face au coup de mou de Dieu c’est elle qui va devoir l’initier au monde des humains et le protéger de ceux qui pourraient abuser de son état.
L’occasion de vous présenter le côté obscur du roman avec le personnage de Jansen, un espèce de gourou New Age qui ne manque d’ambition et voit en ce Dieu dépressif l’occasion de booster son Église (le juste mot serait sa secte). Sous des dehors avenants on devine tous les travers sectaires, il ne faut pas longtemps pour faire de lui la parfaite tête à claques (en tant qu’athée je me borne à ne pas croire en Dieu, en tant qu’individu je voue une haine totale à tout ce qui est secte et autres pièges à gogos du genre).
Si vous espérez découvrir la biographie de Dieu vous pouvez passer votre chemin, vous aurez d’avantage les pensées de Dieu sur le genre humain. Via le personnage de Dieu l’auteur porte regard désabusé que celui de Dieu sur la société contemporaine et ses dérives, sur les dérives des religions aussi. Pas question toutefois d’affirmer que le salut du genre humain est dans la foi, l’auteure ne transmet aucun message, elle ne cherche pas à nous fourguer une religion plutôt qu’une autre.
C’est bien écrit mais clairement desservi par les manquements de la mise en page, heureusement le roman est plutôt court (300 pages) du coup on parvient tout de même à maintenir une lecture relativement fluide. Petit bémol au niveau de la fin, la dernière partie du roman part un peu en sucette, à tel point qu’elle semble échapper à l’auteure, du coup on a le droit à un final un peu bâclé. Toutefois on passe un moment agréable en compagnie ce bouquin, moment qui aurait pu être sublimé par un effort de présentation, même si on reste quelque peu sur notre faim.
Pour la petite histoire l’auteure, Pia Petersen, est danoise (née à Copenhague en 1966), installée en France (entre Marseille et Paris) elle a fait le choix d’écrire en français et compte, depuis 2000, une dizaine de romans publiés chez divers éditeurs.
Peut-être est-ce simplement la version numérique qui manque un peu de qualité ? c’est un peu bizarre comme roman mais pourquoi pas.
Je vais essayer de le trouver en librairie pour vérifier la version papier.
J’aime la bizarrerie 🙂
Ok, je passe ce livre et je poursuis ma route… au départ, j’ai pensé que tu avais changé de pseudo… 😀
Non non je ne suis pas encore auréolé de lumière… heureusement qu’est ce que ça doit être chiant pour pioncer 🙂
Oui, mais pour lire dans le noir, ça doit être super 😀
Ah oui vu comme ça c’est pas mal… Faudrait un interrupteur alors, jour, nuit, jour, nuit, jour… Jacquouille !!!
PTDR !!! 😀
J’ai beaucoup aimé ce livre. Apparemment la version papier est beaucoup plus fluide qu’en numérique. Concernant la fin, ma libraire m’a dit que c’était le premier volume d’une série de trois. Alors vivement la suite…
Merci pour cette précision, du coup ça rend la fin nettement plus accrocheuse.