[BOUQUINS] David Vann – Impurs

D. Vann - ImpursChangement total (et momentané) de registre littéraire avec Impurs de David Vann.
Eté 1985. Dans la vieille demeure familiale, en plein coeur de la Vallée Centrale de Californie, Galen vit seul avec sa mère. Tandis que celle-ci s’attache à faire revivre un passé idéalisé et l’étouffé d’un amour oppressant, le jeune homme tente de trouver refuge dans la méditation. Son existence et celle de sa mère sont rythmées par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu’ils rendent à sa riche grand-mère dont la mémoire défaille. Mais l’accumulation de rancoeurs entre les deux soeurs et l’obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas à les mener au bord de l’explosion. Une fois que la noirceur de chacun se sera révélée au grand jour, rien ne pourra plus les préserver du pire. (quatrième de couv’)
Exit le grand froid et l’Alaska et direction la chaleur suffocante de la Californie, si le décor change l’auteur continue à prendre un malin plaisir à faire exploser la cellule familiale. En l’occurrence il suffira de quelques jours dans la cabane familiale pour que tous les non-dits trop longtemps contenus éclatent.
Si David Vann ne s’attarde pas à rendre ses personnages attachants celui de Galen atteint le summum de l’antipathie. Complétement déconnecté de la réalité on a d’abord envie de lui foutre des claques, puis, au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans sa folie, de lui coller une balle dans la nuque. Les autres personnages ne sont guère mieux lotis, mmais d(‘un autre coté on les perçoit tel que Galen les voit donc ce n’est pas forcément un regard objectif.
Le récit est prenant (court mais intense, lu quasiment d’une traite), toujours écrit sans concession, l’ambiance oppressante sans toutefois nous parvenir à nous prendre aux tripes comme Sukkwan Island. La fin m’a quelque peu laissé sur ma faim, genre tout ça pour ça ! Ca laisse un goût d’inachevé mais je ne préciserai pas mon impression afin de ne pas en dire trop.
Fidèle à son habitude David Vann sait créer une ambiance unique, dès le début on sent que les choses vont déraper, on se doute bien que ledit dérapage va venir de Galen mais on est loin d’imaginer de quoi il retournera. Cette plongée au coeur la folie que l’on retrouve aussi dans les précédents romans de l’auteur, est une figure de style bien particulière, on aime ou n’aime pas, mais si on adhère au genre alors on se laisse entraîner dans l’univers tourmenté imaginé par l’auteur.

5 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] David Vann – Impurs »

    1. Je ne te lyncherai point… Il en faut pour tous les goûts et je connais d’autres lecteurs qui sont restés de marbre (voire franchement hostiles) face à Sukkwan Island et je ne les ai pas rayé de ma liste d’amis pour autant 🙂

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