[MUSIC] Quelques notes de musique…

Comme vous avez déjà pu le constater je ne consacre pas des masses de chroniques à la musique alors que je passe mon temps à en écouter et que j’ai des goûts très éclectiques en la matière ; je passe allégrement du métal (heavy, industriel ou symphonique) à la musique classique en passant par le rock, le jazz ou encore la variété… Au final il n’y a guère que le rap et la techno que je n’écoute quasiment pas. Il est toutefois des albums qui me poussent à sortir de mon silence…

D. Bowie & Madness
David Bowie – The Next Day (2013)

Si je place l’album de David Bowie en première position de ce doublé musical ce n’est pas au privilège de l’âge mais surtout parce que la sortie de son album, The Next Day, est certainement l’une des plus attendues par de nombreux fan et sera sans doute considérée comme l’une des sorties majeures de cette année 2013. Je dis ça en essayant de me montrer aussi neutre que possible, je ne compte pas en effet parmi les inconditionnels de David Bowie même si je lui reconnais un indéniable talent artistique malgré une carrière ponctuée de hauts et de bas.
Incontestablement l’album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars (1972) laissera une trace indélébile dans l’histoire du rock ; c’est avec cet album que j’ai « découvert » David Bowie au début des années 80 et il m’a littéralement laissé sur le cul (je continue d’ailleurs de l’écouter régulièrement). Ensuite je me suis laissé bercer par les albums du moment, tels que Let’s Dance (1983) et Tonight (1984) avant de décrocher progressivement… A 66 ans et après dix ans de mutisme David Bowie crée la surprise en annonçant, single à l’appui, la sortie d’un nouvel album. Et c’est justement parce que ce single (Where Are We Now) a réussi à titiller mon oreille que j’ai décidé de craquer pour l’album.
Commençons par le visuel, la couv’ est sobre et sombre, pas franchement de quoi attirer le regard du quidam moyen, à moins de savoir ce que l’on cherche le disque passerait presque inaperçu, noyé dans la masse des rayonnages d’un disquaire (d’autant que même le nom de l’artiste n’est pas particulièrement mis en avant).
Après les yeux passons aux oreilles. Dès les premières notes on se surprend à dodeliner de la tête et à battre la cadence, la voix de Bowie est toujours aussi envoutante, quant aux mélodies elles sont soignées et apportent une réelle musicalité à l’ensemble de l’album. Le chanteur et ses musiciens nous offrent un album qui méle habilement les sonorités, on virevolte du rock au funk en passant des ballades douces et des mélopées plus originales mais toujours avec la même maîtrise. La musique sert véritablement le chanteur sans jamais effacer sa voix (il faut dire que malgré son âge Bowie a encore du coffre). Globalement l’album dégage une atmosphère plutôt sombre ce qui ne l’empêche pas d’être un régal pour nos oreilles.
Incontestablement un retour gagnant qui ravira les fans… et les autres !

Madness – Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da (2012)

Ah que voilà une chronique que j’aurai dû écrire il y a plusieurs mois mais à force de repousser l’idée elle a fini par passer à la trappe. Certes la sortie d’un album de Madness n’a sans doute pas le même impact que celle du dernier David Bowie mais pour moi ça me fait toujours chaud au coeur de les retrouver… Après un retour gagnant en 2009 (après dix ans sans nouveautés et un album de reprises) avec The Liberty Of Benjamin Folgate qui nous faisait découvrir des titres aux sonorités plus pop que leur habituel ska nombreux sont ceux qui attendaient de voir si le groupe britannique réussirait à transformer l’essai. Avant la sortie de l’album le groupe avait tout de même fait deux apparitions remarquées en août 2012, d’abord pour le jubilé de la Reine d’Angleterre puis lors de la cérémonie de clôture des JO.
Un petit retour en arrière s’impose, Madness m’aura accompagné sur de nombreuses soirées plus ou moins arrosées de ma « folle jeunesse », de fait de nombreux titres du groupe font et feront toujours vibrer en moi une certaine nostalgie. One Step Beyond marquait la fin de soirée en boite et le début d’une série de cinq ou six pogos endiablés. It Must Be Love me rappelle la déception d’un pote qui venait de se manger un râteau auprès de sa supposée dulcinée et qui nous le passait en boucle. Je pourrais en citer de nombreux autres mais Madness c’est surtout le souvenir d’un groupe de potes, j’en vois encore certains de temps à autre, d’autres ont quitté la Calédonie et quelques uns ont tout simplement quitté ce bas monde…
Fermons l’album de souvenirs pour nous consacrer à leur nouvel opus, Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da (ah que voilà un titre bizarroïde). La couv’, signée Peter Blake (qui a illustré le fabuleux Sgt. Pepper des Beatles) me laisse indifférent, pour tout dire j’aurai même tendance à la trouver moche, heureusement que le mot Madness attire tout de suite le regard.
Ce qui surprend dès la première écoute de l’album est sa diversité musicale, il n’y a pas deux morceaux qu se ressemblent, Madness jongle avec les genres (ska, disco, pop, jazz, reggae…) et les combine même au sein de ses différentes compositions. Ce coktail sonore ayant pour point commun un pep’s tonifiant donne une réelle originalité à l’album et bien entendu la voix de Suggs (Graham McPherson) est toujours aussi entraînante et se marie efficacement à toutes les mélodies.
Non seulement Madness confirme un retour gagnant mais en plus le groupe réussit encore à nous surprendre.

Promis à l’avenir j’essayerai de me montrer plus réactif à l’actualité musicale qui me touche (en bien ou en mal)…

[BOUQUINS] Guillaume Musso – Demain

G. Musso - DemainJe m’écarte de mon programme 100% thriller (tout en restant plus ou moins dans le thriller) pour une petite escapade en compagnie de Guillaume Musso et son dernier roman, Demain. Une lecture que j’avais programmée mais qui a dû être repoussée par mon impatience fébrile à découvrir 22/11/63… Bin oui face à un roman de Stephen King aucun bouquin ne parviendra à faire pencher la balance en sa faveur.
Matthew Shapiro est prof de philo à Harvard, veuf depuis bientôt un an il n’a toujours pas réussi à faire le deuil de son épouse et élève seul leur fille de 4 ans. Emma Lovenstein, sommelière dans un grand restaurant de New-York, de son côté a du mal à retrouver goût à la vie après une rupture douloureuse. Ils font connaissance presque par hasard par mails interposés avant de décider de se rencontrer dès le lendemain soir. Le lendemain ils arrivent quasiment en même temps au rendez-vous et pourtant ils ne se croiseront pas. Et pour cause, ils vivent cette « rencontre » le même jour mais à un an d’intervalle, Matthew en 2011 et Emma en 2010…
C’est par un facétieux hasard que j’aborde coup sur coup deux bouquins évoquant une « faille temporelle » (je n’avais aucune idée que Musso s’aventurait sur ce terrain dans ce roman), je ne me risquerai pas à faire des comparaisons entre King et Musso car leurs bouquins sont radicalement différents dans leur approche du sujet. Aussi je m’efforcerai de rédiger cette chronique sans succomber à la tentation de me référer à 22/11/63 (avec tout le respect que je dois à Guillaume Musso ce n’est pas non plus la même pointure que Stephen King).
L’intrigue s’articule bien entendu autour de Matthew et Emma mais aussi de Kate, la femme de Matthew, qui vit sans le savoir ses derniers jours en décembre 2010 ; il n’est pas difficile d’imaginer le deal sachant que Matthew et Emma ne peuvent se croiser, chacun étant bloqué dans « son » présent. Tout le truc consiste à découvrir si Matthew n’a pas tendance à un peu idéaliser sa vie passée, Emma, avec un regard neutre et extérieur, risque de ne pas forcément voir les choses de la même façon ; comme le dit le dicton : « il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ». L’auteur nous offre un thriller rythmé teinté de fantastique, il parvient rapidement à nous accrocher, du coup on veut tout voir et savoir, on se laisse balader au gré des nombreux rebondissements qui viendront émailler l’enquête d’Emma, si certains sont plus ou moins prévisibles attendez-vous quand même à de sacrées surprises, la seconde moitié du bouquin est tout simplement grandiose.
Roulement de tambours… C’est l’heure du verdict 2013 du duel Levy vs Musso. Un choix difficile étant donné que cette fois leurs bouquins jouent clairement sur deux registres totalement différents, le seul critère de comparaison me semble donc être le plaisir de la lecture, de ce point de vue je serai tenté de les donner à égalité mais en toute objectivité je crois que je vais donner un léger avantage à Guillaume Musso qui prend ainsi sa revanche sur le duel de l’année dernière (Si C’Etait A Refaire étant, à mon goût, bien plus prenant que 7 Ans Après).