[BOUQUINS] Robert J. Sawyer – Flashforward

FlashforwardJ’avais bien accroché à la série TV Flashforward mais comme de nombreux fans je suis resté sur ma faim avec une unique saison qui ne se termine pas ; seule solution pour connaître le fin mot de l’histoire, me plonger dans le bouquin homonyme de Robert J. Sawyer. Sauf que Flashforward, le roman, n’est pas aisé à dégotter sur le Territoire et c’est finalement une version numérique que je réussirai enfin à récupérer ; reste à savoir maintenant si la série suit fidèlement le roman ou si elle se contente de s’en inspirer…
21 avril 2009, Lloyd Simcoe et son équipe du CERN lancent une expérience sur un accélérateur de particules ultra perfectionné. Dès que l’opération commence toute la population mondiale va rester inconsciente durant deux minutes et avoir une vision de leur futur, vingt un ans plus tard. Les conséquences de cette perte de conscience collective sont dramatiques, les catastrophes et les morts ne se comptent plus sur l’ensemble de la planète mais ce sont surtout ces visions du futur qui ont marqué les esprits des vivants. Et ceux qui n’ont pas eu de vision, pourquoi n’ont-ils pas vu leur avenir ?
Dès le départ il vaut mieux s’affranchir la série TV pour profiter pleinement de bouquin, en effet les « visions » dans la série portent sur un avenir relativement proche (6 mois) alors que dans le roman on part sur du très long terme (plus de 20 ans), d’autre part les personnages ne sont pas les mêmes, le roman met l’accent sur les chercheurs du CERN et non sur une équipe du FBI (et pour cause le CERN est à Genève), par contre le duo de chercheurs constitué par Lloyd et Théo peut se rapprocher des agents Mark et Demetri (Théo et Demetri n’ayant pas eu de flash, les visions de Lloyd et de sa fiancée, comme celles de Mark et son épouse,mettent leur couple en danger).
N’étant pas scientifique dans l’âme (loin s’en faut) j’avoue avoir craint un moment que les théories exposées ne soient totalement incompréhensible pour le profane mais finalement elles ne font pas obstacle au plaisir de la lecture (même si je reconnais volontiers n’avoir pas tout compris, la physique quantique ce n’est pas ma tasse de thé), pour preuve j’ai bouclé ce bouquin (380 pages) en trois jours. Et pour tout vous dire ça faisait un bail (et même plusieurs) que je ne m’étais pas plongé dans un bon bouquin de science fiction, avec Flashforward j’ai enfin pu remédier à la situation. Au delà de l’intrigue à proprement parler (encore plus prenante et plus dense que celle de la série TV car moins dispersée) se pose la question de l’immuabilité du futur ; est-il déjà tout tracé sans laisser la moindre place au libre arbitre individuel ou existe-t-il plusieurs futurs possibles pour un même individu ? En ce qui me concerne j’espère vraiment que c’est la deuxième option la bonne mais jusque là personne n’est en mesure de démontrer que l’une ou l’autre est avérée… A chacun de se forger une idée en fonction de ses propres convictions.
J’ai trouvé ce roman captivant même si j’avoue que la toute fin m’a un peu déçu, je trouve que ça part un peu trop en vrille et, pour en revenir à la série TV, rien dans le roman ne permet d’imaginer une quelconque intrigue pour une saison qui ne verra jamais le jour. A défaut d’avoir pu répondre à cette attente ce roman m’aura permis une très agréable escapade littéraire, c’est déjà pas si mal…
Juste pour l’anecdote j’ai trouvé dans le roman, écrit en 1999, une coïncidence curieuse (à défaut d’être troublante), le pape imaginé par Robert J. Sawyer se nomme Benoit XVI. Pas difficile de supposer en 1999 que Jean Paul II ne serait plus pape en 2009 (il n’était déjà plus au top de sa forme) mais impossible de savoir que le nouveau pape (élu en 2005) choisirait de se faire appeler Benoit XVI ; vision du futur ou simple coïncidence ?