[BRD] Les Huit Salopards

Les 8 SalopardsPetite escapade cinéphile hier soir en compagnie de Quentin Tarantino et son huitième film, intitulé, comme par hasard, Les Huit Salopards.
Alors que le chasseur de primes John Ruth (Kurt Russel) fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh) se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren (Samuel L. Jackson), un ancien soldat devenu chasseur de primes, et Chris Mannix (Walton Goggins), le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où quatre autres personnes attendent une météo plus clémente…
J’avoue avoir été surpris de découvrir que Quentin Tarantino misait à nouveau sur le western pour son nouveau film, avec l’excellentissime Django Unchained il avait la barre haut… très haut. Très rapidement on réalise que les deux films ne jouent pas dans le même registre. Django Unchained propose une version à la fois classique et moderne du western haut de gamme ; tout est fait pour que le film devienne un blockbuster (pari réussi Monsieur Tarantino). Les Huit Salopards jouent davantage la carte du vintage et se revendique comme un hommage au western spaghetti des années 60/70. Forcément le budget n’est pas le même (respectivement 100 et 44 millions de dollars) et forcément ça se voit à l’écran (et c’est d’ailleurs le but recherché)… ça peut être déconcertant pour le spectateur qui ne s’attendait pas forcément à ce pied de nez.
Pour la bande-son, Quentin Tarantino fait appel au compositeur Ennio Morricone. Bien que mondialement connu pour avoir composé d’inoubliables musique de westerns devenus des classiques, il ne s’était plus frotté au genre depuis 1981. Un retour aux sources réussi qui accentue encore cette ambiance propre au western spaghetti.
Le film est découpé en cinq chapitres. Le réalisateur prend son temps pour poser le décor et les personnages ; sans doute un peu trop de temps vu qu’il lui faut quand même une bonne heure avant d’entrer dans le vif du sujet. Surpris par le rythme imposé je ne me suis pourtant jamais ennuyé, les échanges, sans concession, parfois même surréaliste, entre les personnages incarnés par Samuel L. Jackson, Kurt Russel et Walton Goggins suffisent à maintenir l’attention du spectateur (toujours aussi déconcerté soit dit en passant).
Avec l’arrivée à l’auberge le film prend une toute autre tournure, on sent qu’il s’y passe un truc louche sans vraiment réussir à mettre le doigt dessus, l’ambiance se fait plus pesante, plus suspicieuse. Démarre alors un huis-clos qui nous tiendra en haleine pendant près de deux heures. Un pari osé mais réussi grâce au talent des acteurs, tous les acteurs se donnent à fond dans leur rôle. La tension monte crescendo, on devine aisément qu’il suffirait d’un rien pour que les flingues parlent (enfin).
Et quand ça démarre plus rien n’arrête le réalisateur dans la démesure mais sans jamais se départir d’une bonne dose de second degré ; l’hémoglobine coule à flot mais ça ne choque pas outre mesure, ça colle avec ce que l’on vu jusque là.
Au vu des critiques mitigées que le film a reçu, je dirai que je me place dans la borne haute. J’ai passé un bon moment, divertissant et délicieusement rétro. Un film à prendre tel qu’il est, à ne surtout pas chercher à comparer avec Django Unchained. Visiblement la recette n’a pas trop mal fonctionné, à ce jour le film affiche en effet un box office mondial à plus de 155 millions de dollars.

♥♥♥½

[BRD] Django Unchained

Django UnchainedPour notre première pause cinéphile du weekend nous nous plongerons dans l’univers regretté du western-spaghetti avec Django Unchained de Quentin Tarantino.
1858, Texas. Le Dr Schultz (Christoph Waltz), chasseur de prime d’origine allemande, affranchi Django (Jamie Foxx), un esclave, afin que celui-ci l’aide à identifier trois frères, des négriers particulièrement pervers. Leur mission accomplie les deux hommes s’associent pour une saison de chasse, après quoi ils décideront d’un plan afin de tirer Broomhilda (Kerry Washington), la femme de Django, des griffes de Calvin Candie (Leonardo DiCaprio), son propriétaire, un puissant homme d’affaire qui dirige d’une main de fer le domaine de Candieland.
Ne tournons pas autour du pot : Quentin Tarantino signe là un hommage particulièrement brillant à un genre très en vogue dans les années 70/80 et c’est une totale réussite. Un  casting irréprochable (j’y reviendrai), des scènes dignes des plus grands westerns (je pense notamment à l’âge d’or de Sergio Leone), quelques touches d’humour bienvenues (le personnage de Schultz ne manque pas de finesse) et une bande son qui colle parfaitement au film (fidèle à son habitude Tarantino pioche dans sa discothèque personnelle, sans surprise on retrouve donc ici des titres d’Ennio Morricone).
Outre la casquette de réalisateur Quentin Tarantino est aussi à l’origine du scénario et s’offre même un petit rôle explosif. Ce qui m’amène donc à vous dire quelques mots du casting justement, outre le duo Jamie Foxx/Christoph Waltz qui fonctionne à merveille, on peut retenir la prestation de Leonardo DiCaprio qui campe, pour la première fois un personnage méprisable au plus au point et s’en sort à merveille, pour l’anecdote c’est la première fois depuis Mort Ou Vif (1995) qu’il n’occupe pas le haut de l’affiche. Difficile aussi de ne pas signaler la prestation de Samuel L. Jackson, qui incarne Stephen, le majordome de Calvin Candie et rivalise avec son maître pour se rendre haïssable.
Le film a raflé deux Oscars et deux Golden Globe (meilleur scénario et meilleur second rôle pour Christoph Waltz), signalons que Christoph Waltz a été « poussé » vers une carrière internationale par Quentin Tarantino dans Inglorious Basterds, son interprétation du Colonel SS Hans Landa lui avait déjà valu l’Oscar du meilleur second rôle.
Parlons gros sous pour terminer, une fois de plus Tarantino signe un film plus que rentable, avec une mise de départ de 100 millions de dollars le film a déjà rapporté, au box-office international, le pactole de 423 millions.