[BOUQUINS] Oyinkan Braithwaite – Ma Sœur, Serial Killeuse

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O. Braithwaite - Ma sœur, serial killeuse
Titre : Ma Sœur, Serial Killeuse
Auteur : Oyinkan Braithwaite
Éditeur : Delcourt
Parution : 2019
Origine : Nigéria (2018)
244 pages

De quoi ça cause ?

Korede, infirmière à Lagos, n’a pas son pareil pour nettoyer une scène de crime. Il faut dire qu’avec Ayoola, sa sœur cadette, c’est un talent des plus utiles ! En effet elle a déjà tué ses deux précédents mecs.

Aussi Korede n’est pas vraiment surprise quand sa sœur l’appelle pour lui demander son aide, elle vient de trucider Femi, son mec du moment. « Avec Femi, ça fait trois, vous savez. Et à trois, on vous catalogue tueur en série. »

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?

Parce que juste le visuel dans son ensemble (titre et design de la couv’) m’a fait gravement kiffer !

J’étais complètement passé à côté de ce bouquin au moment de sa sortie ; c’est au fil de mes errances sur le web, à la recherche de nouvelles lectures (malgré un Stock à Lire Numérique d’ores et déjà insurmontable), que j’ai croisé sa route.

Le pitch du bouquin n’a fait qu’attiser davantage ma curiosité et mon envie. Pauvre pécheur que je suis, je n’ai pu résister à l’appel du Malin et suis entré en tentation sans cacher mon impatience de goûter au fruit défendu…

Ma Chronique

J’avoue sans le moindre complexe que je suis profane en matière de littérature africaine, à part peut-être un ou deux auteurs d’Afrique du Sud, le reste du continent reste pour moi terra incognita. Ce n’est pas que j’ai un quelconque a priori vis-à-vis de la littérature africaine, juste que l’occasion ne s’est pas présentée. Peut-être qu’Oyinkan Braithwaite me donnera l’envie de partir à la découverte de cet univers qui m’est encore étranger…

Le fait est que pour un premier roman, l’auteure ose s’écarter des sentiers battus et nous offre un récit aussi original que dépaysant. Oyinkan Braithwaite profite en effet de son intrigue pour pointer du doigt les travers de la société nigériane (corruption, place de la femme dans la famille et dans la société en général…).

Le récit est à la première personne, c’est Korede qui nous raconte son histoire. Pas uniquement le parcours criminel de sa cadette, elle nous éclaire aussi sur la vie de sa famille (trois femmes qui ont longtemps été sous l’emprise d’un mari et père aussi charismatique que tyrannique) et sa vie professionnelle.

Korede va rapidement (et on s’en doutait un peu) se retrouver écartelée entre l’envie (sa mission, voire son sacerdoce) de couvrir sa sœur, et celle de protéger l’homme qu’elle aime (même s’il n’a d’yeux que pour la beauté vénéneuse d’Ayoola).

Autant le personnage de Korede nous apparaît comme posé et sérieux, autant Ayoola n’est qu’insouciance, superficialité et apparences. Éternel conflit opposant l’être et le paraître, malheureusement le paraître est souvent bien plus attrayant, tant pis si on réalise trop tard qu’il n’était qu’un miroir aux alouettes.

Le style et la construction du roman permettent de le lire quasiment d’une traite, l’auteure joue souvent la carte de l’humour (noir) et maîtrise son intrigue du début à la fin. J’ai passé un agréable moment, mais j’avoue que j’espérais quelque chose de plus décalé, plus barré, plus déjanté.

MON VERDICT