[BOUQUINS] Rita Falk – Choucroute Maudite

R. Falk - Choucroute MauditeAprès la monumentale claque que fut la lecture du roman de Cédric Cham, il me fallait un peu de légèreté histoire de retrouver mon air. Et ça tombe bien parce que justement un autre éditeur me fait de l’oeil depuis quelques temps, il s’agit des éditions Mirobole. Le hasard faisant bien les choses il se trouve que leur catalogue propose quelques titres plutôt légers. Mon choix s’est porté sur Choucroute Maudite de l’auteure allemande Rita Falk.
Franz Eberhofer est policier dans le petit village de Niederkaltenkirchen, perdu au fin fond de la Bavière. Un quotidien peinard qui termine invariablement au troquet su coin le temps d’écluser quelques bières. Alors que l’aîné des frères Neuhofer meurt écrasé par la chute d’un container, Franz se pose des questions sur ce malencontreux accident. Il faut dire qu’en l’espace de quelques semaines la famille Neuhofer joue vraiment de malchance, le père s’électrocute en bricolant et la mère va se pendre en pleine forêt à quatre heures du matin. Et maintenant, il ne reste que le cadet, Hans…
Oubliez les polars hyper rigoureux qui vous mettent les nerfs en pelote, l’auteure vise plutôt vos zygomatiques avec son enquêteur hors norme : Franz Eberhofer. A noter que le roman est le premier d’une série qui compte déjà 8 titres en Allemagne, il y a fort à parier que les suivants seront prochainement traduits et disponibles chez le même éditeur.
Rita Falk opte pour un récit à la première personne en donnant la parole à Franz Eberhofer qui s’adresse au lecteur comme à un voisin de troquet à qui il raconterait son enquête entre deux chopes. Et on se prend rapidement au jeu, même si parfois on se demande qui est ce drôle d’hurluberlu qui ne manquera pas de vous surprendre.
On pourrait penser que la vie à Niederkaltenkirchen (à tes souhaits) est un long fleuve tranquille et c’est généralement le cas, sauf pour Franz qui est convaincu d’être sur importante affaire criminelle. Ce qui ne l’empêche pas de finir ses journées chez Wolfi, le troquet du village, avant de rentrer rejoindre le Papa et la Mémé et se régaler des « petits » plats de cette dernière (la cuisine bavaroise a l’air fort appétissante, mais un tantinet bourrative. Quelques idées recettes figurent en annexe du roman). Et bien entendu, avant d’aller se coucher, il ne peut échapper à une promenade en forêt (toujours le même itinéraire) en compagnie de Louis II, son chien.
J’ai beaucoup aimé la famille Eberhofer : le Papa, veuf inconsolable qui passe ses journées (et ses nuits) à écouter les Beatles à plein volume, et la Mémé, sourde comme un pot, en perpétuelle traque de promotions en tout genre. Et parfois il y a la visite du Leopold, le frère aîné, parti vivre à Munich afin d’ouvrir une librairie.
Si l’intrigue policière est abordée avec un second degré évident, il n’en reste pas moins que globalement elle tient la route. Plus d’une fois, on se demandera si Franz poursuit un vrai criminel ou court après un crime imaginaire…
Une découverte sympathique, quasiment lue d’une traite (256 pages coupées par une nuit de sommeil). C’est avec plaisir que je reviendrai à Niederkaltenkirchen écouter Frank me raconter de sa prochaine enquête.

MON VERDICT