[BRD] Big Eyes

Big EyesLes jours se suivent et ne se ressemblent pas… Qu’il s’agisse de bouquins ou de films je suis plutôt éclectique et reste ouvert à tout. Petite pause cinéphile en compagnie de Tim Burton et son biopic consacré à Margaret Keane, Big Eyes.
Après son mariage avec Walter Keane (Christoph Waltz), Margaret (Amy Adams) envisage de vivre de sa peinture. Ses tableaux représentent tous des enfants aux grands yeux tristes. Son époux, se targuant d’une certaine renommée, la convainc de le laisser signer les toiles de son nom. La situation devient vite insoutenable pour Margaret, d’autant que Walter est de plus en plus odieux avec elle…
C’est la seconde fois que Tim Burton se lance dans un biopic, étant fan du travail de Margaret Keane (dont il s’est inspiré pour certains de ses films d’animation), il n’est pas étonnant qu’il se soit intéressé à ce qui est, aujourd’hui encore, considéré comme le plus gros scandale artistique (même si je reconnais volontiers n’en avoir jamais entendu parler). En guise de remerciement l’artiste lui offrira deux toiles inédites.
Comme toujours le visuel du film est soigné avec une reconstitution du San Francisco de la fin des années 50 / début des années 60. Toutefois le film repose davantage sur les épaules des acteurs qui interprètent merveilleusement le couple Keane.
Dans le coin droit, Margaret Keane, épouse soumise et passive (on a parfois de la secouer pour la sortir de sa docilité imbécile et sa grande naïveté), mais qui, malgré tout, aura de plus en plus de mal à supporter le poids du mensonge (il faut dire que le comportement odieux de son mari aide).
Dans le coin gauche, Walter Keane, aussi ambitieux que prétentieux, aussi grande gueule que menteur. Inébranlable dans son mensonge jusqu’au bout.
Le film prend quelques libertés avec la chronologie des faits entre le moment ou Margaret révèle la supercherie et le verdict. Dans le film les choses semblent s’enchaîner tout naturellement ; dans la réalité il faudra attendre 16 ans avant que la justice ne donne raison à Margaret (non seulement elle gagnera le droit de signer ses oeuvres de son propre nom, MDH Keane, mais bénéficiera aussi d’un dédommagement financier non négligeable).
Pas le meilleur de Tim Burton mais le film n’en demeure pas moins agréable à suivre grâce aux interprétations, dans des registres diamétralement opposés, d’Amy Adams et Christoph Waltz. Un bon moment de cinéma mais n’espérez pas un film inoubliable ; il manque un je ne sais quoi pour que la sauce prenne vraiment ; peut être la patte Tim Burton (le film reste classique dans son tournage, il aurait pu être signé par n’importe quel réalisateur pas trop mauvais)…

♥♥½