AU MENU DU JOUR
Titre : L’Œil Du Chaos
Auteur : Jean-Marc Dhainaut
Éditeur : Taurnada
Parution : 2021
Origine : France
242 pages
De quoi ça cause ?
Théo, 17 ans, est passionné de photographie. Dans l’espoir d’obtenir des effets visuels inédits, il bricole un système de prismes et de miroirs sur son objectif.
Si visuellement le résultat n’est pas terrible, une vérité bien plus sinistre s’impose rapidement à lui : ses photos lui renvoient les images de ce qui se passera dans trois semaines. Et les résultats ont de quoi faire froid dans le dos…
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est Taurnada et que je n’ai pas encore eu l’occasion de me pencher sur la section fantastique de leur catalogue.
J’avais déjà en stock plusieurs titres de Jean-Marc Dhainaut, mais tous appartenaient à une même série (Alan Lamblin) ; j’ai profité de la sortie de ce one-shot pour faire d’une pierre deux coups.
Ma Chronique
Si le catalogue des éditions Taurnada est majoritairement un vivier de bons (voire très bons… et plus si affinités) polars et thrillers, il aborde aussi d’autres genres. Ainsi Jean-Marc Dhainaut vient l’enrichir en proposant des romans fantastiques ; ça faisait quelques temps que je voulais découvrir son univers littéraire.
Les théories de l’effondrement (la chute de la société telle que nous la connaissons aujourd’hui) sont chères aux adeptes de la collapsologie et ont déjà inspiré maints réalisateurs et auteurs. Alors est-ce que L’Œil Du Chaos n’est qu’une énième fin du monde annoncée ?
Au spectaculaire Jean-Marc Dhainaut préfère une approche plus probable. C’est une forte éruption solaire qui provoque une tempête électromagnétique sur notre bleue planète et neutralise l’ensemble des systèmes électriques et électroniques. Pas de bol il a fallu que cela se produise alors que l’Europe est en proie à une canicule sans précédent.
L’avantage majeur de ce scénario c’est que l’effet est immédiat : crashs aériens, accidents en tout genre… ensuite il suffit de laisser le temps au temps (pas longtemps) pour que les plus bas instincts de l’homme ne reprennent le dessus chez certains et viennent accentuer un chaos déjà bien engagé.
L’auteur décrit ensuite un effondrement progressif de la société qui, bien que glaçant à plus d’un titre, est totalement crédible. Globalement on retrouve le même bon sens et la même intelligence dans l’ensemble du roman.
Ainsi, si Jean-Marc Dhainaut ne manque pas de pointer du doigt les responsabilités des uns et des autres (et d’un peu tout le monde il faut bien se l’avouer), il évite l’écueil d’un militantisme à outrance. Le message passe sans qu’il nous soit répété toutes les deux pages ou servi à toutes les sauces.
L’intrigue est portée par deux personnages qui forcent le respect. Théo est un adolescent qui, à la suite d’un bricolage inventif (mais fort peu probable), a une vision de ce que réserve un avenir proche. Manque de bol ses alertes ne sont pas prises au sérieux par ses amis et sa famille (mettez-vous à leur place aussi… un appareil photo qui photographie le futur ; bin voyons !). Pire, elles vont attirer l’attention des mauvaises personnes.
Le gamin assiste ensuite au meurtre sauvage de ses parents et à la fuite de son petit frère. Lui-même ne doit sa survie qu’à l’intervention de Drazic, un ancien militaire, spécialisé dans les télétransmissions, qui vit en ermite depuis qu’un drame personnel a bouleversé sa vie.
Ensemble ils vont partir à la recherche de Bastien, le frère de Théo, parcourant une nature devenue hostile et évitant, autant que possible, toute mauvaise rencontre.
Un titre qui confirme une tendance affirmée chez Taurnada : ce n’est pas la taille qui compte ! Le roman est court mais tout est dit, et bien dit ! Encore un bouquin que j’ai dévoré quasiment d’une traite. Et encore une belle découverte (et une pépite) inscrite au catalogue d’un éditeur qui n’en finit pas de me surprendre (en bien, vous l’aurez compris).
MON VERDICT