[BOUQUINS] John Verdon – Ne Réveillez Pas Le Diable Qui Dort

J. Verdon - Ne Réveillez Pas Le Diable...Et oui toujours pas de chronique placée sous le signe de la science fiction mais quand j’ai découvert que l’ultime volet de la trilogie Dave Gurney était sorti je n’ai pas pu résister à la tentation de me ruer dessus. C’est donc John Verdon qui est à l’honneur de cette modeste chronique littéraire avec son dernier opus, Ne Réveillez Pas Le Diable Qui Dort.
Dave Gurney est contacté par Kim Corazon, la fille d’une amie journaliste, afin qu’il la seconde dans le cadre d’une série de reportages sur les familles de victimes de meurtres non résolus. Elle décide de se concentrer sur une affaire vieille de dix ans, le tueur en série le Bon Berger a laissé derrière lui six victimes sans avoir commis le moindre impair et sans avoir été identifié. Mais à trop fouiller dans le passé Kim et Dave risquent de réveiller de vieux démons…
On retrouve avec plaisir le personnage de Dave Gurney dont la personnalité a évolué (pas toujours en bien) depuis sa dernière « affaire » qui a bien failli lui coûter la vie. Bien entendu son épouse, Madeleine, est toujours présente à ses côtés, je dirai même qu’elle occupe une place plus importante que dans les deux précédents opus. Il en va de même pour le personnage de Jack Hardwick et sa gouaille habituelle. La grande nouveauté de ce troisième opus est l’apparition « physique » de Kyle, le fils de Dave, il occupe un réel rôle actif dans cette enquête contrairement aux deux précédentes où il était à peine évoqué.
L’intrigue est, comme dans les deux précédents romans de John Verdon, parfaitement maîtrisée. Le rythme et la tension montent progressivement en intensité, de nombreuses surprises et remises en questions émailleront l’enquête. A mon goût c’est la meilleure et la plus riche des intrigues de la trilogie, et Dieu sait que surpasser 658 n’était pas une chose aisée. Non seulement ladite intrigue vous scotchera de la première à la dernière page mais, cerise sur le gâteau, elle se clôt sur un final tout bonnement époustouflant.
Je ne sais pas si John Verdon compte abandonner son personnage à sa retraite (pas sympa pour lui, Gurney s’emmerde à mourir dans la peau d’un retraité rural) ou s’il va poursuivre la série, dans tous les cas je compte bien suivre de près les prochains titres de cet auteur qui a su marquer le genre de sa griffe.
Toujours pas de SF au programme de mes prochaines lectures, il faut dire qu’entre Maxime Chattam (La Conjuration Primitive), Karine Giebel (Le Purgatoire Des Innocents) et Dan Brown (Inferno) le fan de thriller que je suis ne peut rester de marbre (et encore j’en oublie surement quelques autres)…

[DVD] L’Odyssée De Pi

L'Odyssée De PiPour notre pause cinéma du weekend nous opterons pour L’Odyssée De Pi de Ang Lee, après deux essais infructueux de blu-ray je me suis rabattu sur le téléchargement.
La vie de Pi Patel (Suraj Sharma) bascule quand il doit quitter l’Inde avec ses parents, son frère et quelques animaux du zoo qu’ils possédaient à Pondichéry. Mais leur traversée vers le Canada tourne mal, leur navire fait naufrage, Pi se retrouve seul survivant dans un canot de sauvetage, au milieu du Pacifique. Seul ? Pas tout à fait, Richard Parker, un tigre du Bengale est aussi du voyage…
A la base L’Histoire De Pi est un roman de Yann Martel réputé inadaptable au cinéma ; n’ayant pas lu le bouquin je ne saurai dire si Ang Lee a réussit cet impossible challenge, mais une chose est sure il nous offre un film magnifique, tant visuellement que par son histoire bien plus riche qu’il ne parait de prime abord. Je craignais un film trop orienté jeune public mais il n’en est rien, j’ai été bluffé par le résultat.
Un succès aussi bien public (près de 609 millions de dollars au box office mondial pour un budget initial de 120 millions) que critique salué par quatre Oscar (meilleur réalisateur, meilleure photographie, meilleurs effets visuels et meilleure musique) et un Golden Globe pour sa musique (composée par Mychael Danna). J’avoue ne pas avoir prêté d’attention particulière à la musique du film mais visuellement c’est en effet une grande claque dans la gueule.
Pour la petite histoire on peut noter la présence (éphémère) au casting de Gérard Depardieu dans le rôle du cuistot du navire. Un rôle éphémère qui ne prend toute son importance qu’à la fin du film quand on réalise que l’on peut envisager cette histoire de deux manières, soit comme le récit brut de décoffrage de l’histoire de Pi, soit comme une parabole dans laquelle les animaux ont remplacé les humains ; même si on se doute d’où est la vérité (une fois l’aspect parabole révélé) libre à chacun de croire à l’une ou l’autre des versions.
J’ai mis à jour mon lecteur blu-ray donc il n’est pas impossible que je tente à nouveau ma chance prochainement en achetant le disque, c’est vraiment un film taillé sur mesure pour la haute définition. Est-ce que le film m’a donné envie de découvrir le roman ? Disons qu’il a réussit à éveiller ma curiosité donc peut être que oui mais ce n’est pas ma priorité du moment (d’autant que les réactions sont nettement moins unanimes que pour le film)…

[MUSIC] Deep Purple – Now What ?!

Deep Purple - Now What ?!Dans la famille hard rock je demande les grands-pères… Et oui Deep Purple est de retour dans les bacs après huit ans de silence, leur dernier opus, Now What est leur dix-neuvième album studio en 40 ans de carrière (le groupe a été fondé en 1968 mais a fait un break entre 1976 et 1984). Pour la petite histoire le groupe est considéré par beaucoup comme l’un piliers fondateurs du hard rock, libre à chacun d’aimer ou non mais ça force tout de même le respect. En quarante ans le groupe a connu quelques changements dans sa composition, la dernière en date étant le départ de leur claviériste, Jon Lord début 2002 (décédé l’an dernier des suites d’un cancer du pancréas) ; toutefois les deux Ian, Gillan au chant et Paice à la batterie, sont toujours fidèles au poste.
Que vous dire donc ce nouvel album ? Certes on ne retrouve pas la niaque musicale de leurs débuts mais d’un autre côté ils ne sont pas non plus de première fraîcheur (64 ans de moyenne d’âge et 67 pour Ian Gillan), il est donc assez normal que leur style ait évolué au fil des années. A défaut d’être encore franchement hard ça reste très rock avec un son qui dépote bien.
A Simple Song, premier titre de l’album démarre tout en douceur comme une balade ; pas désagréable comme mise en bouche mais ce n’est pas franchement ce que l’on attend de Deep Purple, heureusement à partir de la deuxième minute les choses se décantent, la guitare et la batterie se font plus agressives.
Tous les titres se valent plus ou moins, rien de transcendant mais ça reste globalement d’une écoute agréable et surtout aux sonorités variables d’un titre à l’autre. Mention spéciale pour le titre Above And Beyond qui n’est peut être pas le meilleur de l’album mais qui est un hommage à Jon Lord (tout l’album lui est dédié). Sinon j’ai un faible pour les titres Blood From A Stone et It’ll Be Mine, pas vraiment les plus « nerveux » de l’album mais je trouve leurs mélodies très réussies.
Pas vraiment un album indispensable à la discographie de Deep Purple mais il ne dénote pas pour autant, à part peut être pour les plus intransigeants des fans de la première heure…

[BRD] Le Hobbit – Un Voyage Inattendu

Le HobbitIl y en a qui profitent du 1er mai pour aller gesticuler et grogner dans les rues pensant que leur brassage d’air changera le monde ; de notre côté on a opté pour un loisir moins bruyant (ça se discute ?) avec une pause cinéma. Direction la Terre du Milieu avec Le Hobbit – Un Voyage Inattendu de Peter Jackson.
Bilbon Sacquet (Ian Freeman), un paisible hobbit, se retrouve presque malgré lui embarqué dans un groupe de nain mené par leur chef, Thorin (Richard Armitage) et le magicien Gandalf (Ian McKellen). Leur but: reconquérir leur royaume, Erebor, tombé entre les griffes du dragon Smaug…
Comme beaucoup j’avais été conquis par la version cinéma du Seigneur Des Anneaux de Peter Jackson et j’avais donc hâte de découvrir ce fameux Hobbit (dire qu’au départ le réalisateur souhaitait déléguer le projet… on ne peut que se réjouir qu’il ait fini par prendre lui même les choses en main). La magie est toujours intacte, qu’il s’agisse des décors, des personnages (on retrouve avec plaisir certains que l’on connaissait déjà et l’on en croise de nouveaux) ou des effets spéciaux on plonge au coeur de la Terre du Milieu dès les premières images pour ne plus la quitter jusqu’au générique de fin. Ajoutez à cela une intrigue rondement menée et vous aurez sous les yeux un film parfaitement maîtrisé.
Bon OK je ne suis peut être pas totalement objectif sur ce coup, certains pourront peut être lui reprocher quelques longueurs au début mais pour ma part ça fait partie du charme, le réalisateur prend le temps de poser ses personnages et son intrigue, ils n’arrivent pas comme un cheveu sur la soupe mais bénéficient d’une réelle profondeur.
En parlant de profondeur je trouve particulièrement audacieux d’adapter un bouquin qui se lit en une poignée d’heures (à la base il s’agissait d’un livre pour enfants) sous la forme d’une trilogie dont chaque film dure pas loin de trois heures. Si Le Seigneur Des Anneaux respectait scrupuleusement (ou presque) le bouquin de JRR Tolkien, Le Hobbit prend d’avantage de liberté par rapport à l’écrit. Et cette libre adaptation apporte une véritable richesse au scénario, la version cinéma se retrouve du coup nettement plus travaillée que son modèle, pour notre plus grand plaisir… On pouvait craindre une impression de déjà-vu mais il n’en est rien, Peter Jackson réussit encore à nous surprendre. Le seul bémol dans l’affaire c’est qu’il faut attendre un an entre chaque film !